Drive to Survive : Pilotes de leur Destin - Saison 03

Alors que nous voilà à la veille du début du championnat de Formule Un dans une configuration un peu plus classique, revenons sur la saison...2020. Oui, je sais, nous aurions pu traiter de la quatrième saison de "Drive to Survive : Pilotes de leur Destin", mais il fallait bien parler de cette saison si particulière avant. Ne vous inquiétez, la saison 4 arrivera avant la fin du championnat 2022. Promis.

En attendant, depuis le rachat par Liberty Media de la F1, catégorie dites "Reine" du sport automobile, on peut dire que ça s'est démocratisé. Enfin. Disons que c'est plus lisible et moderne à voir. Netflix en a profité pour faire une série documentaire sur chaque saison depuis 2018 (et le rachat effectif de Liberty Media). Dramatisant parfois un peu trop les tensions entre pilotes, cette série de documentaire oscille entre le vrai, et le plus romancé.

Ce qui lui valu des critiques par les fans de F1, parfois même les acteurs, mais le public accroche, surtout les novices. Et il faut reconnaître que replonger dans une saison de F1, sans parler de techniques, de points, sans voir tous les Grand Prix (certains sont parfois insipides), mais en s'attardant sur les Humains derrière cette discipline, et bien c'est passionnant. Oui, il y a de la mise en scène, du montage, on élude des choses, mais ça marche. Petit trailer.

J'aime bien regarder les 10 épisodes d'environ 40 minutes en version française. C'est doublé par dessus les voix originales, que l'on entend en arrière plan, et là aussi c'est efficace. Alors, le premier épisode s'attardera forcément sur la crise de la pandémie mondiale qui affectera bien sûr la F1. Le GP d'Australie doit avoir lieu de 15 mars 2020, et tout est en place pour une grande saison. Les équipes sont même arrivées sur place.

Et là, c'est passionnant de voir les coulisses. La crainte de cette nouvelle maladie. Doit-on courir ou non ? L'épisode montrera un Lewis Hamilton cinglant, indiquant que "L'argent est Roi", qui donnera le titre de l'épisode. Le sextuple Champion du monde (qui n'avait pas égalé Michael Schumacher au début de 2020) fera part de son mécontentement de maintenir le grand prix à tout prix, alors que les équipes sont décimées par le virus.

C'est la veille, ou l'avant-veille, que le GP sera finalement annulé. Tout comme le début de saison. On verra comment tout le monde s'occupe, et la saison débutera finalement le 5 juillet 2020 en Autriche. Alors, un subterfuge sera trouvé pour offrir une saison presque complète, les enjeux commerciaux étant immenses. On n'hésitera pas à doubler les circuits. Ainsi, le circuit de Spielberg en Autriche, verra le Grand Prix d'Autriche, mais aussi celui de Styrie (le nom de la région en fait).

L'Europe sauvera cette saison, l'été 2020 étant étonnamment paisible après les confinements respectifs sur le vieux continent. Imola ressuscitera, tout comme Portimão et Istanbul. Ce dernier marque le début de la fin de saison qui prendra part en Asie, après que l'Europe ait offert 13 Grand Prix, dont 3 en Italie. Le circuit de Ferrari, le mythique Mugello, servant d'étape supplémentaire.

Turquie, double week-end sur 2 tracés différents à Sakhir, pour une conclusion à Abou Dabi. La saison, en plus de voir d'anciens tracés revenir, offrira plein de nouveauté. Des podiums de pilotes n'étant pas chez RedBull/Mercedes, des premières victoires et une énorme choc lors de l'antépénultième grand prix.

En plus, lors de la pause imposée lors du premier semestre 2020, des tractations auront lieux. Daniel Ricciardo, le sympathique Australien partira pour McLaren. Ce qui fait un choc à Renault. Carlos Sainz Jr ira chez Ferrari, poussant un Sebastian Vettel qui trouvera un volant chez la future écurie Aston Martin, mais ce sera en cours de saison ça. Bref, si entre 2019 et 2020 il n'y avait pas eu beaucoup de changement, juste Esteban Ocon qui remplace Nico Hülkenberg, grâce à un Toto Wolff insistant, comme nous l'avions vu lors de la saison 2 la saison suivante voit plus de changement de baquet.

Et pourtant, ce seront 23 pilotes qui participeront à cette saison, Nico Hülkenberg remplaçant un Sergio Pérez covidé lors de 2 GP. Ah, j'ai oublié les débuts chez Williams de Nicholas Latifi qui poussera Robert Kubica à devenir pilote réserve chez Alfa Roméo. Passons, car Jack Aitken pilotera le temps d'une pige la Williams de George Russel. Ce dernier remplace Lewis Hamilton le temps du grand prix de Sakhir, marquant les esprits, et prenant certainement le baquet de Valtteri Bottas pour la saison 2022 à ce moment-là. Reste Pietro Fittipaldi qui va remplacer Romain Grosjean lors des deux derniers GP, nous verrons pourquoi.

Le documentaire n'indique pas tout cela. Car il se concentre à offrir des duels dont nous avons l'habitude. Après nous avoir montré comment la F1 a géré cette crise sanitaire, on verra des épisodes centrés sur l'échec de Ferrari à Monza, le duel pour la troisième place constructeurs entre McLaren, Racing Point et Renault. Mais aussi les grosses émotions que furent les premières victoires de Pierre Gasly et Sergio Pérez, respectivement à Monza et Sakhir pour les GP d'Italie et GP de Sakhir.

Et le montage de la saison est très bien fait, pour tenir en haleine le temps des 40 minutes de l'épisode. Petit défaut si on a suivi la saison, on navigue entre les GP, en revenant sur Monza par exemple. Vu que la série s'attarde sur l'échec de Ferrari, marquant sur ses terres Italiennes, pour mieux y revenir quelques épisodes plus tard afin de nous offrir le duel Gasly/Sainz épique. Mais quand on ne connaît pas les résultats, c'est passionnant. Et je vous avoue que même en en connaissant l'issue, c'est palpitant.

Les images que l'on voit sont exceptionnelles. On y découvre une partie des coulisses de la F1, et on regarde ça avec des yeux d'enfants. De plus, l'épisode pose bien les choses, les situations, et raconte une (ou plusieurs parfois) histoire(s). On nous introduit les protagonistes que l'on va suivre, ce, à chaque épisode. On appréciera le fait que la série s'attarde sur les "seconds couteaux". Comme Valtteri Bottas par exemple. On sent que quelque chose se brise quand on lui demande de laisser Hamilton le doubler. Ou quand l'équipe se foire aux stands.

On verra aussi Alex Albon, qui luttera jusqu'au bout pour ne pas perdre son baquet. Ce sera peine perdue devant la fin de saison exceptionnelle de Sergio Pérez. L'entente chez McLaren aussi. Le doute de Renault sur l'implication d'un Ricciardo sur le départ. Bref, on assiste à tout cela, même au soupçon de tricherie de Racing Point, dont l'auto est surnommée la Mercedes Rose tant elle ressemble à la voiture championne du monde en 2019.

Bref, malgré le fait qu'elle ait débuté plus tard, la saison n'en fût pas moins palpitante. C'est d'ailleurs après la victoire de Pierre Gasly à Monza, que j'ai décidé de tester le service F1 TV Pro pour suivre les GP. Parce que bon, les suivre en allemand sur une chaîne autrichienne, c'était chaud. En plus ils avaient perdu les droits pour 2021, donc bon. Du coup j'ai vu l'événement le plus marquant de cette saison. L'accident de Romain Grosjean lors du GP de Bahreïn. J'ai vu des images incroyables lors de l'épisode de la série qui lui est consacré. On voit les réactions de tout le monde, et même Marion Jollès-Grosjean, sa femme, ancienne journaliste des GP de F1 quant TF1 les diffusaient.

L'épisode est juste époustouflant. Les images sont effrayantes. Heureusement que tout s'est bien fini. Ceci reste un miracle. Ceci est montré lors du pénultième épisode. Le dernier épisode se consacre à la lutte pour la troisième place du championnat constructeur qui arrive lors du dernier GP. Hamilton et Mercedes ayant tout gagné depuis un sacré moment. En plus, on a une mini introduction pour la saison 2021 très plaisante.

D'ailleurs, on voit assez peu les hommes de tête. Hamilton participe, surtout lors du dernier épisode, mais Verstappen est peu présent. Et ceci c'était avant qu'il ne déclare refuser parler à l'équipe de Netflix, vu que c'est en 2021 qu'il a dit ça. Peut-être était-il vexé de ne pas être plus mis en avant ? En tout cas, voir la série s'intéresser à tout le monde est intéressant. Alfa Roméo est assez peu présente par contre. Mais on voit Ferrari, McLaren, Renault, Racing Point, Haas, peu Williams. Mercedes et RedBull sont surtout des équipes mises en avant par Wolff et Horner, leurs directeurs respectifs.

Enfin bon, on a l'habitude. C'est très bien monté, les histoires me paraissent moins romancées, on sent que les critiques ont été entendues sur la création de fausses rivalités. Même si il y en a encore un peu, elles sont moins exagérées. Et la saison se dévore rapidement. Pas obligé d'aimer la F1 pour apprécier cette série documentaire. Il y a des images de courses, mais elles sont là pour apporter un peu d'action, et non pas pour parler technique, arrêt aux stands, stratégie, DRS etc... La saison 2020 était passionnante, avec de belle première, une forte émotion pour Romain Grosjean, qui s'est bien terminée. Ceci ne pouvait offrir qu'un récit exceptionnel. 2021 va être balèze aussi, même si Verstappen a fait la gueule aux équipes de Netflix. J'ai hâte de voir la mise en scène du dernier tour de l'ultime GP de la saison, mais ça, c'est pour un plus tard. En attendant, j'ai adoré et vous la conseille, cette saison 3.

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