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Cultivons la curiosité

Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City

Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City

Vous le savez peut être déjà, mais mon appétence pour le cinéma d'horreur et plus particulièrement le genre "zombie" date de 1996. Date emblématique dans la production vidéoludique, vu que Sony a donné un coup de pied dans la fourmilière 2 ans avant (pour sa sortie japonaise) avec la PlayStation. Si "Resident Evil" (RE) de Capcom sort aussi sur Sega Saturn, c'est bien entendu son itération PlayStation qui va marquer bon nombre de joueuses et joueurs. Même plusieurs décennies après sa sortie, le jeu reste efficace comme vous avez pu le constater lors du premier confinement sur Ashou.

Si Capcom redéfinit sans cesse les codes de sa saga vidéoludique, en innovant tout le temps, à coup de trilogie, remake ou spin off, au niveau du cinéma c'est la grise mine. Hormis une jouissive bande annonce pour le jeu "Resident Evil 2" signée George A. Romero, le rapport entre RE et le 7è art est quelque peu complexe. En 2002, Paul W. S. Anderson fait un tour de force. Il réhabilite le "zombie" au cinéma. Ce, avant que Zack Snyder ne créé une vague zombiesque, qui perdure encore de nos, avec son "L'armée des morts" de 2004. Déjà une refonte du mythique "Zombie" ou "Dawn of the dead" de George A. Romero (le premier est le montage européen signé Dario Argento, mais cliquez sur les titres des films pour plus de précisions).

Le film de 2002 n'est pas mauvais et se démarque assez du jeu vidéo, en conservant quelques codes, pour lancer une franchise qui aura 5 suites directes. L'avantage de ce film deviendra rapidement son défaut à mes yeux. Le personnage d'Alice. Mais nous ne sommes pas ici pour parler de ces films, pas encore sur Ashou du moins. Je me permets juste de préciser que c'est dès l'instant où les films ont voulu faire du fan service lourd que les films ont sombré (dès le deuxième film "Resident Evil : Apocalypse").

Entretemps, Capcom a fait évoluer sa saga, et s'est même offert des films d'animation en images de synthèses plutôt funs. Oui, pas fous, mais rigolos à voir. Ceci ira même jusqu'à la série d'animation en 2021 à voir sur Netflix. Bon, sa qualité est, semble-t-il, discutable. Mais voyons donc ce qui s'avère être mon premier film Resident Evil au cinéma. Vu en version française, tout comme la bande annonce qui suit.

Vidéo de FilmsActu

Je me dois tout d'abord d'être franc. Je n'ai terminé que les 3 premiers jeux originaux sur PlayStation. Les autres, je les ai essayés, sans arriver au bout. Même les remake. Il faudra bien que je m'y mette un jour. Donc, quand les premières images du film filtres, forcément, voir Raccoon City, Claire, Chris, Jill ou Leon, ça me parle. Le film semble d'ailleurs reprendre rapidement la trame des 2 premiers films en y ajoutant un peu de "Resident Evil : Code Veronica" et "Resident Evil 3 : Nemesis".

On débute dans un orphelinat. Celui de Raccoon City. Ah, mince, j'ignorais cette information. On se doute rapidement qui sont les enfants que l'on voit, et qui sont soudés par un lien. Des phénomènes étranges interviennent, et le tout est supervisé par un docteur. Je vais donner son nom qui peut être une révélation. William Birkin (Neal McDonough).

L'introduction est bien fichue j'ai trouvé. Oui, on peste contre le lien avec Raccoon City des deux personnages, mais il faut bien une introduction après tout. Et là, on arrive au présent, en 1998. Tout ici est chronométré. Ce n'est pas le terme exact, mais on voit l'heure défiler, même si ce n'est pas en temps réel, et on devine que la nuit va être longue.

Claire (Kaya Scodelario) rentre en autostop dans la ville qui l'a vue grandir. Un routier sympa et son doberman la conduisent vers Raccoon City. Ville paumée contrôlée par Umbrella Corporation. D'ailleurs, la ville est tellement polluée que les riches ont évacué et il ne reste que les plus pauvres. Sur la route, c'est l'accident. Notre routier sympa heurte malencontreusement une masse. C'était une dame. Bon, forcément, un 40 tonnes contre une personne fluette, j'vous raconte pas les dégâts. Et alors que le gars panique un peu, pouf, plus de corps.

On notera la réalisation habile de Johannes Roberts (qui signe aussi le scénario). Les personnages détournant le regard du corps, celui-ci partant hors de la vue de Claire et son compagnon d'infortune. Bon, non, c'est mal réalisé là, ça frise le ridicule, mais passons. Car le truc encore plus ridicule est d'aller faire lécher le sang de la victime par notre gentil doberman.

En parallèle, on assiste dans un bar de la ville à une scène assez difficile à encaisser quand on connait les jeux. L'équipe Alpha, sans Chris Redfield, qui boit un verre avant la prise de relais au poste de police de Raccoon City. C'est, je pense, le changement scénaristique le plus difficile à avaler. Les STARS n'existent pas, Jill Valentine (Hannah John-Kamen), Albert Wesker (Tom Hopper) et je ne sais plus qui tellement on s'en moque du personnage, sont juste une équipe d'intervention de la police locale. Ils croisent Leon S. Kennedy (Avan Jogia), fils à papa qui a fait une connerie et se retrouve muté ici. Il est complètement paumé, mais bon, pourquoi pas.

Alors que Claire retrouve son frère Chris (Robbie Amell, l'acteur le mieux casté du film je trouve), un évènement se produit au manoir Spencer. Le docteur William Birkin va fuir avec sa femme et Sherry (Holly de Barros) sa fille. Il va croiser Claire sur la route, mais ça aussi peu importe. L'équipe Alpha va prendre l'hélicoptère pour chercher la team Bravo qui n'a pas donné de nouvelles depuis son départ pour le manoir Spencer.

Bon, là, la population va commencer à muter, le commissariat va être assiégé, on verra le chef Irons (Donald Logue) s'enfuir pour mieux revenir. D'ailleurs, lors de sa fuite, il va tomber sur un barrage tenu par des soldats de Umbrella Corparation. Ces derniers tuent 5 ou 6 personnes, le chef s'enfuit on ne sait pas trop comment, et là, on entend les soldats dire que la ville est sous contrôle. C'est vous dire le niveau.

Tout comme le siège du commissariat. Au début on voit une personne infectée, puis 2, 3, mais on n'en verra jamais beaucoup. Il n'y aura pas beaucoup de zombies à l'écran, peut être une question de budget. Les maquillages ne m'ont pas paru trop mauvais. Après, dans le manoir Spencer, c'est assez intéressant. On retrouve quelques sensations du premier jeu. Entre le passage dans les bois et la découverte du hall d'entrée. Là c'est du très bon boulot. On avait déjà eu le même plan pour le hall du commissariat, et ce sont des détails qui sont très plaisants j'estime.

Des scènes cultes du jeu seront là, je vous laisse les découvrir. Même des jeux devrai-je dire. Vu que le film mélange les deux premiers jeux en réécrivant le déroulement de la soirée. Tout ayant lieu en même temps. Et si vous connaissez le deuxième jeu, la fin vous rappellera d'excellent souvenir. Je ne veux pas trop en révéler, donc je vais tâcher de m'arrêter là, car oui, oui, je suis enthousiaste.

Je suis allé voir ce film en sachant qu'il serait mauvais. Même si les acteurs et actrices font froncer les sourcils, à la vue de leurs non ressemblance avec les personnages des jeux, on oublie ceci rapidement. Seul Leon dérange, mais pas pour son acteur, c'est plus pour son caractère. Qui va s'affirmer d'un coup en plus. Il y a Wesker aussi, mais vous comprendrez en regardant le film jusqu'à la scène finale, elle est à la fin du premier générique (celui qui ne se déroule pas). Une scène qui débute comme un des jeux, le 2 il me semble. Avec un sac mortuaire qui se redresse.

La surprise vient du fait qu'il y a une vraie ambiance. On sursaute par moment, mais surtout, même en connaissant les jeux et les films, on reste surpris. Malheureusement, il y a de bonnes idées qui sont mal mises en images. Le coup du briquet zippo, ou alors l'éclairage à travers les coups de feu des armes à feu de Chris. La réalisation n'est pas top du tout, mais ça ne dérange pas trop. Ainsi, on pourra se plaindre du faible nombre de zombies à l'écran, mais j'ai le souvenir de cet assaut contre Richard il me semble, où une horde de zombies se jettent sur lui, c'est assez impressionnant.

On retrouvera des hommages aux jeux, mais aussi à "Silent Hill" (l'orphelinat me rappelle l'école du jeu de Konami), aux films de George A. Romero, certains zombies ayant une teinte bleue, comme dans "Dawn of the dead". Que dire aussi de ce moment où l'on voit un labo et un pauvre mort vivant cobaye sur une table de dissection. Je trouve que "Le jour des morts vivants" est cité à ce moment, mais je peux me tromper. Le final est grandiloquent, ridicule même (comment on peut utiliser un bazooka dans un train sans tuer tout le monde ?), mais j'ai aimé.

Oui, j'ai aimé. Ce film est sorti 20 ans trop tard. On y voit trop peu de grosses bestioles malheureusement, une partie du bestiaire disparaît, tout comme certains personnages, mais c'est une bonne relecture des premiers jeux originaux. Oui, c'est mal réalisé, mal éclairé, il arrive que les effets spéciaux ne fonctionnent pas du tout. Oui, le scénario mélange maladroitement les premiers jeux, en créant un passé commun à Raccoon à des personnages importants. Mais en fait c'est un nanard. Nous avons ici un nanard. Un film raté, étron cinématographique, mais terriblement attachant et divertissant. Oui, les fans l'insulteront, parce que ce sont des fans qui veulent que l'on mette en image LEUR vision du film. Or c'est impossible.

Sacré tour de force de Johannes Roberts, arriver à proposer un film divertissant en commettant plein d'impairs. La licence est déjà plus respectée que chez Anderson, les lieux emblématiques sont là, certaines scènes et ennemis aussi. Dommage de ne pas pouvoir en mettre plus (les mygales géantes par exemple) et d'avoir modifié quelques traits de caractères des personnages. Personnellement, je ne nie pas que ce film est mauvais. Je dis juste que je me suis bien amusé malgré le nombre inquantifiable de fois où j'ai levé les yeux au ciel. Je ne sais pas trop à qui le conseiller. Si vous êtes fans des jeux, vous allez chier dessus. Si vous êtes cinéphiles, vous allez y chier dessus aussi. Si vous y allez, essayez de le voir comme un gros divertissement complètement stupide, et si vous avez les références des jeux, savourez-les, ne cherchez pas autre chose. J'ai hâte de le revoir en version originale sous titrée français quand il ressortira en vidéo.

@+

P.S. : N'oubliez pas, qu'à la base, le jeu est un gros nanard en fait, regardez à nouveau l'introduction bien pourrie. Bah le film est meilleur que ça, donc si vous avez kiffé cette nullité, vous pourrez subir les 1h47 de ce film.

P.S. 2 : Le réalisateur aime montrer qu'il connaît les années 90, en mettant des chansons de 1998. Comme "My Favorite Game" de The Cardigans (qui était dans l'introduction de "Gran Turismo 2"). Mais c'est surtout l'arrivée au commissariat de ce zombie en feu, sur "Crush" de Jennifer Paige, qui poussera à l'incompréhension. Ceci dédramatise, voir rend comique, une scène qui aurait pu gagner en intensité sans nous balancer le refrain à fond. C'est tellement mal fait et stupide qu'on ne cherche même pas à comprendre.

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