Wolverine : Les Origines

En 1974, un super héro mutant fit son apparition dans la firme Marvel. Créé par Roy Thomas, Len Wein et John Romita Senior, Wolverine n'est pas héroïque à proprement parler. Il a son caractère, un côté loup solitaire, et une violence refoulée en lui qui en font un dangereux adversaire. Aussi bien pour ses ennemis que ses alliés.

En l'an 2000, Bryan Singer arrive à signer une adaptation réussie (avec l'aide de David Hayter au scénario) des X-Men au cinéma. Un film qui va cartonner et prouvera que l'on peut adapter les comics sur grand écran, sans que cela ne vire au ridicule. Bon, certains films Superman et Batman l'avait prouvé avant, mais ici on ne parle pas que d'un personnage. Nous sommes en face d'une pléthore d'Humains, d'Humaines, de Mutants et de Mutantes.

En 2021, Panini Comics s'inspira de ce que fit Urban Comics avec la firme DC Comics une année auparavant. À savoir, éditer à petits prix, des récits marquants de super héros et super héroïnes. 10 pour être précis. Ainsi, pour 5.99€,ou 59.90€ pour la totale, nous pouvions avoir facilement accès aux comics. Soit le prix, voire même moins, d'un manga. Grâce à une couverture souple et un papier de qualité moyenne, Urban Comics arrivait à sortir un prix plancher de 4.90€ par livre.

Cette différence s'explique à travers la qualité de la fabrication de l'objet. Couverture en dur et papier glacé sont nettement plus satisfaisant à parcourir chez Panini Comics que l'homologue premier prix de son éditeur confrère. Ainsi, après avoir vu le cafard de Spider-Man avec "Bleu" et une histoire de Venom prenante avec "Rex", au tour d'un autre héro atypique d'avoir une histoire importante dans cette collection. "Les Origines" de Wolverine porte le numéro 3 dans cette collection, c'est pourquoi nous le traitons maintenant.

Alors que le film cartonne, Bill Jemas et Joe Quesada se disent qu'il est temps de parler des origines de James Logan, alias Wolverine. Le texte introductif à ce livre indique que c'est pour couper l'herbe sous le pied du cinéma, voire du jeu vidéo, que nous allons enfin apprendre le passé de Logan, en 2001. Soit 27 ans après sa première apparition. Avec Paul Jenkins au dialogue, qui fera aussi le scénario (coécrit avec les deux personnes suscitées), Andy Kubert au dessin et Richard Isanove à la couleur, qu'il fera sans encrage, une performance en 2001. Bon, ceci fait que l'on a pas les contours noirs habituels typique des bandes dessinées. Et ça offre un bien bel effet je reconnais.

Ici, cette "origin story" tiendra sur 6 chapitres. Ce qu'il y a de bien avec Panini Comics, c'est que l'on a 3 pages explicatives sur le tome que l'on tient en main, mais aussi le personnage et les différentes personnes ayant travaillé sur ce livre. On nous offre sur un plateau des informations passionnantes et vite lues. Mais allons faire un tour au Canada, dans le XIXè siècle, pour découvrir Rose, toute jeune orpheline qui va postuler pour occuper James Howlett, le jeune fils d'une famille riche dont la matriarche revient au château après un séjour en hôpital psychiatrique.

Nous allons suivre Rose, le frêle James Howlett, mais aussi "Cabot" Logan, un jeune garçon bagarreur qui travaille pour les Howlett. Il se trouve qu'il vit avec son père, et que ce dernier, alcoolique, lui mène la vie dure. On va voir que les trois enfants s'entendent bien et arrivent à s'amuser ensemble. Ils grandissent, et il faut reconnaître que la vie n'est guère aisée.

Entre la matriarche qui est dans son monde, complètement folle, mais limite catatonique, le père qui lutte contre les remontrance de son propre géniteur (ce dernier ne supporte pas le progressisme dont son fils fait preuve auprès des serviteurs). Puis "Cabot" qui lui aussi lutte contre son père en en ayant une peur bleue, ce n'est pas la fête.

Logan sénior décide un soir de beuverie que ç'en est trop, il va fermer le claque merde de son employeur, le soit-disant parfait Howlett. Et c'est une soirée d'une violence inouïe qui nous attend. On comprend mieux les griffures sur le corps de Madame Howlett et pourquoi elle est aussi choquée. Rose se voit contrainte de fuir avec un des garçons, au fin fond du Canada. Car il semble être une bête monstrueuse avec des griffes en os qui sortent de ses poings.

La fin du récit s'attarde sur ce petit monde, adulte, qui essaye aussi de vivre, et y arrive plutôt bien. Jusqu'à ce que le garçon, devenu homme, ne trouve sa place dans une meute de loups. En fait, j'essaie de ne pas trop en révéler, car il serait dommage de trop en dire. En tout cas, l'ambiance du XIXè siècle est bien retranscrite, on se croit parfois chez Edgar Allan Poe, surtout la nuit où Rose découvre la bête furieuse qu'est Wolverine (qui obtiendra ce surnom vers la fin de ce récit). Le dessin est sublimé par la couleur, les cases sont bien découpées, sauf à la fin lors du combat style MMA (pour Mixed Martial Arts), avec Rose en parallèle, j'ai cru que c'était le cuistot qui se surnommait "Wolverine". Mais c'est vraiment à un endroit précis, et ça n'entache en rien la lecture je trouve.

Il y a une attention particulière portée auprès des regards des personnages. Et ce, dès les dernières cases des deuxième et troisième planches. Avec un jeu d'ombre qui donne le ton. Le récit n'est pas indigeste, les dialogues n'étant pas trop longs et pompeux. Et la lecture se fait facilement et rapidement. On reste parfois subjugué.e.s par certaines cases de toute beauté.

Des origines bien conçues, bien écrites et bien mises en images. Que demander de plus. On comprend le côté violent de Logan, ainsi que son aspect solitaire. On a pas grand chose de dingue niveau super pouvoir, juste les griffes osseuses de notre héro. Et c'est plus une histoire horrifique que l'on nous décrit. J'ignore si c'est le côté sombre, ou le fait que ça se déroule au XIXè siècle, mais il y a cette ambiance pesante, que j'aime bien. Des origines bien agréables à lire, qui ne répondent pas à tout, mais on comprend mieux le caractère complexe de Logan. J'ai beaucoup aimé.

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