Forza Motorsport 6

Woooh, un jeu de voitures, ça faisait longtemps. Vous le savez, j'aime bien ce qui a quatre roues et un volant (et accessoirement un âne au volant). Après un "Forza Motorsport 5" pas mauvais mais qui sembla être bâclé pour sortir en même temps que la XBox, les équipes de Turn 10 eurent plus de temps pour nous proposer quelque chose de plus digne concernant les sports auto.

J'avais bien aimé "Forza Motorsport 5", mais je dois reconnaître qu'après un "Forza Horizon 2" (branche plus arcade des Forza version Playground Games) décevant, replonger dans un jeu de la saga ne m'enthousiasmait pas plus que cela. Petite vidéo.

Et pourtant, après une courte introduction et malgré un menu assez délicat à appréhender, mais ne perdant pas les connaisseuses et connaisseurs de la saga, les sensations sont là. Les gâchettes avec vibrations aident à se sentir dans l'action. Les graphismes sont superbes. La vision lointaine, sur tous les circuits (et particulièrement Spa Francorchamps) est bluffante. L'impression de vitesse ne sera présente qu'en vue interne, du pilote dans le cockpit ou du pare choc avant, mais ceci est inhérent à tous les jeux de voitures.

On se retrouve à devoir franchir les échelons de la course automobile. À travers 15 championnats répartis en 5 sections. Du classique à la course extrême et ses Indy cars, Formule Un ou prototype d'endurance. Il vous faudra en parcourir du chemin pour terminer ce jeu. J'ai mis environ 18 heures pour le faire. Mais je fus loin des 100%.

Il y a tant à faire ici. Comptez environ 6 courses de 10 à 15 minutes par championnat. Parfois c'est plus court, mais le nombre de tour s'adapte à la puissance de votre monture. Celle-ci possède toujours les indices de performances. Bien pratique pour savoir si votre auto est de taille à affronter les autres. On pourra toujours choisir entre une mise à niveau de votre voiture, entre automatique ou manuelle. Oui, comme la boîte de vitesse.

Vous pourrez aller, si vous le souhaitez, dans les menus pour changer le filtre à air, le système de freinage, et pas mal d'autres améliorations que les plus féru.e.s de mécanique iront voir. Les autres se contenteront de la mise à niveau automatique. Bien pratique quand on ne sait pas faire la différence entre un pneu sport et un pneu slick.

Il en sera de même pour les réglages de votre automobile. Nul besoin de s'y connaître pour s'y amuser. Turn 10 maîtrise l'accessibilité de son jeu, sans le rendre arcade pour autant. Un tour de force montrant que les 10 années d'expérience ne furent pas inutiles. Le jeu est sorti en 2015, soit une décennie après le tout premier "Forza Motorsport" sur l'antique XBox.

Et ceci se ressent manette en main. La voiture possède son poids, la physique est parfaite. Aussi bien au niveau du visuel que du pilotage. Quel plaisir de prendre un virage à la corde et de sentir sa propulsion survirer lorsque l'on accélère.  En vue du pilote, le jeu est encore plus impressionnant. Cependant ceci empêche de voir les déformations en temps réel de la carrosserie de votre belle auto.

Je ne parle pas du nombre de voitures disponibles, il est pléthorique. Vous trouverez chaussure à votre pied à coup sûr. D'autant que le principe de fidélité est conservé. Plus vous roulerez en Fiat, plus votre indice avec ce constructeur augmentera, vous offrant des réductions. Malheureusement ça ne marche pas pour les groupes (Nissan avec Renault par exemple), mais par marque.

Autre point, vous gagnez de l'expérience, comme d'habitude, sauf que cette fois-ci à chaque niveau franchi, vous avec un tirage au sort issu de "Forza Horizon 2". De quoi gagner facilement des crédits ou des voitures. D'ailleurs, si votre compte Microsoft/XBox a déjà connu des jeux Forza, le jeu vous offrira une tonne de crédits et même des voitures. De quoi permettre d'avancer sans cesse.

C'est là que le jeu pose un léger problème. Je ne reviendrai pas sur la qualité visuelle, sonore, ou les options proposées, elles sont en nombre immense. Les rassemblements permettent d'essayer des voitures dans des défis un peu rigolos qui changent du quotidien de la carrière. Non, le vrai problème intervient pour le paramétrage de la difficulté.

Si on trouvera rapidement quelles assistances à activer ou non (antiblocage des freins, flashback, antipatinage...etc), pour le Drivatar c'est plus complexe. Déjà, on part systématiquement du milieu de grille. Et je vous garantis que pour éviter l'accident du départ, il faudra s'accrocher au slip (culotte, string ou poil, au choix). Il n'y a pas d'IA depuis longtemps dans les Forza. Du coup le jeu assimile le type de conduite des joueuses et joueurs, et le retranscrit après analyse dans votre jeu. Résultat, ça donne des trucs débiles.

Un exemple. Généralement, quand on sort d'un virage, on accélère, et bien non, ici, par rapport à votre mode de difficulté, le jeu fera freiner vos adversaires. Résultat on se retrouve avec une suspension endommagée, ou une auto qui vire à droite au freinage. On pourra passer par les stand pour réparer, mais sur une course de 5 à 9 tours, il faudra cravacher pour rattraper son retard. Si vous êtes en mode de difficulté un peu élevé, c'est course perdue.

Le jeu, si il vous voit être trop fort.e, vous proposera de monter le niveau de difficulté. Seulement, devant la stupidité de certaines réactions, croyez moi que vous hésiterez. Des adversaires qui se sortent tout seul, qui virent d'un coup à droite ou gauche, sans raison, qui vous rentreront dedans alors que vous prenez un virage propre, ce genre d'adversaire, vous en verrez souvent.

Pourtant, on peut mettre des mods. Nouveauté du jeu, vous gagnez des options, ou cartes, à installer sur votre véhicule. Vous conférant des bonus sympa. Ou malus, qui engendrent un plus grand gain d'expérience ou de crédits. On peut s'en passer, mais bon, c'est toujours sympa d'avoir ce genre d'options.

Ah, autre défaut, on pourra regretter la possibilité d'acheter des mods, voitures ou modifications, avec du vrai argent. Ici modifié en crédits, mais ceci est une chose que je trouve dommageable pour l'expérience de jeu, si on commence à dépenser quelques euros pour avoir la dernière Ferrari, ça veut dire que le jeu n'est pas complet d'entrée. Peu importe, ceci est le cas de tous jeux vidéo modernes, dommage, mais on peut très bien s'en passer. La preuve, je n'ai rien acheté de plus.

Enfin, la partie sympathique avec l'équipe de "Top Gear" (qui était encore au complet en 2015 je crois), permet d'offrir un bol d'air au jeu. Entre jeu de quilles, course poursuite, véhicules à dépasser, on a des défis sympas, pas impératifs, mais qui devraient vous occuper pour finir le jeu à fond.

Si en terme de ressenti de la voiture, le jeu est excellent, avec ses vues, ses graphismes, ses options paramétrables à fond, on regrettera une expérience avec Drivatar décevante. Je pense que c'est parce que je n'arrive pas à régler correctement la difficulté que la réaction des adversaires me plante tout le temps. Ah, si, en monoplace, du moins en Formule Un, la voiture est trop légère et on fait rapidement du caca. C'est le seul type de véhicule qui m'a déçu. L'Indy Car répondant nettement mieux que les F1.

Sinon comme d'habitude, il faut aimer la course automobile pour apprécier "Forza Motorsport 6" à sa juste valeur. Sachant que les personnes aimants les jolis jeux de course mais cherchant une expérience accessible joueront à "Forza Horizon". Complet, beau, réaliste, offrant des sensations qui vous feront pencher la tête dans les virages, "Forza Motorsport 6" était la référence des jeux de voitures sur XBox One en 2015. Et aujourd'hui encore, il offre son lot de sensations, gâchées par un principe de Drivatar difficile à régler qui vous pourri la course. En comparaison, j'arrive toujours à régler les jeux de Formule Un de chez Codemasters à mon niveau. J'ignore pourquoi je n'y arrive pas chez Turn 10. En tout cas, ce jeu est bon, il se trouve à bas prix, mais si vous voulez un jeu encore plus beau, un conseil, prenez "Forza Motorsport 7". J'ai bien aimé y joué pourtant.

@+

P.S. : J'ai oublié de parler de la beauté du tout nouveau tracé prenant place dans les rue de Rio de Janeiro. Un circuit urbain qui envoie du lourd et est magnifique. De plus, le jeu conserve les pistes Suisse et celle de Budapest. Bref, là aussi c'est complet.