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Cultivons la curiosité

Matrix

Matrix

À l'aube de l'an 2000, un film allait venir révolutionner le monde du cinéma de science-fiction. Les sœurs Wachowski (frères en 1999) arrivèrent avec un scénario écrit par elles-mêmes, mais aussi de nouvelles techniques en terme d'effets spéciaux et de photographie. Cette dernière est assurée par Bill Pope, et ses couleurs vertes, bleues aciers et grises, donnèrent une patte immédiatement identifiable. Maintes fois copié, "Matrix" est un tournant au cinéma.

On peut en effet s'inspirer de la pop culture (pas encore puissante en 1999) et sortir un scénario que l'on nommerait "métaphysique" de nos jours, tout en état capable de divertir les fans d'action décomplexée. 22 ans après, Lana prend seule les commandes d'un quatrième volet. Ce dernier sort mercredi prochain (le 22 décembre 2021 donc). L'occasion pour nous de revenir sur 4 œuvres principales de l'univers Matrix, toutes présentes dans le superbe coffret "Matrix Collection". 10 DVD blindés à ras bord de bonus, de making of, d'entrevues.

Si nous allons effectivement parler des œuvres présentes dans ce coffret, avant début janvier de chroniquer "Matrix Ressurections" (enfin, c'est prévu ainsi, mais ça peut changer, je ne promets rien), nous ne verrons pas les bonus. Je me souviens que ce coffret propose des heures de bonus, limite trop, mais qui permettent d'approfondir l'univers et surtout la façon dont ont été fait ces films cultes. Petite bande annonce en version française, alors que j'ai revu ce film en version originale sous titrée en français.

Vidéo de Warner Bros. France

Thomas Anderson (Keanu Reeves) est un programmateur pour une grosse boîte. À ses heures perdues, il est plus connu sous le pseudonyme de Neo. Alors qu'il fournit un programme à un client, un message sur son ordinateur lui indique de suivre le lapin blanc. Ce dernier est présent sur l'épaule de la copine de son client. Neo l'ignore, mais il va découvrir la vérité sur cette vie banale et ennuyeuse. Il sera mené auprès de Morpheus (Laurence Fishburne) par Trinity (Carie-Anne Moss), une célèbre pirate dont on a vu les capacités athlétiques hors norme en introduction du film.

Morpheus va lui demander de faire un choix (la fameuse pilule rouge ou bleue). Et Neo va donc renaître et découvrir avec effroi que le vrai monde est dominé par les machines. L'Homme est allé trop loin, s'est fait dépassé par l'Intelligence Artificielle qu'il a créé. Et alors qu'il a essayé de plonger la Terre dans une nuit permanente pour vider les batteries des machines (qui se rechargeaient à l'énergie solaire), ces dernières ont trouvé la parade. Cultiver des humains, véritable piles électriques ambulantes.

Seulement, pour que l'humanité reste bien sage, les machines branchent les esprits des vivants dans un programme virtuel, qui recréé la vie de 1999 (nous sommes en 2199 environ). Un peu comme "The Sims" si vous préférez. Dès lors, Neo, dont Morpheus est certain qu'il s'agit de l'Élu qu'il recherche, va devoir naviguer entre monde réel et la Matrix, afin de lutter contre les agents. Notamment l'agent Smith (Hugo Weaving), qui est en charge d'effacer quiconque lutte contre les machines. Une sorte de programme, voire de virus, capable de manipuler la Matrix comme ils souhaitent (il y a deux autres agents dont on ignore les noms avec Smith).

En 1999, c'était un sacrilège d'en révéler autant. Internet arrivait fortement dans les foyers, et c'était les débuts des révélations fortuites sur le net. Seulement, en cette année là, beaucoup n'ont pas compris le sens du film. Trop référencé, trop complexe, ça jouait avec des biais aujourd'hui acquis, mais nouveaux en 1999. On y trouve une tonne de références, notamment à la culture Japonaise. Comme le jeu vidéo, les mangas et l'animation.

Il faut savoir qu'au siècle dernier, être "geek" était mal perçu. Souvent un garçon puceau boutonneux avec des grosses lunettes et qui est soit chétif, soit obèse. Donc envoyer des références à "Akira", "Dragon Ball" ou "Street Fighter" (ou "Virtua Fighter", "Tekken", bref, un jeu de combat) était loin de parler à tout le monde. Mieux, en 1996, "Mario 64" sort et redéfinit le jeu de plateforme, en posant les bases du jeu en 3D.

Avec sa caméra pouvant tourner autour de Mario, la révolution était spectaculaire. Donc, quand dès l'introduction, un procédé incroyable permet de faire une rotation de 3/4 autour de Trinity au ralenti, nous sommes face à une nouveauté hallucinante au cinéma. C'est impressionnant de voir les appareils photos positionnés, qui permettent d'accomplir cet exploit avec l'aide d'un fond vert.

Cependant, malgré la technique des effets spéciaux spectaculaire, on note des soucis d'images de synthèses, notamment dans le monde réel. Normal, ça date de 1999 je vous rappelle, et ceci peut sortir les personnes n'ayant pas connu ce film tôt. Parce que si les effets "réels" sont présents (les explosions, les armes, le combat rapproché), les images des machines (les Sentinelles notamment) piquent un peu plus. Je comprends que ça puisse sortir du film le public habitué aux films actuels.

Pourtant, il reste moult scènes marquantes. L'introduction avec Trinity, l'assaut pour sauver Morpheus (la scène que j'aime le plus), qui en fait des tonnes, mais ne dérange pas du tout. L'hélicoptère, le toit du même immeuble aussi, avec l'esquive des balles. Le combat final. Même si la façon dont explose Smith est un peu ridicule maintenant. Bref, plein de chose qui perdure de nos jours et ont marqué des générations entières de cinéastes, qui reproduisent inconsciemment certains points de ce "Matrix".

J'avoue avoir loupé la sortie de ce film au cinéma. J'avais peur de ne pas arriver à comprendre. J'avais 17 ans, pas de culture populaire poussée (je ne connaissais que les animes du Club Dorothée, donc censurés), et les médias parlaient d'un truc très complexe. Pourtant, j'ai pu le voir de façon totalement illégale. En "louant" un double CD (pas DVD, CD), avec le DivX du film. C'était moche sur mon écran 14" cathodique de mon PC, mais j'ai kiffé. Au point de me prendre la bande originale du film, avec du "Rob D", "Marilyn Manson", "Rob Zombie", "The Prodigy", "Rammstein" et "Rage Against the Machine" notamment.

Je me rappelle l'écouter en boucle sur mon Discman. C'est comme votre téléphone et son appli de streaming musical, sauf que c'est à piles et on met un CD dedans. Quand je repense qu'il y a des gens qui osent dire que "c'était mieux avant"...passons. Les musiques accompagnent parfaitement les images, et participent à cette ambiance sombre et froide comme la technologie peut l'être.

Alors, oui, le film a pris de l'âge, mais il reste, dans sa grande partie, excellent. Oui, vous reconnaîtrez des effets, recopiés à l'envi encore dans des productions modernes. Je ne peux pas me mettre à la place des personnes qui vont le découvrir en 2021-2022. J'avais adoré à l'époque. Je l'aime toujours autant, même si par moment ça parle trop. Mais ce sera pire dans les suites. "Matrix" ("The Matrix" en version originale) est une œuvre charnière dans l'industrie du cinéma. Un film avant-gardiste dont beaucoup vont s'inspirer par la suite.

L'aspect un peu "poseur" et classe des looks peut paraître trop présent (ou "too much" en anglais, je n'arrive pas à le traduire j'avoue), mais il participe à l'ambiance. La réalisation est impeccable, certains plans devenant instantanément iconiques. Donc "Matrix" est un film à voir. Pas absolument, car il faut adhérer à son concept métaphysique. Où est la réalité, le faux ? Cependant, rien que les scènes d'action valent le coup (pour peu que l'on ne veuille pas chercher à réfléchir). Des effets sont un peu datés, mais pas choquants. Un film que j'apprécie énormément. On se revoit bientôt pour la suite du programme Matrix.

@+

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