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Cultivons la curiosité

United - Phœnix

United - Phœnix

Au tour donc d'un des groupes Français les plus populaires hors de nos frontières. Thoma Mars, Deck d'Arcy, Laurent Brancowitz et Christian Mazzalai mettront en effet longtemps avant d'imposer leur version du rock à leur pays d'origine. On se rend compte qu'ils ont pas mal de liens avec certains groupes élecro Français. Les Daft Punk et Air notamment. Pour les premiers, il se trouve que Laurent Brancowitz a tout d'abord fondé un groupe avec Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, avant que ces derniers ne fondent leur duo bien connu. De plus, après sa création en 1995 (officiellement on va dire), Phœnix accompagnera un autre duo de Versaillais, Jean-Benoît Drunckel et Nicolas Godin (du groupe Air comme vous l'aurez deviné), dans les tournées, ainsi que sur les plateaux télé (c'est dit sur la fiche wikipédia du groupe).

De quoi se faire un nom donc, sauf qu'en France, la sauce ne prend pas. Comme souvent les critiques sont peu élogieuses, et il en sera pire pour "United", leur premier album sorti en 2000. Ce dernier, nous allons le voir, possède une inspiration électro suave, un peu comme Air sait le faire, mais avec des instruments pop/rock. Il est drôle de constater que les Daft Punk en viendront à faire du Phœnix, ajoutant de la douceur et des instruments conventionnels dans leur mélodie. Il n'y a qu'à écouter "Homework" pour constater que le groupe est aujourd'hui loin du son métallique et violent de ses débuts.

Mais nous ne sommes pas ici pour parler de cette électro/pop Française qui émergea fin 90 début 2000. Mais bien d'un groupe qui réussira l'exploit de conquérir la Grande-Bretagne et les États-Unis d'Amérique avant l'Hexagone. "United" ne possède que 10 pistes pour une durée de 37 minutes. Nous verrons que la pénultième chanson permet d'obtenir un album pas trop court, un titre de neuf minutes trente, ça aide.

"School's Rules" s'offre une introduction que je suis persuadé d'avoir entendu dans une émission télé. J'ignore laquelle. En tout cas, ici c'est une piste instrumentale qui va bien, et permet d'entendre les instruments employés par le groupe. La musique motive bien malgré son aspect un peu court. "Too Young" sera utilisée dans deux films. Les frères Farrelly l'utiliseront pour "L'Amour extra-large", mais ce sera surtout le fait que cette chanson soit présente sur la bande originale de l'excellent "Lost in Translation" de Sofia Coppola qui vous fera dire "mais, je connais cette chanson". Sinon, en elle-même, c'est une électro-pop suave bien agréable à écouter. Il est intéressant de constater que 19 ans après la sortie de l'album, le titre ne paraît pas avoir vieilli. J'aime bien.

"Honeymoon" est plus calme, une jolie balade mettant en avant la voix de Thomas Mars. Très calme, mais pas soporifique, je retrouve presque le son que produit Arcade Fire par moment. C'est un peu le même genre en fait. Une chanson plaisante mais qui ne marque pas plus que cela, pas assez pour l'écouter quotidiennement. "If I ever feel better" est la plus connue de l'album si on n'est pas cinéphile. Voix suave, composition posée mais tout de même rythmée, la basse bien présente, tout fonctionne. Encore plus quand le refrain, que l'on peut reprendre facilement, intervient. Voici une chanson marquante et très agréable à écouter donc.

Là je pense que les Nantais de Pony Pony Run Run s'inspireront de ce rock posé, ou de cette électro-pop. Difficile de les classer. Mais si vous aimez le groupe que je viens de citer, vous aimerez à coup sûr Phœnix. Sauf peut-être pour "Party Time", qui violente un peu ses auditrices et auditeurs. Pourtant c'est très très bon. Je pense à l'OST (Original SoundTrack) du film "Scott Pilgrim vs. The world", "Party Time" est trop courte, mais intense. Ceci permet d'éviter de constater que la chanson tourne un peu en rond, et offre, au milieu de cet album, une dose d'énergie que l'on prend avec plaisir.

Bizarrement, "On Fire" ne restera pas sur ce tempo. Il n'y est pas question de mettre le feu à la piste de danse, mais bien une très belle chanson calme, une fois de plus suave. Avec une basse et une batterie assez présentes pour que je les entende. Un chœur féminin plaisant, et je pense un peu à certaines chansons calmes de Beck (Hansen), un titre plaisant. "Embuscade" est très très très trèèèèèèèèès calme. Trop même. Entièrement instrumentale, cette piste nous fera entendre un son trop calme, avec pas mal de saxophone. En fait, ce titre n'est pas trop plaisant. Malgré l'arrivée tardive de la guitare électrique, qui fait un joli petit effet. Ainsi que des violons, qui pourtant n'arrivent pas à arracher l'émotion que cet instrument procure d'habitude sur ma personne. On zappera cette piste, ne lui trouvant que peu d'utilité.

"Summer Days" reste sur le même rythme que "On Fire", mais la basse est encore plus présente, et le chant plus rapide. Cette façon de chanter fait ressentir une certaine émotion, et ce sans connaître les paroles. D'ailleurs, comme d'habitude, je ne m'attarde pas sur les paroles, ne cherchant pas à les comprendre. Après tout je suis Français. Pourtant, en tendant l'oreille, la voix cristalline (c'est mon eau) de Thomas Mars ne nécessiterait pas un grand effort pour comprendre les paroles. La chanson est, une fois de plus, très très plaisante, j'aime beaucoup.

Voilà donc "Funky Squaredance", la chanson de plus de 9 minutes. Avec une voix modifiée, la chanson débute bien, de façon.... bah funky en fait. Arrive un solo piano rappelant un peu les saloon des western. Le pire est que malgré une modification vocale gâchant la voix du chanteur, les intonations prises, la composition posée, tout ça fait que c'est plaisant. Puis la chanson part comme une sorte de concert, où il faut lever les mains en l'air. Dès lors on change un peu de registre, et avec une basse tout droit sortie des années 80, on se retrouve propulsé dans ces années là. La composition sent tellement les eighties, que si vous avez connu.e.s ces années là, des images de hip hop, de tag, de je ne sais pas quoi d'autre, vous remonteront à l'esprit. Passage très très bon, que j'aime j'avoue, malgré une quasi absence de voix.

Nous sommes toujours sur le même titre, et voilà un gros son de guitare électrique qui arrive. On perçoit une sorte de volonté du groupe de rendre hommage aux musiques les inspirants. Ici ce sera le rock à la Queen ou Guns N' Roses, et ça fait forcément mouche. Ensuite, à la fin du passage guitare électrique, on devinera les paroles ressemblant à "If I ever feel better", sans que je n'arrive à certifier que ce soit les mêmes. Cette fois-ci c'est la batterie qui rythme tout, puis arrivent les cloches et la guitare électrique qui revient aussi. Offrant un final au son des "Funky Squaredance" chantés par Thomas Mars qui rendent ce titre attachant. J'ai toujours aimé les chansons un peu originales, sortant des normes de 3 minutes. "Too Long" de Daft Punk, "Hana" de Kikkawa You, et j'en oublie. Ici, ce n'est pas vraiment une chanson, mais une expérience musicale sympathique, semblant traverser le temps, et qui est loin d'être aussi anecdotique que "Embuscade". Une chanson/musique que j'aime bien, originale.

L'album s'achève sur un "Definitive Breaks" qui reprend le saxophone et le rythme de "Embuscade". Inutile donc. Alors concluons. Une bien belle surprise en fait. Voilà. Ce "United" est une belle surprise. Voguant entre pop, électro, rock, même un peu le funk et le jazz, dès son premier jet Phœnix offrait un superbe album en vérité. Peu connu en France. Les cinéphiles connaîtront "Too Young", et le grand public se souviendra peut-être de "If I ever feel better". Pourtant "Party Time" et surtout "Summer Days" méritent toute votre attention. Un album que j'avais acheté pour compléter une offre 4 CDs pour 20€. Ce que je vous conseille évidemment de faire au plus tôt. J'ai aimé.

@+

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