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Cultivons la curiosité

#ALIVE

#ALIVE

C'est en pleine pandémie de Coronavirus que les spectatrices et spectateurs Sud-Coréen.ne.s ont pu voir dans les salles obscures un film concernant une autre catastrophe virale. "#ALIVE" est sorti en juin 2020 dans les cinémas de l'archipel, et en septembre de la même année sur Netflix partout ailleurs. Le choc fût frontal avec "Peninsula", suite de "Dernier train pour Busan". Seulement Cho Il-hyeong propose une autre vision de l'épidémie Zombiesque (ou d'Infectés, au choix, j'ai abandonné l'idée de ne jamais nommer les Infectés des Zombies"). Plus intime, moins spectaculaire. Le réalisateur co-scénarise avec Matt Naylor et nous mène pendant 1h38 dans un tout petit quartier de Séoul.

Deux barres d'immeubles se font front, et toute l'action se déroulera ici. Alors que le film a été assez mal accueilli, voyons voir comment réagit un jeune homme, casanier, qui vit encore chez ses parents, si, un matin, vers 10h00, il se lève, et au moment d'entamer une partie en ligne de son jeu vidéo, une épidémie transformant les gens en bêtes féroces venait à apparaître. Petite vidéo en version originale sous titrée en anglais, tandis que j'ai vu ce film de cette manière, mais sous titré en français (il n'y a pas de version française).

Vidéo de Netflix Asia

Vous venez de voir les premières minutes du film. Avec la panique que peut engendrer cette situation. Mais parlons de l'histoire. Toute simple. Joon-woo (Jun-u dans les sous titres Netflix il me semble, ou June-u, je ne sais plus), incarné par Yoo Ah-in, se réveille. Un peu tardivement, mais on devine a son équipement qu'il a dû jouer toute la nuit sur son ordinateur. Ah, les jeunes. Woh, mais il est seul à la maison. Passons. Il va reprendre une partie, mais un de ses amis lui indique de regarder la télévision.

Ce qu'il s'empresse de faire. Et alors que le chaos semble commencer à régner à cause d'une transformation de certaine personne, l'horreur débarque dans son quartier. C'est la panique totale, et Joon-woo assiste impuissant, de sa baie vitrée située au 6è ou 7è étage d'un immeuble, à une attaque violente. Mise en image de façon pudique, ce qui nous fait dire, à ce moment-là que le budget doit être limité. Nous verrons qu'il n'en sera rien et que c'est bien pour faire monter la tension que ce choix est effectué à cet instant.

Donc, Joon-woo constate que tout s'emballe rapidement, il n'a pas le temps de bien comprendre ce qu'il se passe, que sa famille lui indique être en lieu sûr et lui demande de rester en vie. Forcément, vu qu'il s'est levé tard, il n'a pas eu le temps de suivre son conseil d'avant catastrophe, à savoir aller faire des courses. Et c'est avec peu de vivre et un réfrigérateur bloquant sa porte d'entrée, que notre personnage principal va tenter de survivre.

D'ailleurs, on aura droit à une intrusion, d'un homme, qui ne manquera pas de se transformer devant Joon-woo, alors que la journaliste à la télévision relate exactement les symptômes, auxquels on peut assister en temps réel. Ici, nous sommes dans la partie huis clos du film. Et si on a droit à une scène de panique au pied de l'immeuble du héros, on voit assez peu de personnes au début. Pire, le rythme est un peu lent. On égrène les jours, et on se retrouve au tiers du film quand on se dit qu'il n'y arrivera pas.

Et là, le film, tout en restant un huis clos, va un peu changer, avec un acte fort. D'ailleurs, on pourra y voir, désolé de la révélation, un message pour lutter contre le suicide. Au début, il sera aussi question de retrouver le contact avec les informations extérieures, mais il se trouve que pour entendre les ondes FM, il faut des écouteurs filaires. Ou un casque. Or, Joon-woo en bon jeune moderne qu'il est, ne possède que des casques sans fils. Ce qui est assez ironique.

On va ainsi le suivre au début, le long de cette descente, que l'alcool, seule vivre restante, amplifie grandement. Au point d'en venir à un extrême, avant d'être sauvé in extremis par la présence, dans l'autre immeuble, d'une autre survivante. Une complicité va s'instaurer, et Joon-woo n'hésitera pas à faire des sorties pour chercher des vivres dans les autres appartements. Avant un final intense. Que je ne révélerai pas ici.

Oui, le film se pose doucement en son début. Oui, il y a un paquet d'incohérences. Mais on se retrouve happé par la simplicité de la réalisation. Les mouvements vifs des hordes de Zombies s'avèrent effrayants, et on perçoit l'aspect survivaliste auquel est confronté le héros. La dernière demi-heure est juste excellente, et ne manque pas de moments de bravoures. On se retrouve bien stressé, angoissant aussi bien pour Joon-woo ou Yoo-bin (Park Shin-hye) la lointaine voisine.

On a commencé doucement, sans trop en montrer, et au fur et à mesure, on s'approche des infectés, ou Zombies, bref, du danger. Ce n'est pas trop sanglant, mais les maquillages sont très bien faits et la proximité de la caméra offre donc de grands moments d'angoisse pure. On a un peu d'humour (léger), et pas trop de gore. On ne cesse de se demander comment ils vont s'en sortir, surtout qu'ils ne sont jamais vraiment en sécurité. Vous comprendrez en regardant le film.

Il m'est assez difficile de comprendre pourquoi il a été mal aimé. Oui, ce n'est pas le meilleur film du monde, mais il aborde la catastrophe zombiesque simplement, juste à travers les yeux d'un personnage, qui va d'abord tenter de survivre, et frôler la mort plusieurs fois. On ne peut s'empêcher de comparer les dires des médias du film à la pandémie que l'on connaît encore de nos jours. Le parallèle est tellement flagrant, avec les journalistes qui parlent de choses que l'on ne connaît pas encore bien. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais je pense que vous voyez ce que je veux dire.

On y verra aussi l'aspect "déconnecté", quand le réseau passera difficilement, et que l'on ignore tout de ce qu'il arrive en dehors de sa barre d'immeuble. Les différentes réactions que l'on peut avoir, Joon-woo étant très impulsif, ne réfléchissant pas, tout l'inverse de la plus posée et pragmatique Yoo-bin.

Tout ça pour vous dire que j'ai passé un excellent moment devant ce film. Qui s'appuie uniquement sur la prestation de son acteur principal, Yoo Ah-in, ainsi que les réactions logiques de son personnage. Et ça fonctionne. Ici point d'esbroufe, pas d'effusion de sang ou de tripes, juste un jeune homme qui tente de survivre, du mieux qu'il peut. Le film trouve un second souffle avec "l'arrivée" de Yoo-bin, qui permet de lancer l'histoire pour de bon, alors que le début n'était pas très vif (mais captivant tout de même).

Un film efficace, qui offre des grands moments de flippe, sans être répugnant. Mieux, il trouve écho dans la situation actuelle avec certains points. J'ai beaucoup aimé et vous le conseille si vous aimez les films de zombies ou infectés. Il est sobre et sans grandiloquence. Par contre, il ne faut pas le comparer à "Dernier train pour Busan", nous ne sommes pas dans un film de fuite, mais bien de survie sédentaire. C'était une belle proposition avec quelques incohérences que l'on pardonne. J'ai adoré même.

@+

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