Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cultivons la curiosité

Les mauvais rêves - Valérian

Les mauvais rêves - Valérian

Alors que cela fait un moment que je n'ai pas lu un tome mettant en scène les aventures spatio-temporelles de Laureline et Valérian, quoi de mieux que de reprendre avec les origines du duo. Ainsi, ce tome 0 de la collection faite chez Hachette il y a quelques temps, venait clore à peu près 2 ans d'envois mensuels. Oui, sur les 23 tomes parus, ils envoyèrent le tout premier à la fin.

Il faut dire que si le tome est sorti en version reliée en 1983, l'histoire date de la fin des années 60. Ce qui explique le dessin un peu étonnant par moment. Cela explique aussi la volonté de ne pas trop poser l'action dans le futur, pourtant la base même de l'histoire. En effet, en 1967, quand la première planche paraît dans le magazine "Pilote" n°420, le futur est loin, et la science fiction existe essentiellement en littérature, un petit peu au cinéma, mais il faut dire que la couleur arrive tout juste dans les salles obscures, du coup il y a beaucoup à défricher.

D'ailleurs, je l'ai peut-être déjà signalé dans mes autres articles de la collection, mais "Valérian et Laureline" (ou "Valérian" tout court ici) de Jean-Claude Mézières au dessin et Pierre Christin au scénario, aurait inspiré George Lucas et ses équipes pour la saga "Star Wars". Et en effet, il y a un background, un univers, grandement recherché chez les deux compères. Pour être totalement complet il me faut citer Évelyne Tranlé. La sœur de Jean-Claude Mézières va se charger de la colorisation de quasiment tous les tomes de la saga. Et son travail est aussi sublime que celui des deux hommes.

Alors si cette histoire ne paraîtra pas directement en tome relié, c'est la faute à son côté court. Seulement 33 planches contre presque 50 habituellement (46 ou 48 en moyenne). Du coup, le tome du jour est complété par une courte introduction couchée sur papier de la version animée (avortée assez tôt) de "Les astéroïdes de Shimballil". Le dessin y est plus fin, on y lit Valérian en conteur, et cela offre une grosse dizaine de pages magnifiques, d'une histoire qui se lançait parfaitement pourtant.

Comme toujours dans cette version signée Hachette pour la collection, on retrouve des pages bonus explicatives et remontant un peu le temps. Une petite dizaine de pages bonus (plutôt 8 en vérité), une fresque pour situer l'album du jour dans la chronologie, et je peux dire que c'est toujours aussi agréable à lire, c'est même trop vite lu. Pour 12.99€, c'est certes au final un peu plus cher que la version intégrale qui réunit deux tomes à chaque fois, mais je trouve que c'est plus sympa ainsi.

Parlons enfin de l'histoire "Les mauvais rêves" en elle-même. Comme un imbécile, je n'ai pas fait attention que c'était le "tome 0", du coup je me suis demandé où était la brillante Laureline. En effet, nous voilà en 2720, un haut technocrate effectue un saut dans le temps interdit à Galaxity. En effet, les changements effectués dans le passé peuvent être désastreux. Comme faire élire Donald Trump à la présidence des États-Unis d'Amérique (voir "Retour vers le futur II" pour comprendre). Xombul a pris soin d'effacer ses traces avant de partir pour on ne sait où. Le superintendant décide d'envoyer son meilleur agent spatio-temporel, le doué mais énervant Valérian.

En effet, le jeune homme fait fit de l'autorité et prend les choses souvent à la légère. Arriver à l'heure ne semble pas faire partie de sa façon de vivre. Pourtant, après enquête, et constatation que détraquer la machine à rêve pourrait plonger Galaxity dans une dépression mortelle, Valérian se retrouve envoyé au XIè siècle, nommé l'an Mil aussi. Il va devoir affronter moult danger en veillant à ne pas utiliser sa technologie du XXVIIIè siècle. Heureusement, il rencontrera sa future amie Laureline, une jeune femme intelligente et douée, capable d'aider Valérian à se sortir des pires situations.

Avec un mélange de science fiction, de Moyen-Âge, mais aussi de magie, et de danger assez étonnant (la brume qui fait dormir une semaine par exemple), on lit rapidement les 33 planches de cette toute première aventure. C'est passionnant, très bien écrit, et mieux, on retrouve très peu d'exclamations débiles comme Valérian les affectionnera par la suite. "Par la Galaxie" ou des trucs du genre. Encore mieux, le personnage est ici cool et sympathique. De plus, assister à la rencontre entre Laureline, qui sera loin, très loin même, d'être la nunuche du duo, malgré son aspect "sexy", et Valérian, ça a quelque chose de sympathique si on connaît déjà la BD.

C'est très bien écrit, et même si on se cantonne à la Terre du XIè siècle, et un petit passage dans le futur, on reste dépaysé par l'imagination des créateurs de cette bande dessinée. Une aventure captivante, parfois un peu hésitante sur certains dessins, mais avec déjà une façon de mettre en scène, de découper les cases, bien foutue.

Que vous souhaitiez débuter "Valérian et Laureline" ou que vous connaissiez déjà la saga, c'est un tome indispensable. On y constate qu'il y a 53 ans, Christin et Mézières ont pu faire une œuvre capable d'être encore actuelle en 2020. De plus on ne retrouve pas le côté sexiste et raciste que l'on peut parfois malheureusement lire dans certaines BD franco-belges de cette période. Le message est moderne, et mieux, on constate que les humains de "Wall-E" réagissent comme ceux de Galaxity ici, se réfugiant dans un monde de rêve pour se divertir, sans rien faire (et c'est Pierre Christin qui cite le film des studios Pixar dans les bonus de cette BD). On peut aussi peut-être y voir "The Matrix", mais là, c'est moi qui affabule un peu trop. En tout cas j'ai adoré, et j'ai hâte de lire la suite des aventures de Laureline et Valérian, que je vous conseille chaudement si vous aimez la science fiction.

@

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article