Cultivons la curiosité
Le 14 juillet. Quel belle journée pour parler du final d'une des plus grandes séries françaises de tous les temps. Quoi de mieux que la fête nationale de la France pour causer de la saison 3 de "Family Business". Oui. D'accord. L'introduction est complètement loupée, et ici, nous aurions pu choisir une œuvre hexagonale plus forte en ce jour férié.
Mais c'est ainsi, et il fallait bien voir la conclusion de ce show à la française créé par Igor Gotesman et porté par une belle distribution. Après une première saison au départ délicat, la saison 2 arrivait à nous rendre palpitante la nouvelle vie des Hazan ainsi que leur cercle amical.
Il faut dire que la deuxième saison se terminait par un cliffangher étonnant, qui révélait la vraie personnalité d'une femme importante. On ignorait comment les Hazan allaient pouvoir se sortir de ce guêpier. Un nid d'insecte belliqueux que nous allons découvrir dans cette saison 3 qui reste sur le rythme des précédentes, à savoir 6 épisodes d'environ 35 minutes, pour une diffusion sur Netflix. Petite bande annonce qui révèle deux ou trois trucs, mais pas vraiment des spoilers.
Vidéo de Netflix France
Joseph (Jonathan Cohen), Gérard (Gérard Darmon), Aure (Julia Piaton), Ludmila (Liliane Rovère) et Olivier (Olivier Rosemberg) se sont fait enlever par Pénélope (Alexandra Vandernoot). Une dangereuse criminelle, qui les mène en Amérique du Sud afin de s'offrir la fameuse Pastraweed de Ludmila. Seulement, la dame ne veut pas être reconnue et laisse une personne de confiance, Léonard (Raphaël Quenard) obtenir la recette de cette plante.
Très vite, Ludmila est sortie pour faire sa Pastraweed, et les 4 personnes restantes vont subir un examen médical. Un bien sombre destin les attend si ils ne réagissent pas au plus vite. Dès lors, un peu à la "Prison Break", il va leur falloir élaborer un plan pour s'évader de ce monastère sud-américain. Tout en évitant les coups de colère de Léonard et ses sbires.
Pendant ce temps, à Paris, Aïda (Lina El Arabi), avocate et mère des enfants de Joseph, est au courant de la dangerosité de Pénélope et met tout en œuvre pour découvrir où sont passés les Hazan (et Olivier). Seulement, Clémentine (Louise Coldefy), amante de Olivier et fille d'un Ministre, va faire équipe avec Youssef (Oussama Kheddam), un ex malfrat reconverti dans la chocolaterie, afin de suivre les traces des Hazan.
On retrouvera quelques apparitions marrantes de Enrico Macias dans son propre rôle, et on va suivre en parallèle les deux histoires. L'enquête à Paris, menée par Aïda, mais aussi le duo improbable de Clémentine et Youssef. Puis, en Amérique du Sud, avec la tentative d'élaborer un plan pour s'évader. Donc on retrouve, malgré la gravité de la situation, un humour plutôt drôle. Une Clémentine complètement délurée, capable de sortir d'énorme réplique culte, comme "j'ai la bouche qui se ferme et la chatte qui s'ouvre", ce qui m'emmène à un point décevant de cette saison.
En effet, un peu comme si on voulait pousser les potards à fond, ici il y sera énormément question de blagues grivoises. Entre le banquier qui se fait lécher les testicules par un chien (chose pas montrée, comme vous pouvez le voir dans la bande annonce), le jeu en ombres chinoises, ou alors un énorme phallus cyclope, la série n'est pas choquante, mais cherche à aller sur un terrain humoristique assez pitoyable. Même si le gros zizi avec un œil possède une explication, on aurait préféré que l’hallucination ne soit pas collective, et que les auteurs ne nous montrent rien, comme c'était le cas jusque là.
Mieux, si le début est plutôt bon et sérieux, et que Jonathan Cohen amène mieux ses "histoires", et en joue sans être lourd comme au début de la première saison, très vite on trouve un humour (hors blague sur le cul), plutôt bien trouvé. Qui fera même sourire. Bon, on passera rapidement sur les clichés antisémites, car à voir dans le contexte du récit. Ce passage reste assez gênant, même si c'est un personnage juif qui les dit pour gagner du temps.
Après, scénaristiquement parlant, si les 2 premières saisons ne vous ont pas trop choqué, on est sur la même chose. Il n'y a rien de dingue, on trouve parfois des incohérences, mais le long du visionnage, ça passe et on pardonne. On retrouve des idées bien trouvées et marrantes, le passage où Joseph et Olivier hallucinent et essayent d'envoyer un e-mail en faisant n'importe quoi avec l'ordinateur est réellement hilarant. Car comme téléspectatrice ou téléspectateur, nous voyons la réalité, et non pas l'hallucination, ce qui crée un décalage forcément drôle.
Donc, une série vite vue, qui se retrouve avec 18 épisodes marrants à voir. Malgré quelques faiblesses, on s'attache aux personnages, et l'histoire, bien qu'un peu folle et basée indéniablement sur "Breaking Bad" et "Weeds", arrive à divertir et trouver son ton. Le cast est impeccable, avec une mention spéciale pour Julia Piaton, Liliane Rovère, Lina El Arabi et surtout Louise Coldefy. Cette dernière voit son personnage quelque peu "abusé", mais s'avère être la dose d'humour nécessaire par moment. Au final, j'ai bien aimé, même si je n'en garderais pas un grand souvenir, c'était sympa et drôle à voir. Un divertissement efficace, qui fait un peu trop dans le grivois à mon goût (la partouze qui arrive très rapidement est assez gênante), mais ça passe. Sympa.
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