Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cultivons la curiosité

Au service secret de sa Majesté

Au service secret de sa Majesté

Remplacer un acteur tel que Sean Connery n'est pas chose aisée, et quand l'Écossais annonça que "On ne vit que deux fois" sera son dernier Bond lors du tournage de celui-ci, l'onde de choc fût rude. La tâche à accomplir pour les producteurs Albert R. Broccoli et Harry Saltzman était vouée à l'échec selon certains journalistes de l'époque des années 60. Pourtant, afin de garder le rythme d'un film tous les 2 ans, "Au service secret de Sa Majesté" fût rapidement mis en chantier. Un acteur allait bien se révéler afin de prendre le relais.

L'ironie veut que cette adaptation du roman de Ian Fleming (publié en 1963), était prévue en lieu et place de "On ne vit que deux fois". Donc, la sixième apparition de James Bond sur grand écran, changera un peu de ton. Nouvel acteur, nouveau réalisateur (Peter Hunt), le scénario est écrit par Simon Raven et Richard Maibaum. Le film dure 2h15, et si le DVD en ma possession possède toujours des bonus instructifs, j'ai noté l'absence de version originale, sous titrée ou non. Version française obligatoire donc. Du coup, je vous laisse avec la bande annonce dans cette piste audio.

Vidéo de Films Exclu

C'est donc George Lazenby qui fera une apparition éclair dans le rôle de l'agent 007. Ce sera son unique film de la saga. Il est d'ailleurs souvent oublié quand, dans des quizz, on demande qui a incarné James Bond au cinéma. La présentation du nouveau visage de 007 se fera de façon astucieuse. Dans l'ombre. Nous ne le verrons que dans les derniers instants de la scène pré-générique. Son gimmick sera la fameuse phrase "ça ne serait pas arrivé à l'autre", qui fait carrément allusion à la version Sean Connery de James Bond. Un gimmick que l'acteur/mannequin Australien introduira par lui-même dans le film, afin de se démarquer de l'Écossais.

James suit donc une jolie femme, qui va essayer de mettre fin à ses jours sur une plage. On ignore pourquoi. On ignore aussi pourquoi des malfaiteurs décident de le frapper. Enfin des malfaiteurs, un mec menaçant quoi. Baston. Baston. Baston. Générique. Un générique sans chanson attitré. De plus, la recherche sur les images est assez décevante. Les effets n'impressionnent pas, et je pense que l'on constate ici que le film sera ennuyeux. Dès les premières minutes.

Ah, oui, M (Bernard Lee) a une piste pour je ne sais plus quoi, mais il parle d'attendre le retour de James. C'était ça le tout début du film. On constate que James enquête toujours sur SPECTRE et Blofeld. Ceci l'emmène vers le Corse Marc-Ange Draco (Gabriele Ferzetti), qui aurait des infos sur la localisation de Blofeld. Du moins, c'est ce que j'ai cru comprendre.

Draco a une fille, Teresa di Vincenzo (Diana Rigg), et il s'avère que c'est elle que James a sauvé sur la plage. Là, je n'ai pas tout compris, mais Draco veut marier James à Tracy (surnom de sa fille), cependant, il faudrait qu'il ne soit plus agent secret. Comme par hasard, James retourne à Londres (après avoir flirté avec Tracy), et M le démet de l'enquête Bedlam, sur SPECTRE. 007 n'est pas content, il démissionne, ce qu'accepte M sans regret. On notera que l'agent secret ne s'emmerde plus avec Moneypenny (Lois Maxwell), lui mettant carrément des mains au cul... assez pitoyable.

James libre, il peut draguer correctement Tracy, et obtient du père de cette dernière, l'éventuelle localisation de Blofeld. La Suisse. Direction les Alpes donc, à travers un subterfuge qui montrera rapidement les armoiries de la famille Bond. James va se faire passer pour Sir Hilary Bray (George Baker), un éminent généalogiste. James a appris que l'ancien nom de Blofeld était Bleuchamp, du moins, l'ancien nom de la famille du chef de SPECTRE.

Nous voilà en Suisse. James cherche des infos sur Blofeld en entrant dans un cabinet d'avocat (il me semble), et il en profite pour matter un Playboy tranquille pendant que son appareil décode la combinaison du coffre. Enfin, son appareil, un gadget électronique hein, pas sa... enfin bon. Il repartira avec la page centrale du Playboy. C'est n'importe quoi. Limite il allait se vider les nouilles dans la poubelle de l'avocat ?

Donc, finalement notre agent secret va devoir rejoindre Piz Gloria, au sommet des Alpes Suisses. C'est là qu'il prendra la place de Sir Hilary Bray. Et une fois arrivé là haut, alors que M avait bien dit qu'il enlevait l'enquête sur Blofeld à 007 car en 2 ans il n'avançait pas, James se retrouve face à Blofeld. Ici incarné par Telly "Kojak" Savalas. Genre les deux personnages ne se sont jamais rencontrés dans "On en vit que deux fois" ???? Passons, car avant ça, James a rencontré les patients du programme de la clinique. Avec Fräulen Irma Blunt (Ilse Steppat) qui contrôle tout ça.

Les appartements sont très modernes, mais se rapprochent plus d'une prison qu'autre chose. Passons, car James est invité au bar, et là, il rencontre les patients alors qu'il a enfilé son plus beau kilt. Et les patients sont des patientes. Canons. Genre des mannequins du monde entier. Là, on lit dans le regard de James "toi je te ken, toi aussi, et toi, et toi". Il se fera "chauffer" par les jeunes femmes et tombera rapidement le kilt pour ken, ken et ken. Véridique. Depuis le début du film, on a vu quelque scène de baston, mais je crois qu'à cet instant, James a plus niqué de femmes que buté de méchants.

Bref, c'est assez affligeant, et forcément, James, l'agent secret qui n'est pas si discret que cela, va se faire repérer. Et il va devoir s'enfuir en ski. Alors bon, jusque là, on se faisait chier, mais la scène à ski est, j'avoue, impressionnante. Plein de méchants le poursuivent et il s'en sort grâce à l'intervention de Tracy. Là, on tombe sur une course poursuite dans laquelle, et à l'instar de "On en vit que deux fois", c'est la femme qui conduit. Et elle conduit super bien. Même à travers une course de stock-car sur la glace. Avec des effets bidons, genre le plan inversé dont le réalisateur se gaussera dans le making of du DVD.

Il se trouve que les 2 personnages arriveront à fuir, mais, pas de bol, panne d'essence, alors que la neige tombe drue. Le couple trouve refuge dans une grange, kennent, et James s'aperçoit que Tracy est la femme de sa vie. Il la demande en mariage. Ce qu'elle accepte. Seulement, le lendemain, les méchants ont retrouvé la trace des tourtereaux. Une nouvelle poursuite en ski, qui verra Blofeld en terminer avec James en déclenchant une avalanche. Notons que le méchant n'oublie pas d'envoyer 3 hommes de main à la poursuite du couple avant de déclencher l'avalanche. Il ne devait pas trop les aimer ceux-là, je ne sais pas.

Tracy est enlevée par Blofeld, qui compte en faire une conquête. Et James décide de demander de l'aide à Draco, afin d'attaquer de front Piz Gloria. Après un subterfuge pour violer impunément l'espace aérien Suisse (sous couvert de transport humanitaire de la Croix Rouge), l'attaque finale est lancée. Il y a des pertes, mais James fait le pingouin sur le ventre en mitraillant les méchants. Là, c'est limite ridicule, mais ça passe. Je m'étais tellement ennuyé jusque là que cette scène avec des fusillades est excellente. Paraît excellente du moins.

Tracy montre qu'elle sait se défendre. Elle défonce son garde et s'échappe donc. James part à la poursuite de Blofeld en... Bobsleigh. Non. Putain, pardon, mais là c'est encore plus ridicule. La scène est pourtant stressante, plutôt bien filmée, et j'avoue que par moment, c'est ridicule, et lors d'autres moments, ça fonctionne et on angoisse. Blofeld finit pendu par une branche d'arbre et James peut retrouver sa promise.

Et tout va bien dans le meilleur des monde. Son ennemi est abattu, il se marie avec une femme merveilleuse, bref, l'avenir est beau pour James. Et je vous laisse découvrir la fin du film. Un film au final qui a un bon scénario je trouve. James est plus normal, par contre Lazenby n'est pas beau. Oki, je n'ai peut-être aucun goût en mec, mais il avait 29 ans, on dirait qu'il en a 40 ou 50. Dire qu'il était mannequin. Je n'ai jamais accroché, ni cru en lui en James Bond (le long du film, pas en 1969 hein ? Je n'étais pas né en 1969). Connery était peut-être plus âgé, mais je le trouve meilleur. J'ignore si c'est parce que Lazenby n'est pas vraiment un acteur, mais ça le fait moins.

J'ai bien rigolé quand j'ai constaté qu'à cause de son accent issu de l'Outback australien, Lazenby sera intégralement redoublé par George Baker. Ce n'est pas drôle, mais ça prouve à quel point les producteurs sont des connards. Ceci est parfaitement bien expliqué dans le documentaire making of du DVD. De 41 minutes il est plus captivant que le film lui-même. Avec le désir de faire moins spectaculaire, moins irréel. Il n'y a quasiment pas de gadget, d'ailleurs Q (Desmond Lleywelyn) n'est pas trop présent.

La réalisation manque de dynamisme, on s'ennuie énormément. James met plus de 30 minutes à obtenir la localisation de Blofeld de la part de Draco. Il y a énormément de dialogues, des dialogues inutiles. Ce qui provoque l'ennui. Le jeu entre Tracy et James est sympa par contre. Les scènes avec Draco sont chiantes, mais chiantes, vous n'imaginez pas. Puis le gag de "l'autre n'aurait pas fait ça" ou je ne sais plus quoi d'autre, c'est nuuuul. Il n'y a pas que trop peu d'action au début, par contre, le final et juste avant, la descente à ski, c'est assez impressionnant. Même si l'avalanche est un peu bizarre niveau effet spécial.

Par contre, la regrettée Diana Rigg (partie le lendemain de ma vision du film :,-( ), et le regretté Telly Savalas, sont excellent.e.s. Je vous assure que Diana Rigg ensoleille ce film. Elle est juste magnifique. J'ai rarement autant aimé une "James Bond girl".

Voilà. Donc le film est trop long, trop bavard, trop avare en action même si sa dernière partie rattrape ce qu'elle peut. Lazenby n'est pas crédible en Bond. Et on constate, dans le making of, que les personnes qui ont bossé sur ce film sont des mâles caucasiens, ce qui explique les nombreux moments gênants, sexistes, qui sont là. Quand j'ai appris que Tracy aurait dû demander James en mariage, mais que finalement ils ont fait l'inverse parce que James Bond doit dominer, putain, les années 60 c'était de la merde quand même pour les femmes. Quoique 2020 ne semble pas mieux....

Le petit documentaire sur les gadgets de Q est rigolo, mais en 10 minutes on n'apprend rien, et ça sent plus la promotion qu'autre chose. Par contre, et comme d'habitude dans ces versions DVD, si vous avez les coulisses du tournage, je vous conseille de le voir. C'est un peu long, ça reste promotionnel, mais c'est captivant et conté par Patrick McNee (John Steed dans "Chapeau Melon et bottes de cuir", une série avec Diana Rigg).

Voilà voilà. Un film ennuyeux, mais pourtant important dans l'univers James Bond. Le scénario est plutôt bon(d), le cast (si on oublie Lazenby) aussi. Par contre, il y a de nombreux moments qui sortent du film. Trop verbeux par instant, trop lent, mal réalisé sur certain point. Un sexisme gerbant, normal dans un James Bond, mais difficile à encaisser de nos jours. À voir si, comme moi, vous voulez faire tous les Bond. Puis Diana Rigg. Voilà. Juste pour elle, regardez-le. Mais le film n'est pas bon du tout. J'ai aimé une partie de l'histoire, mais elle est mal racontée. Dommage. Ah, si, la fin est forte en émotion.

@+

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article