Le mystère des pingouins

Cette fois-ci nous allons voir un film qui a mis une année à venir en France. Nommé au Japon « Penguin Highway », en plus de voir son nom modifié, le film sera amputé de 10 minutes afin de légèrement l’édulcorer. Il est l’adaptation du roman du même nom écrit par MORIMI Tomihiko sorti en 2010.

Dans le cadre d’une semaine spéciale film d’animation Japonais dans le cinéma de la ville où je réside, voici donc la deuxième partie (sur 4) concernant ma découverte de ces films. Si nous avons vu un très intéressant « Wonderland, le royaume sans pluie », c’est au tour du film de ISHIDA Hiroyasu. Animé par le Studio Colorido, nous voilà donc face à 108 minutes d’un très joli film. Regardons donc une petite vidéo.

Aoyama est un jeune garçon d’une dizaine d’année particulièrement intelligent. Il est assez arrogant et sûr de ses capacités pour qu’on le trouve immédiatement énervant. Prétentieux plutôt. Enfin passons. On constate qu’il aime poser des problèmes, résoudre des mystères, et note tout sur des carnets. Quitte à se faire moquer par le brute Suzuki. Ce dernier semble avoir redoublé moult fois vu sa grande taille.

Aoyama va voir sa vie changer lorsque des pingouins vont apparaître, sans que personne n’arrive à y comprendre quoique ce soit. Il va désormais tout mettre en œuvre pour résoudre ce mystère, tout en continuant à vivre normalement, avec l'aide de ses connaissances, notamment la très jolie assistante du dentiste proche de chez lui. Si le garçon semble obnubilé par la poitrine généreuse de la femme, cela ne l’empêche pas d’apprécier les parties d’échecs qu’ils font ensemble.

Alors qu’il a déjà le mystère des pingouins à résoudre, une fille de sa classe, toute aussi intelligente que lui, va montrer à Aoyama un autre endroit mystérieux. Existe-t-il un lien entre tous les étranges évènements ayant lieux dans cette petite ville sans histoire ? C’est ce que nous allons découvrir le long du film.

Déjà, et parce qu’en révéler plus serait dommage, parlons donc du film en lui-même. Au point de vue de l’animation, et du chara design, c’est impeccable. Oui, je me répète à nouveau, mais nous ne sommes toujours pas en face des tableaux sublimes de HOSODA Mamoru, mais ceci n’empêche pas de rentrer dans le film. L’animation est donc nickel, les personnages attachants, et le doublage original (le film a été vu en VOSTFr) impeccable. Mais ce qui marque le plus est évidemment ce scénario.

On pourrait croire que le film est assez simple, surtout après avoir appris que 10 minutes seraient manquantes pour cause de petite censure. Pourtant, il n’en est rien. On peut aussi bien le voir comme enfant que comme adulte. On verra en effet plusieurs types de lecture. Ce qui est nettement plus flagrant que le dernier film de HARA que nous avons vu récemment. D’ailleurs, « Le mystère des pingouins » ne possède pas ce défaut de mettre un temps long à se lancer. En effet, après une courte présentation de Aoyama, on tombe directement dans la surprise des pingouins. Et on va ainsi découvrir l’entourage du garçon au fur et à mesure. Permettant de s’attacher à tous les personnages facilement.

Le monde est assez classique, une ville Japonaise classique. Pourtant, une petite part de fantastique viendra surprendre les spectatrices et spectateurs. J’ai oublié de le préciser, mais le film est sorti en août 2018 au Japon, et donc en Août 2019 chez nous. Le sujet est pourtant d’actualité. Déjà, on peut y voir une crainte des catastrophes naturelles. Il y aussi une part d’écologie, avec le cycle de la vie. Mais ceci se comprend un peu tardivement. Que dire de la fin, forte en émotion, mais sobre. On ne nous force pas à pleurer, et pourtant l’envie s’en fait ressentir.

Par contre, l’humour n’est pas complètement fou. Il est plus touchant et joue sur le côté étrange de voir des pingouins hors du pôle sud, dans une ville Japonaise normale. Le film est calme, mais jamais ennuyeux. Cependant la fin s’offre de l’action étonnante et parfaitement menée.

En allant voir ce film, j’ai cru que ce serait le plus enfantin des 4 films d’animation que nous allons voir en ce début septembre. Hors, malgré les 10 minutes en moins de notre version, on ne ressort pas en se disant que c’est uniquement pour les enfants. Pire, je n’arrive pas à voir ce qui pourrait plaire au jeune public dans ce film. Ceci car je l’ai vu avec mes yeux d’adulte, et que j’ai vu des thèmes assez choquants d’abordés malgré un emballage propre et mignon.

J’ai adoré l’absence de manichéisme, en effet, ici pas d’ennemi, pas de méchant à affronter. Tout juste une partie des adultes qui s’oppose un court instant, mais rien de méchant. L’animation est très plaisante, par contre les lieux sont peut-être un peu trop commun. Il y a la ville, mais aussi la forêt, un mélange nature-ville (enfin, petite ville) assez classique. Tout ceci, c’est comparé à « Wonderland, le royaume sans pluie ». Vu la veille. Ce dernier offrait de grands passages féeriques et absolument magiques. Ici, il y a moins de magie, sauf sur la fin, mais ça reste beaucoup plus réaliste. Enfin, réaliste, c’est relatif bien entendu. Réaliste par rapport au wonderland, monde merveilleux, de chez HARA.

Enfin bon, en sortant du film, on a l’impression d’avoir vu une belle œuvre. Imparfaite certes, manquant de magie par moment, et d’humour aussi, mais forte en émotion. Avec une capacité de capter l’attention qui impressionne grandement. On ne s’ennuie absolument pas. Et on s’amuse à mener l’enquête sur ce mystère, en en découvrant la « résolution » tranquillement. La fin, on la voit venir, pourtant ceci n’atténue en rien la portée émotionnelle de celle-ci. Tout le monde y trouvera son compte, adultes ou enfants. La réalisation est efficace, le scénario de UEDA est passionnant. Un excellent film, que j’ai préféré au pourtant très bon « Wonderland, le royaume sans pluie ». Un film à voir, que je pense prendre en vidéo pour voir les 10 minutes manquantes. Sachez que l’on ne ressent pas de coupe virulente, le tout reste parfaitement compréhensible. Un film à voir donc, j’ai adoré.

@+