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Cultivons la curiosité

Y-a-t-il enfin un pilote dans l'avion ? 2

Y-a-t-il enfin un pilote dans l'avion ? 2

"Y-a-t-il enfin un pilote dans l'avion ?", "Y-a-t-il enfin un pilote dans l'avion ? 2", "Y-a-t-il toujours un pilote dans l'avion ?" ou "Airplane II : The Sequel" (soit "Y-a-t-il un pilote dans l'avion ? 2 : La suite"), qu'importe le nom que vous lui donnez, il s'agit bien de la suite de "Y-a-t-il un pilote dans l'avion ?" (ou "Airplane!" en version originale). Elle ne mettra que 2 années à sortir, il faut dire que le film ne dure que 1h23 aussi.

La première polémique de ce long métrage est qu'il échappe au giron des fameux ZAZ déjà cités dans la chronique du premier film. Les frères David et Jerry Zucker ainsi que Jim Abrahams verront leur bébé enfanter d'une séquelle non désirée par ses géniteurs. Il faut dire que le trio se lance la même année (en 1982 donc), dans le monde des séries avec "Police Squad!" avec un certain Leslie Nielsen. Portant leur humour un peu décalé dans la petite lucarne.

La Paramount a voulu profiter du succès du premier film, et elle confiera à Ken Finkleman le soin de scénariser et réaliser cette suite. Avec comme luxe, le cast d'origine (sans Leslie Nielsen cependant, même si ce dernier est présent à travers un flashback malin de la part de la société de production). Mais regardons une courte bande annonce qui servit lors de sa diffusion sur Paramount Channel.

Vidéo de Paramount Channel France

J'ai vu ce film en version originale sous titrée en français (VOSTFr), et du coup, certaines vannes furent difficiles à suivre. Déjà, le premier point, le scénario. Il est identique au premier film, sauf qu'il s'agit ici du premier voyage vers la Lune... alors bon, il faut effectivement encaisser le fait que Ted Striker (Robert Hays) et Elaine (Julie Hagerty) n'ont quasiment pas vieilli, et que le peu d'années qui séparent les deux films, virent une évolution incroyable du monde aéronautique, mais aussi leur histoire d'amour partir en déconfiture.

Une histoire d'amour qui nous sera contée à travers des flashbacks habituels, avec les personnes qui entendent Striker qui finissent par mettre fin à leurs jours. Et on se rend rapidement compte que le film est fainéant. Il sent le réchauffé à plein nez, avec les mêmes blagues à l'aéroport, les mêmes enjeux pour le couple Striker/Elaine (qui est fiancée cette fois, à Simon (Chad Everett)). L'équipage voit à nouveau le commandant Oveur (Peter Graves), et on retrouve la blague sur les noms de ce premier. Oveur pouvant signifier "au dessus" et/ou "terminé", ce qui explique que le nom du commandant bascule de Havoux à Avant en VF. Il y a le navigateur Unger (Kent McCord) que l'on peut comprendre comme "Under", en dessous, et le copilote Dunn (James A. Watson Jr.) que l'on prononce "Down", en bas. Ce qui offre le même genre de dialogue de vérification de l'appareil que lors du premier film, mais avec des termes différents.

On reste sur le thème de la parodie, avec, d'entrée, un menu déroulant à la "Star Wars Épisode IV : Un Nouvel Espoir". On aura aussi le plaisir de voir quelques nouvelles têtes, notamment William Shatner qui fait une apparition surprenante. D'ailleurs, le fait de le voir à travers une vitre, que l'on croit être un écran, est une des très bonnes idées du film j'avoue. Il existe, notamment au début du film, des passages très très trèèèèèèèès gênants. Comme ce dépressif qui achète une bombe à l'aéroport, les plans nichons purement gratuits quand des femmes (toutes très belles) embarquent et passent devant une caméra misogyne, qui ne désape que les membres du sexe féminin.

On retrouve aussi des attaques à la religion chrétienne, ou à la perfection de la famille. Comme quand un petit garçon va embarquer avec ses parents, mais il semble que son chien ne soit pas autorisé à bord. Le toutou se retrouve abattu par l'agent au sol, avant de constater qu'en fait c'était une mauvaise blague, le chien faisant le mort. Pire, plus tard, on apprendra que le père de cette famille "parfaite", fuit la Terre car il est attaqué pour pédophilie, il aurait violé des jeunes filles car elles l'auraient aguiché... Ouais, l'humour est très difficile par moment.

Et le malaise est encore plus total quand on constate que Striker va à nouveau essayer de reconquérir sa belle, que le coup des flashbacks est utilisé pour nous expliquer ce qu'il s'est passé depuis le premier film. Pire, dans le flashback, on se prend un flashback qui utilise carrément un passage de "Y-a-t-il un pilote dans l'avion ?". Ça paraît malin sur le coup, vu que c'est une ancienne passagère qui explique avoir été traumatisée et on s'aperçoit qu'elle est le personnage qui s'est fait passer à tabac par beaucoup de passager. Cela aurait été malin si la scène n'avait pas été présentée en entier.

À propos de ligne d'attente, cette fois-ci, cette blague sera reprise de façon plus gore. Une belle jeune femme blonde paniquera un peu quand on constatera la défaillance de l'avion. Il s'agit en fait d'une nymphomane qui essaie de coucher avec tous les hommes possibles en se faisant passer pour une vierge qui veut découvrir les joies du sexe avant de mourir. Le gag fonctionne la première fois, à nouveau quand c'est carrément un âne qui y aura droit (avec la clope à la fin), mais quand on constatera que beaucoup d'hommes se déshabillent et sont près à se "sacrifier", là c'est trop.

Pourtant, je l'ai constaté avec l'âne, dans le mauvais goût, il y a des passages sympas. Je repense à cette parodie de "2001 : L'odyssée de l'espace" avec l'ordinateur de bord. Ce dernier va se rebeller et en plus d'évacuer une partie de l'équipage dans l'espace, il va diriger l'avion vers le Soleil et non la Lune. D'où la panique. D'ailleurs, celle-ci est totale non pas quand Elaine annonce qu'ils se dirigent vers le Soleil, mais quand elle apprend à tout le monde qu'il n'y a plus de café. Là, ces passages fonctionnent et sont drôles.

Je repense à un dialogue que j'ai bien aimé. Quand Elaine est avec une hôtesse, en train d'expliquer au commandant Oveur que les 2 membres de l'équipage ont été éjectés dans l'espace par l'ordinateur de bord. Ce à quoi il répond "Both ?", que l'on peut traduire par "les deux ensembles ?", sauf que l'aspect interrogatif a été occulté par les deux jeunes femmes dans la cabine, du coup elles répètent ce que vient de dire Elaine ensemble. Comme si le commandant leur avait demandé de le dire ensemble "Both"... oui, bon, à l'écrit c'est moins drôle, mais sur le coup j'ai rigolé.

Du coup cette suite souffle le chaud et le... tiède. Comme un micro onde mal réglé, on sent le réchauffé, mais pas agréable à déguster. J'arrête les métaphores avec la nourriture, juste pour vous dire que cette suite est absolument inutile. Oui, il y a des passages qui vous feront rire. Mais le problème est qu'ils ne compensent pas les moments très gênants ou carrément honteux. On retrouve pourtant avec plaisir le cast original, Robert Hays, Julie Hagerty, Peter Graves, mais aussi Lloyd Bridges (que je n'avais pas cité et qui offre un moment drôle avec sa cigarette et la tasse de café de Kruger (Rip Torn)) et Stephen Stucker. Malheureusement ce joli petit monde, et les trop rares bonnes idées, ne sauvent pas cette suite qui peut être agréable si on découvre ce type de parodie, quoique en 2020, j'ai un gros doute. Bref, j'ai vu quelques moments sympathiques, mais je n'ai pourtant pas trop aimé ce film. Bof, à éviter.

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