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Cultivons la curiosité

Wonderland, le royaume sans pluie

Wonderland, le royaume sans pluie

HARA Keiichi s’est fait connaître avec « Un été avec Coo » mais aussi « Colorful ». Il fait partie de ces réalisateurs Japonais capable de faire passer des émotions et messages à travers l’animation. Si son premier film était assez mignon, ce n’était pas le cas du second. Avec des thèmes forts et parfois choquants. Si j’ai beaucoup de respect pour le travail du réalisateur, j’avoue moins l’apprécier que HOSODA Mamoru. Ce dernier étant plus facile à comprendre. Il arrive de façon moins virulente à faire passer des messages pourtant tout aussi choquants et importants que HARA.

Du coup, j’avais loupé « Miss Hokusai ». Pas volontairement, c’est juste que je n’avais pas prêté plus attention à la filmographie du réalisateur Japonais. Du coup, quand mon cinéma propose plusieurs séances « mangas » dont on pardonnera l’erreur violente, ce ne sont pas des « mangas » mais des animes et bien j'ai sauté sur l'occasion pour voir ce film. « Wonderland, le royaume sans pluie » est donc le dernier film en date du réalisateur. Animé par le studio Signal.MD, MARUO Miho adapte via son scénario un roman de KASHIWABA Sachiko. Nommé « L’étrange voyage depuis la cave », ce roman date de 1988 quand même. Tandis que l’adaptation est sortie au Japon en Avril 2019. Soit il y a peu de temps. Mais regardons la bande annonce avant tout.

Vidéo de FilmsActu

Le titre original de ce film est « Birthday Wonderland ». On retrouve l’idée du monde merveilleux qui rappelle forcément « Alice aux pays des merveilles » mais nous verrons que les inspirations (ou hommages, c’est selon) sont nombreuses. Il est étonnant de voir que ce film dure 1h55 alors que son support originel est un roman pour enfant. Du coup on perçoit cette parenté avec une narration quelque peu simpliste, mais pas dénuée d’intérêt.

Nous allons suivre Akane, une jeune fille qui va célébrer son anniversaire. Elle fait mine d’être malade afin de sécher l’école, et en profite pour lézarder au lit avec son chat. L’occasion d’offrir quelques moments comiques avec ce chat, dont l’animation est très sympathique. Alors que le film tarde à se lancer, et après un instant complice avec sa maman. Cette dernière envoie sa fille chez Chii, afin de récupérer son cadeau. Ce n’est pas de gaité de cœur que Akane se rend chez la jeune vendeuse qu’elle nomme « la sorcière ». Pourtant, après avoir flâné dans la boutique, notre héroïne va ouvrir une porte vers un autre monde. C’est Hippocrate, accompagné de Pipo, qui sera le guide. Menant ainsi les deux filles (Chii est une aventurière avant tout et ne peut résister à aller voir ce monde) dans le Wonderland. Akane serait en effet la Déesse du Vent Vert, la seule à être capable de sauver ce monde, en portant assistance au Prince qui doit accomplir une cérémonie qui fera à nouveau pleuvoir sur ce monde.

Ainsi, c’est après 20 à 30 minutes quelques peu ennuyeuses que le film se lance enfin. C’était histoire d’introduire tranquillement Akane, puis Chii, mais ce début n’est pas captivant. Pourtant, quand on part dans l’autre monde, c’est magique. On prend un plaisir visuel monstrueux. On découvre que Hippocrate est un alchimiste de renom, guide parfait pour les deux filles que l’on peut prendre pour des sœurs.

Alors je préfère ne pas trop en révéler, mais vous allez entrer dans un monde captivant. Proche de ce que l’on aime dans l’animation Japonaise. Des êtres étonnants comme de gros moutons mignons, des oiseaux géants, mais aussi une machine de guerre pilotée par un duo peu engageant. Oui, le terme de « proche de MIYAZAKI Hayao » ou autre chose de ce genre, montre parfois l’absence de culture de celles et ceux disant cela. Pourtant, comment ne pas penser au studio Ghibli et les mondes souvent magistraux d’un des piliers de l’animation Japonaise ?

Je pense surtout à « Ni no kuni ». Car oui, on y voit la patte du studio Ghibli, mais aussi le côté J-RPG magique et passionnant. J’ai pensé aux « The legend of Zelda », mais aussi les J-RPG en général. Avec les différents mondes, un antagoniste sombre, mais ayant une logique d’agir ainsi. Le twist final, on le voit venir un peu avant, mais ceci n’entache pas le plaisir que l’on ressent le long du film. On se laisse porter dans cet univers riche en imagination.

Alors oui, on peut faire le rapprochement avec l’écologie mais aussi l’aspect vital de l’eau potable. Mais c’est en second plan dans le film. En fait, le défaut du film vient de l’œuvre dont il s’inspire. Un roman pour enfant, et cela se perçoit dans la narration et lors de certaines scènes. On sent que le public principal est jeune, surtout quand on constate que les codes de l’animation de divertissement Japonaise sont très présents. Au point que l’on se croit par moment devant une série animée. Avec des passages obligés. Pourtant, cela ne sort jamais du film. Grâce à un ton jamais dégradant. On ne nous prend pas pour des imbéciles, et cela fait plaisir à voir.

L’animation en elle-même est plutôt bonne. Pourtant je n’y vois rien de grandement spectaculaire, les couleurs sont jolies, la bande son fonctionne bien, mais on en bave pas comme devant un HOSODA Mamoru par exemple. Le chara-design est joli, mais sans plus. Oui, Chii est très belle, mais Hyppocrate rappelle le Professeur Layton, et Akane est au final assez classique. En fait oui, on se retrouve face à une pure œuvre Japonaise. C’est bête à dire je sais, mais c’est ainsi. Il y a quelques fulgurances qui cherchent à casser le train train du film, comme le pont de singe ou le fabuleux caca de dragon (et sa musique rock). Non, il n’y a pas de dragon ici, mais cet objet ouvrira une scène un peu folle digne du jeu vidéo.

Au final, je n’ai pas surkiffé. Pourtant j’ai aimé. Un film simple, qui ne nous prend pas pour des imbéciles, une animation jolie mais pas mémorable. La découverte de ce monde parallèle, qui trouve des similitudes au nôtre, nous fait retomber en enfance. On a les yeux qui brillent devant tant d’imagination et c’est un film à voir sur grand écran. On pourra y voir plusieurs thèmes importants. La technologie rendant le monde moche, l’importance d’avoir confiance en soi, de ne jamais avoir des idées noires. L’importance d’aimer les animaux aussi, les chats surtout. Bon, je rigole là dessus, mais ça offre un passage hilarant. Un film malin, beau, pas impérissable. Je dirai « efficace ». On passe un excellent moment, on ne s’ennuie qu’au début (les 20 premières minutes surtout) et après on se laisse porter par ce conte. J’ai adoré sans savoir si je le prendrai en BluRay ou DVD. Il est à voir une fois, c’est sûr. Pour information je l’ai vu en VOSTFr.

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