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Cultivons la curiosité

Un Espion Ordinaire

Un Espion Ordinaire

Attention, j'annonce, introduction lourde. Si avec cette avertissement je n'attire pas une tonne de personne, je n'y comprendrais plus rien. En fait, je m'amusais à faire le parallèle entre mon année cinéma 2020, limitée pour cause de pandémie, et ce retour dans les salles obscures de 2021. Un film d'action concon, un d'animation déjà vu, un film inspiré de faits réels. Puis après une pause de confinement, un film français n'étant pas une pure comédie ou un gros drame et l'adaptation cinématographique d'un anime japonais célèbre. Élaborons donc ce parallèle. "Bad Boys for life" n'a pas encore son équivalent, mais si tout se passe bien, ça arrivera vite. Bon, pour "Summer Wars", rien d'impossible, je peux tomber sur une ressortie cinéma genre "Perfect Blue" ou "Akira", qui sait ? Je passe rapidement le troisième genre pour arriver à "J'irai mourir dans les Carpates" que je rapproche de "Mandibules". "Lupin III : The First" étant mon équivalent 2020 à "Demon Slayer : Kimetsu no Yaiba - Le film : Le train de l'infini".

Vous aurez deviné que "Le cas Richard Jewel" se retrouve dans le film du jour concernant un drame inspiré de faits réels. On peut même aller plus loin et parler d'une histoire du siècle dernier, mais n'abusons pas. Car "Un espion ordinaire" est un film qui est sorti en 2021, après bien des reports, la faute à qui vous savez, la R19 tout ça. Non. Mais revenons au film. Réalisé par Dominic Cooke, sur un scénario de Tom O'Connor, on nous relate une partie importante de la vie de Greville Wynne, simple homme d'affaire Britannique, qui va se retrouver à jouer l'espion dans les années 60, afin d'éviter une catastrophe nucléaire majeure.

Vidéo de FilmsActu

Mon pitch est très mal fait. Mais regardons-y de plus près. Alors que l'URSS de Kroutchev (Vladimir Chuprikov) devient de plus en plus énervée au début des années 60, Oleg Penkovsky (Merab Ninidze), haut dignitaire Soviétique, s'inquiète. Il craint une escalade pouvant mener le monde à sa perte. La menace nucléaire n'est pas encore une réalité côté communiste, mais elle le sera bientôt. Ceci pousse Oleg (ou Alex en version occidentale) à tout mettre en œuvre pour faire passer des informations côté occidental. Quitte à risquer sa vie et celle de sa famille.

À la CIA on est bien embêté. Emily Donovan (Rachel Bronahan) va demander de l'aide au MI6 afin d'obtenir ces informations auprès de cet homme clé qu'est Oleg. C'est bien gentil tout ça, mais les agents de sa Majesté seront trop visibles auprès du KGB, donc quelle stratégie adopter ?

Greville Wynne (Benedict Cumberbatch) est un brillant homme d'affaire Britannique. Son but est d'obtenir assez d'argent pour subvenir aux besoins de sa femme Sheila (Jessie Buckley) et son fils Andrew (Keir Hills). D'ailleurs, ils forment un couple atypique pour le début des années 60, Sheila semblant avoir le dessus sur son mari. On apprendra plus tard que ce dernier a trompé sa femme une fois, ce qui explique les efforts fait par Greville. Ce que je dis paraît très sexiste voire misogyne, mais la révolution sexuelle de 1969 n'est pas encore arrivée je vous rappelle.

Qui donc les services de sa Majesté vont engager pour faire passer ces documents ? Je me demande bien. Sachez que ce film est inspiré de faits réels (je l'ai déjà dit je sais, mais je le répète), et qu'à la fin on a droit aux habituels "que sont-ils devenus ?". Donc Greville, un homme porté sur la bouteille, fin négociant pour décrocher des contrats, qui connait déjà un peu le bloc Ouest vu qu'il fait des affaires en Tchécoslovaquie et Hongrie, va devoir démarcher à Moscou. Il ne saura rien, il a juste à faire le messager ("The Courier" en anglais, comme le titre original du film).

Un peu en panique, il se prend pourtant d'amitié auprès de Oleg. Seulement, la situation se tend entre Moscou et Washington, pire, le passage à l'Ouest est plus compliqué depuis la construction du mur de la honte à Berlin lors de l'été 1961. Et la situation s'aggravera avec la maîtrise de la bombe atomique par l'URSS. Un bloc Soviétique qui n'hésitera pas à placer des missiles à Cuba, créant ainsi la crise que l'on connaît et qui manqua de peu de provoquer un holocauste nucléaire.

En parallèle de ça, Greville attire l'attention du KGB, il est donc décidé de le retirer, la situation devenant trop dangereuse. Et ceci en pleine crise internationale. Pire, il est impossible pour Greville d'abandonner Oleg, ce qui va le pousser à retourner une dernière fois à Moscou, afin de sauver son nouvel ami à travers un plan audacieux de la CIA, mais qui s'avère dangereux. Et je m'arrête là, même si j'aimerai trop faire un parallèle avec un certain film de 1978. Mais ceci vous en révèle déjà trop.

Le film s'avère captivant. Il dure 1h50 environ, et on ne s'y ennuie jamais. La réalisation est efficace, tout comme le jeu des acteurs et actrices. On devine une certaine mise en scène rendant le tout plus captivant, mais malgré tout, rien ne semble impossible. On perçoit la crise de 1962 qui se profile, et qui a même lieu pendant l'extradition de Oleg, avec le discours de John F. Kennedy notamment. On profite des joies simples entre Oleg et Greville qui deviennent vraiment amis pour le coup. Et cette phrase, dont j'ai oublié la formulation précise en version française, attendez, elle est dans la bande annonce il me semble... ah bah non. En gros ça donne "Nous ne sommes que 2 hommes, mais nous pouvons changer les choses", prononcée par Oleg, elle résume parfaitement ce que ces 2 hommes ont accompli.

Cumberbatch est juste parfait, on perçoit tout le stress d'un citoyen normal qui se retrouve dans une histoire d'ampleur mondiale. De plus le film nous offre deux facettes, dont la dernière est particulièrement difficile à encaisser. La partie finale du film est d'une horreur hallucinante. Ici encore, Benedict Cumberbatch ne manquera pas de bluffer spectatrices et spectateurs par sa prestation dingue.

Oui, j'ai adoré ce film. Pourtant il n'y a pas d'action, le rythme est moyen, ni trop lent, ni trop rapide, mais c'est brillamment raconté. Que ce soit à travers la mise en scène ou le cast, on est happé facilement dans l'Histoire avec un grand "H". Après, si les personnes ont existé, difficile de savoir le vrai du faux. Dans tous les cas, ça reste une histoire exceptionnelle, mettant en scène deux personnes au final peu connues, mais qui ont aidé à éviter en partie la crise nucléaire (même si évidemment ce ne sont pas les seuls à avoir œuvré) de 1962. Un film à voir si vous aimez les histoires inspirées de faits réels. J'ai adoré.

@+

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