Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cultivons la curiosité

Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre

Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre

Il n'aura fallu attendre que trois années pour voir à nouveau les Gaulois au cinéma. Marrant, j'ai un peu l'impression de me répéter (avec "John Wick"). C'est en 2002 que Alain Chabat reprend en main la franchise bien connue en BD et créée par René Goscinny et Albert Uderzo. Cette fois-ci il est hors de question de s'éparpiller sur plusieurs tomes. Ce sera "Astérix et Cléopâtre" point final. L'ancien membre des Nuls en profite pour dépoussiérer le cast du premier film. Tout en conservant Christian Clavier et Gérard Depardieu dans les rôles principaux.

J'ai eu l'occasion de voir ce film lors de sa sortie au cinéma. Succès de 2002, je l'avais détesté. Trop proche de la BD, du coup le scénario est insipide, trop de Jamel Debbouze faisant du Jamel Debbouze. Il y a pourtant des choses qui m'avaient échappé. Ceci n'empêche pas d'avoir des passages affligeants malgré tout. Alors plongeons le long des 104 minutes du film pour voir de quoi il en retourne 17 ans après.

Vidéo de Films YouTube

L'histoire est simple et reprend donc le scénario de René Goscinny. Cléopâtre (Monica Bellucci) est moquée par César (Alain Chabat). Ce dernier est persuadé que son peuple est le plus puissant au monde. Cependant, si la belle souveraine d'Égypte arrive à construire un immense palais à sa gloire, en 3 mois, il se prosternera devant le talent des Égyptien.ne.s. C'est Numérobis (Djamel Debbouze), un jeune architecte peu talentueux, qui aura l'honneur de réaliser cette construction dans les délais impartis. Sinon, les crocodiles auront de la viande fraîche à dîner.

Heureusement, Numérobis se rappelle des histoires contées par son papa, qui lui avait parlé d'un druide et de sa potion magique. Il a beau ne pas se souvenir du nom, le jeune architecte part tout de même vers le nord afin de lui demander de l'aide. Quitte à perdre 1 mois de voyage aller-retour. L'occasion de montrer rapidement la Gaule, et d'avoir une présentation digne de la bande dessinée. Le conteur, Pierre Tchernia, est juste sublime dans ses intonations. Et on sent la volonté de coller à l'histoire originale de la part du scénariste/réalisateur/acteur qu'est Alain Chabat.

L'occasion de voir que les effets spéciaux, toujours assurés par Duboi, sont supérieurs au premier film. Les sandales restent collées au sol alors que les Romains ne manquent pas d'effectuer des vols planés impressionnants. La grosse déception vient de la grande absence des villageois.es. Seuls Astérix (Christian Clavier), Obélix (Gérard Depardieu), Idéfix et Panoramix (Claude Rich, qui remplace sans grand talent Claude Piéplu) sont présents. Pourtant, Alain Chabat va introduire les fameux pipi, pipi, les pirates. Bernard Farcy est excellent en Barbe-Rouge. On regrette un peu le côté cliché de Mouss Diouf en Baba, mais cette touche humoristique (pas drôle) fait partie de la bande dessinée.

Les pirates reviendront fréquemment, ce qui rappelle le running gag de la BD. Il est aussi dommage de voir que malgré le fort caractère de Cléopâtre, le film joue énormément sur la plastique de la belle Italienne. Qui interprète une reine d'Égypte avec son accent Italien... oui, ça fait bizarre. Bon, continuons le scénario, car si Numérobis n'avait eu comme difficulté que d'obtenir l'aide des Gaulois, le film serait fini. Un antagoniste intervient rapidement dans le film, le vieux jeu Amonbofis (l'excellent Gérard Darmon), architecte officiel de la reine se retrouve sur la touche car ses idées son considérées comme anciennes, trop traditionnelles. Une remarque qu'il ne supportera pas.

Dès lors, Amonbofis va tout faire pour que Numérobis échoue. Provoquer une grève menée par l'hilarante Isabelle Nanty en Itinéris (ancêtre de Orange, le réseau de téléphone mobile). Mais aussi s'allier avec les Romains. Ces derniers sont menés par César, qui délègue rapidement à Céplus. L'occasion de se rappeler qu'avant de devenir détestable, Dieudonné était bon comédien. Si ce choix paraît choquant aujourd'hui, il faut reconnaître que (l'ancien) l'humoriste s'en sort très bien ici. Heureusement, une autre partie du cast est réjouissante.

Déjà, pas d'erreur comme ce fût le cas avec Laetitia Casta dans "Astérix & Obélix contre César". Pourtant nous trouvons la magnifique mannequin Noémie Lenoir (qui joue Guimieukis). On retrouve aussi 5 des 6 membres de la troupe des Robins des Bois. Marina Foïs est la plus présente à l'écran en courtisane de Cléopâtre. Mais Pascal Vincent, Pierre-François Martin-Laval, Maurice Barthélemy et Jean-Paul Rouve sont là. Manque Élise Larnicol. Dommage. Tout comme il manque le duo Éric & Ramzy. Pourtant compères de Jamel Debbouze dans la série "H".

Peu importe ce petit point étonnant, car en terme de cast, ce n'est pas fini. Édouard Baer en Otis est lui aussi excellent. Édouard Montoute en bras droit de Amonbofis nommé Nexusis aussi. La présence, pourtant furtive, la plus réjouissante est celle de Chantal Lauby en Cartapus. Malheureusement ceci met en lumière l'absence de Dominique Farrugia. Une fois de plus, ceci n'est pas gênant même si on le remarque.

Venons-en au côté humour. Inconstant. On trouvera des blagues racistes, sexistes, mais en petite quantité. Par contre, comme souvent avec Alain Chabat, on trouve des choses brillantes. Le coup de l'Alexandrin m'a scié, Gérard Depardieu récitant son texte de Cyrano ou alors cette brève scène animée dans la pyramide. Le coup de Hohis aussi, issu de la BD il me semble. Bref, il y a des passages sympas et d'autres moins efficaces. Comme les allusions aux chansons de Claude François, le combat façon "Matrix". Rien de mauvais non plus, mais ça peut sortir du film.

Les effets spéciaux sont mieux réussis et ceci est assez bluffant. Surtout après le semi-échec du film précédent sur ce point. La réalisation est efficace, dynamique même, Alain Chabat est très bon sur ce point. Après, le plus surprenant vient de Christian Clavier qui joue normalement. Ultra agréable à voir, il en deviendrait même sympathique. En, fait seul Jamel Debbouze énerve un peu, en faisant du Jamel Debbouze. Il écorche les noms, cabotine par moment. De plus son personnage est étonnamment le plus important du film. C'est lui la star, et il éclipse le reste du cast, en étouffant celui-ci. Argh, par exemple l'âne avec lequel Numérobis commence son aventure se nomme... Cannabis. Honnêtement ceci n'a rien de drôle, mais en plus il répète son nom 4 ou 5 fois, ce qui est lourd. Le pire étant cette prononciation se voulant comique, mais qui devient rapidement lourde et ennuyeuse. Ce qui gâche un peu les allusions à d'autres films, comme "Forrest Gump" dont le célèbre "cours Forrest, cours", devient "cours Amestérisque, cours".

Enfin bon, ceci importe peu car au final on passe un meilleur moment que devant le films de Claude Zidi. Le cast est rajeuni avec des comiques à succès (en 2002). Les blagues fonctionnent bien, même si je pense que la moitié n'est pas terrible. Les effets spéciaux sont plus que correctes. Tout juste ce passage dans la tente Romaine avec Cartapus est raté, le reste fonctionne. Les costumes, les lieux, les actrices et acteurs (sauf Jamel Debbouze et aussi Claude Rich, auquel je préfère Claude Piéplu), la réalisation, tout fonctionne. Ce n'est pas la grosse comédie, mais ce film vous fera passer un bon moment, même en 2019. Si vous avez lu la BD par contre, ne vous attendez pas à de grosses surprises, juste quelques vannes d'actualité en 2002, le scénario étant un copié/collé de celui de Goscinny.

C'était la première fois que je le revoyais depuis ma sortie du cinéma en 2002. Que dire. Certaines choses ont très mal vieillies, la présence de Dieudonnée, de blagues racistes et sexistes. D'autres sont surprenantes, comme l'interprétation de Christian Clavier qui est bonne. Au final j'ai mieux aimé qu'il y a 17 ans, sans pour autant donner raison aux personnes le considérant comme filme culte. "La Cité de la peur", "La tour Montparnasse infernale", "La soupe aux choux" sont des films cultes, me faisant encore rire aujourd'hui. Par contre "Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre" est une comédie française au dessus de ce que l'on nous pond de nos jours (je pense à Danyboon notamment), mais loin d'être exceptionnelle. Un film à voir tout de même. J'ai aimé.

@+

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article