L'Agence Tous Risques - Saison 5

Nous avons déjà vu sur Ashou la fin d'une série culte des années 80. Le dernier épisode de "K2000" n'avait rien de spécial, ce qui était à la fois décevant et bien. Décevant, car on aurait aimé un truc un peu spécial pour clore 4 saisons au profil identique. Mais quand même, en 1980 on ne pratiquait pas le "binge watching", et quand une saison durait presque une année, les épisodes nous accompagnaient le long de cette année. Et non pas le temps d'une week-end ou d'une semaine.

Il est assez drôle de voir les similarités avec certaines séries de ces années-là. Un véhicule atypique, souvent noir, un ou des héros attachant(s), au grand cœur, et capable(s) de prouesses hors du commun. "Supercopter", "Tonnerre Mécanique", "K2000", "Magnum" (bon, véhicule rouge ici), "L"Homme qui tombe à pic" (gros 4x4 marron) et "L'Agence tous risques". C'est donc entre 1983 et 1987 que la bande menée par John "Hannibal" Smith (George Peppard) officia dans les foyers étasuniens. TF1 diffusa les 4 premières saisons en suivant la diffusion originale avec une année de retard. Avant de finalement programmer la saison que nous voyons aujourd'hui en 1996.

Le ton va changer radicalement, avec un triple épisode introductif très sombre, de nouveaux acteurs (en plus des biens connus), et une coupe budgétaire qui fait que nous avons là 13 épisodes d'environ 46 minutes. Dernier point avant de voir le résultat, le générique change, au niveau des images (reprises de la saison 5), mais aussi à travers une musique bien connue réorchestrée, enfin, modifiée plutôt, et je vous laisse juger du résultat.

C'est surprenant, et loin d'être à mon goût. Mais c'est ainsi. Nous verrons cette saison en version française (VF), à défaut d'avoir la version originale dans ce coffret DVD. La série créée par Frank Lupo et Stephen J. Cannell va donc se "moderniser". En mal. Disons le franchement, le ton ne sera jamais logique, et nous allons voir qu'un ajout principal va annihiler le caractère premier de cette équipe A ("A-Team" étant le titre original).

Déjà, nouveauté. On a une scène pré-générique. Nous introduisant les évènement à venir, mais pas à travers un résumé de l'épisode, non, c'est une introduction qu'il vaut mieux ne pas rater. Des documents pris par une adolescente en fuite, l'équipe en mauvaise posture en Australie, ou que sais-je d'autre. Ensuite arrive le générique, qui pique les oreilles, mais ceci est mon avis, peut-être le préférerez-vous à celui des 4 premières saisons.

On retrouve donc Hannibal, Futé (Dirk Benedict), Barracuda (Mister T.) et Looping (Dwight Schultz). Problème, les 3 premiers sont activement recherchés et vont être capturés par le mystérieux Hunt Stockwell (Robert Vaughn). Ce dernier a un projet dont on découvrira les traits un peu plus tard. En attendant, l'équipe a la possibilité de prouver son innocence, vu qu'une personne que tout le monde croyait morte refait surface.

Problème, il est pris en otage à Barcelone, et donc il faut aller le sauver. Avant cela, on nous présente Frankie Santana (Eddie Velez), spécialiste des effets spéciaux que Hannibal connait parfaitement. Il va rejoindre malgré lui l'équipe sur la première mission. Et là, j'ai mis un moment à comprendre que ce n'était pas une erreur de localisation, mais bien la vérité, l'agence part bien en Espagne. Ouverture forte au monde entier, vu qu'il y aura l'Allemagne de l'Est (nous sommes en 1986), l'Australie, Monaco, un peu les États-Unis d'Amérique, bref, il n'est plus question de rester qu'aux U.S.A. voire que sur le continent américain (on se souvient du pays Caraguay ou un truc du genre).

Donc, voyons l'épisode triple, découpé en 3 parties distinctes en France (avec 3 noms différents), mais bien liées en version originale (avec un Part 1, 2 et 3). Il se trouve que le sauvetage du monsieur soit disant décédé est un piège, et il va témoigner contre Smith, Peck et Baracus afin de les faire emprisonner, voire fusillés.

À ce titre, on note que Murdock n'est jamais inquiété car déclaré pas sain d'esprit. Sans que l'on sache pourquoi, Santana aussi sera libre, et nos deux compères vont devoir s'allier pour porter assistance à leurs 3 amis emprisonnés. On sent que le procès est truqué, malgré le grand avocat qui les aide. Barracuda pète des gros câbles, et honnêtement, le premier épisode allait, mais le deuxième, celui du procès, est ennuyeux.

D'ailleurs, on perçoit une volonté de donner beaucoup d'importance à Looping et aussi au petit nouveau Santana. L'épisode 3 sera une mise en scène de l’exécution du trio, qui désormais est contraint d'être sous les ordres de Stockwell. Ils sont enfermés dans une maison en Virginie (l'État des agences gouvernementales si j'ai bien compris), avec Santana (qui se demande ce qu'il fait là) et Looping, désormais déclaré sain d'esprit. Il sera le seul à jouir de sa liberté sans que l'on comprenne réellement pourquoi.

Désormais, l'Agence est contrainte de payer sa dette envers Stockwell, et va donc voir des missions intervenir fréquemment. Aux États-Unis d'Amérique comme ailleurs. Dès l'épisode 4, on voyage en Allemagne de l'Est pour aider un scientifique et sa femme à passer à l'Ouest. Un match de football américain est organisé en terres Allemandes. Ces derniers ayant humiliés les U.S.A. au football (ou soccer), l'occasion est trop belle. Barracuda va réunir des anciens camarades de lycée ou faculté, je n'ai pas bien compris, et les voilà partis en terre hostile.

L'épisode en lui-même est bien fait, mais cette conception du bloc de l'Est agissant limite comme les troupes allemandes pendant la seconde guerre mondiale dérange. On sent la vision de la nation de l'oncle Sam, sans grande subtilité. Mais passons, car après viendra une assistance révolutionnaire d'un petit pays des Caraïbes. Avec une présence Russe, enfin, Soviétique, qui remémore limite la crise de Cuba et la baie des cochons en 1961.

Je ne me souviens plus du tout de "Mort sur ordonnance", et nous voilà à l'épisode 7 avec une vieille connaissance de Stockwell. Si je me souviens bien, l'action est à Hong-Kong, et on va trouver des gens qui tatanent, un taxi pousse-pousse qui parle en dicton, et surtout David McCallum (le médecin légiste Ducky dans "N.C.I.S.") qui joue un rôle important. Hormis les clichés, l'épisode passe bien je trouve.

Le suivant est un peu plus émouvant pour Futé notamment. Mais je n'en dirait pas plus. Pour "Le point de non-retour", je ne m'en rappelle plus, et "Lame de fond" parle d'une histoire à Monaco avec Looping endossant le rôle de je n'ai pas compris qui. Tout ça pour faire chuter le terrible tueur à gage le Jaguar. L'épisode ressemble énormément à du James Bond.

"Le crâne de cristal" se déroule dans les archipels près de l'Australie, avec des tribus locales. On passera aussi, et on constate que Looping a à nouveau le beau rôle. Reste deux épisodes, "La guerre des étoiles", rapport au projet fou de protection via des satellites des U.S.A. contre l'U.R.S.S., c'est ici qu'une adolescente s'échappe avec des documents importants. Ici, on note que Looping porte un T-Shirt avec le mot "Fini" bien visible. En français dans le texte.

Le pénultième épisode est diffusé fin décembre 1986, et les téléspectatrices/téléspectateurs attendront un peu plus de 2 mois, le 8 mars 1987, pour voir une dernière fois l'Agence sur petit écran. "Soirée de détente" revient rapidement aux fondamentaux, mais en ajoutant beaucoup de piquant. On sent que l'équipe est proche d'être libérée du joug de Stockwell, mais ils demandent une soirée tranquille. Barracuda assistera au match de football américain avec Hannibal et la copine de celui-ci. Tandis que Looping insiste pour que Futé et Santana viennent manger dans le restaurant où il est serveur.

Seulement, des mafieux ont décidé d'assassiner un avocat ou procureur afin d'annuler un procès, pile dans ledit restaurant. Ici, il sera question de prise d'otages, de rebondissement impossible à deviner, et d'une fin où l'on suppose qu'ils sont proches de la libération. Looping porte "Almost Fini" en T-Shirt, ce qui est étonnant, vu que ça veut dire "presque fini". Ils auraient peut-être dû inverser les épisodes ou les T-Shirt, je ne sais pas.

Et voilà. En 1987 aux U.S.A., 1996 en France, l'Agence tire sa révérence. Mister T. aura sa propre série l'année suivante, puis fera quelques apparitions dans des films et séries. Tout comme Dirk Benedict (sans sa propre série). George Peppard continuera à la télévision jusqu'à sa disparition en 1994. Dwight Schultz trouvera un rôle récurrent dans la série "Star Trek : Voyager", ainsi que des séries d'animation. L'Agence reviendra au cinéma en 2010, pour relater la rencontre de ces 4 personnes. Le film devra se passer du caméo de Mister T., pour des raisons qui lui sont propres. Et nous verrons ce film dans l'année si tout va bien.

En attendant, cette dernière saison surprend. On sent un message plus mature, les adversaires sont ultra violents, les situations aussi, mais pourtant, il y a une volonté d'apporter énormément d'humour. Trop d'humour même. La VF en fait un peu trop par moment, mais ça permet d'atténuer les situations. Résultat, on ne sait jamais sur quel pied danser. On sent que George Peppard veut lâcher prise, Mister T. veut plus d'importance et donc décide de s'effacer, ce qui donne une saison avec Looping et Futé au premier plan, et Santana aussi.

Très délicate à appréhender, cette ultime saison a tenté une modernisation qui ne fonctionne pas. On perd la légèreté des situations, même si Hannibal reste toujours très cool, et on sent la volonté d'apporter beaucoup d'humour pour compenser certaines choses ultra violentes. L'équipe se fait tout de même abattre dans l'épisode 3. Hannibal manque de mourir (et est déclaré mort) dans l'épisode 7. Peut-être est-là la saison de trop ? Celle-là même que "K2000" a su éviter. Je ne sais pas.

Ça reste à voir, mais cela n'a pas la même saveur que les 4 premières saisons. La série s'achève à 98 épisodes. Et si j'ai bien aimé en général, je ne compte pas la revoir. C'est trop ancré dans les années 80, avec quasiment pas de fil rouge, et ça lasse un peu au bout d'un moment. Heureusement les personnages sont attachants, et j'adore toujours l'aspect débrouillard, à la "MacGyver", des membres de l'Agence. À voir si vous avez connu la série dans les années 80-90, sinon, je vous la déconseille car ça a un peu vieilli.

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