South Park - Saison 05

Mais c'est avec un bon rythme que l'on enchaîne les saisons de "South Park" dites moi ? C'est bien pratique de les avoir sur Prime Video j'avoue. Et cette fois, je vous ai trouvé le nouveau générique "4th Grade" qui est apparu lors de la dernière saison. Bon, ce n'est pas grand chose, mais on y constate l'évolution de la série, qui n'a pas grand chose à voir avec les bouts de papiers flagrants de ses débuts. Ainsi, nous voilà parti.e.s pour 14 épisodes de 22 minutes.

Oh, attendez. Sur Prime Video il manque l'épisode 4. J'ignore pourquoi. Mais dans la vision de la saison, ça ne dérange pas beaucoup. Après on pourra parler des heures sur le dématérialisé qui ôte du contenu (le censure ?!?) par rapport au support physique. Mais bon, ça ne m'a pas manqué du tout. Mais regardons le nouveau générique.

Une saison vue en version française, on retrouve le cast vocal parfait, Thierry Wermuth, William Coryn, Christophe Lemoine, Marie-Laure Benetson, Henri Courseaux, Jean-Michel Martial et j'en passe. Je n'en avais pas parlé lors de ma dernière chronique, mais entre la localisation, la direction vocale et les intonations, tout fonctionne. Au point que je n'ai aucune envie de voir ce que cela donne en version originale.

La saison débute de façon irrévérencieuse. Et ce ne sera pas le seul. Le but de cet épisode, sortir le plus grand nombre de fois le mot "Merde" ("Shit" en VO). Avec même un compteur. Bon, il y a une série à la télé qui va dire le mot tabou à la télévision, ce qui va provoquer l'éveil d'une bête démoniaque, qui sera stoppée par des chevaliers de la bienséance ou bienpensance, je ne sais plus. Honnêtement, ce n'est pas dingue, mais assez marrant de voir la débilité des créatifs de série qui, lorsqu'ils tiennent un bon filon, l'exploite à fond.

Après cette critique de la télévision, Cartman va se prendre la tête avec un lycéen du nom de Scott Tenorman. Qui lui vendra ses poils de pubis. L'épisode est dégueulasse. Non pas pour la représentation des poils de pubis, mais bien car Cartman sera horrible. Je vous laisse découvrir son plan final, ultra violent, qui ne manquera pas vous le faire détester.

Le troisième épisode, décidément, est lui aussi horrible et dégueulasse. Timmy va trouver un infirme plus cool que lui en la personne de Jimmy. Ceci lors d'une réunion de Scout présidée par l'excellent Al Super Gay. Ce dernier se fera renvoyer car il est homosexuel. Remplacé par un putain de pédophile à l'apparence militaire. L'histoire ira loin, et Al est juste excellent comme personnage, avec son discours final. Même si il est cliché et très maniéré. Mais le truc dégueulasse de cet épisode reste cette lutte entre Timmy et Jimmy. Avec un combat entre les deux personnages long et horrible. Devant des connards d'adultes qui regardent et s'en émeuvent tardivement.

Comme la saison est mal engagée, l'épisode mettant en scène Terrance et Philippe est lui aussi assez pénible. Bien qu'il nous parle du star system. D'ailleurs, dans ma tête, Terrance et Philippe étaient des personnages de dessin animé, pas de vraies personnes. Cette épisode me rafraichira la mémoire (c'est vrai que le look des Canadiens est étonnant dans la série). Le pire étant que l'on continue dans les épisodes affreux. Même si la série garde son côté enfantin, humour scabreux efficace qui décrit le monde des adultes (stupide) avec des yeux d'enfants, je reconnais que la recherche du trash à tout prix rebute ici. Le sommet étant atteint lors du prochain épisode.

Mais en attendant, Cartman va hériter d'un million de dollars, et s'offrir un parc d'attraction pour lui tout seul. Ceci remettra en cause la foi de Kyle, qui estime injuste que "ce gros connard de Cartman" soit aussi chanceux alors que lui se prend une hémorroïde violente. Au delà des blagues sur le cul de Kyle que ceci engendre, j'entends encore le cri de douleur qu'il émettra en franchissant la clôture du parc de Cartman. Kyle ira jusqu'à se laisser mourir avant que la situation ne s'inverse.

Car le bon point ici est que le connard de Cartman, après avoir eu de la chance, va se rendre compte qu'il faut des employés pour faire tourner son parc rien que pour lui. Et pour les payer, il faut faire venir quelques personnes. 2 par jour au début. Très vite il doit augmenter la jauge pour finalement en faire un parc à succès. Seulement, il ne peut plus jouir des attractions comme bon lui semble et finira rattrapé par le fisc. Ce qui sauvera Kyle.

D'ailleurs, en parlant de jouir, l'épisode à mes yeux le plus trash de la série jusque là et ce "Du bon usage du préservatif". Qui s'introduit par, accrochez-vous, Cartman qui branle un chien. Enfin bon, le jeune enfant parle de traire le chien pour boire son lait. C'est juste dégueulasse. Pas drôle en plus. Quand les adultes se rendront compte de ça, ils demanderont à l'école d'apprendre la sexualité à des enfants de 8 ans. Et ça ira très loin, en guerre des sexes. Avec aussi des garçons qui mettront des préservatifs (adaptés à la morphologie des enfants!), et des filles qui fuiront les garçons, à cause de leur maîtresse qui parlera de MST avec image à l'appui.

Le pire arrivant avec monsieur Garrison, désormais en charge des maternelles, qui leur apprendra les diverses positions sexuelles. Oh putain. Heureusement, tout ceci est pour mieux indiquer aux parents qu'il ne faut pas compter sur l'école pour faire l'éducation sexuelle des enfants, et qu'il y a un certain âge pour apprendre ceci. Chef, comme d'habitude, sera le personnage le plus sensé de l'épisode.

Après ce sommet de l'horreur, on reviendra à des choses plus drôles selon moi. "Servietsky" qui parodie un peu "Terminator" je pense. Et en profitera pour dénoncer la drogue, avec un personnage de Servietsky toujours défoncé. L'épisode se regarde sans être fou, il y parle aussi de jeu vidéo de façon pas terrible terrible. Mais passons. Car arrive la vision du 11 Septembre 2001 par Trey Parker et Matt Stone. En effet, cette saison est diffusée le long de l'année 2001, et "Servietsky" passe en août de cette année, avant une pause de quelques mois.

Le show revient en novembre 2001. Impossible pour le duo de ne pas parler des attentats du 11 septembre, ainsi que de la guerre en Afghanistan qui suivit. Je trouve l'épisode assez bien foutu. Cette volonté débile d'offrir un dollar à des enfants Afghans, comme pour sauver son âme, ou plutôt pour s'acheter une conscience. Le miroir du quatuor de South Park en Afghanistan, qui rend justement ce pays attachant. Avec une belle morale. Le duo Stone/Parker qui écrit cet épisode se moque aussi bien de Ben Laden, avec son micro pénis, sa façon de se mettre en scène dans les vidéos, que de l'armée Étasunienne. Mais aussi du peuple Étasunien qui sortit les bannières étoilées et devint paranoïaque de façon exagérée.

Quand on a mangé des épisodes gores comme les précédents, prendre une critique intelligente de ce combat entre USA et Al Qaïda, qui massacre le peuple Afghan et effraie les Étasuniens est donc impressionnant. La suite est plus classique, et reste drôle. Ben Affleck prendra cher dans l'épisode suivant. Et voir Cartman regretter sa blague le rendrait presque touchant.

Touchant comme le pénultième épisode. Qui s'attarde sur la mort de Kenny. Mais avec beaucoup d'émotion. Pourtant ça débutait mal avec le principe des fœtus avortés qui atterrissent dans les mains de Cartman. Mais Parker et Stone arrivent à rendre émouvante la maladie de Kenny, et les réactions diverses de ses amis, donc Stan, qui refusera de voir son ami mourir. Même Cartman se sortira les doigts du cul pour essayer de sauver Kenny. Cette épisode est le plus marquant de la saison je trouve.

Avant celui-ci, nous avions eu "L'Engin", un mode de transport créé par M. Garrison, qui possède des commandes particulières. La surprise de tout le monde quand le papa de Stan demande à M. Garrison si il n'y a pas moyen de s'en servir différemment et que l'inventeur dit que "bah...si". Ceci montre la stupidité des gens, mais quand vous verrez ledit engin, ça peut vous énerver. il faut bien le prendre avec un humour tordu.

Le coup des riches permet de mettre en avant Token, l'enfant Afro-Américain de la série. Qui arrivera à faire venir tous les riches Afro-Américains à South Park, dont Will Smith et Snoop Dog. L'épisode est pas mal du tout. La fin me prouve que la réaction des habitants de South Park est ultra raciste. Ils ne veulent pas des riches, mais on constate qu'il sont tous noirs, donc on remplace "riche" par "noir" et on obtient ce qu'a voulu dénoncer Trey Parker, le scénariste de cet épisode.

Reste le dernier épisode, qui se concentre sur Butters. Avec un début façon sitcom, très drôle, jusqu'à ce que les secrets les plus inavouables de son père ne fassent exploser cette belle famille. Butters est un personnage naïf très attachant ici. Et nous voilà donc à la fin de cette saison.

Une saison qui bascule dans l'hyper trash. Du moins, c'est l'impression que j'en ai. Faire passer ceci avec des enfants en héros, c'est culotté. L'humour est parfois plus que limite. Parfois, il dépasse mes limites. J'avoue que l'épisode qui débute par Cartman masturbant un chien m'a... complètement dégoûté. Pourtant, le show avait parlé de pédophilie, d'homosexualité, de la mort, de la vengeance. L'épisode sur la sexualité m'a même fait oublié le combat d'infirmes absolument horrible. Et pourtant, pourtant, malgré ce côté ouvertement trash, qui va toujours plus loin pour faire le buzz (la saison s'introduit avec un compteur de "Merde"), il subsiste de belle pépite. Dont le pénultième épisode en est le plus beau représentant.

"South Park" est dans cette saison 5, une œuvre difficile à regarder. Qui essaye de parler de grave problème avec parfois maladroitement, ou alors avec l'état d'esprit d'un puceau de 14 ans. Or, ici, ce sont des enfants de 8 ans qui sont mis en scène, et c'est parfois difficile à voir. Même si ça permet une certaine naïveté qui permet de tolérer certaines choses. L'épisode sur les attentats du 11 septembre 2001 est d'une justesse incroyable, seulement 2 mois après! Bref, une saison qui m'aura plus dégoûté que fait rire, mais qui possède pourtant cette capacité à garder l'attention. À ne pas montrer à tout le monde. J'ai pourtant aimé.

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