The Office (GDB) - Épilogue spécial Noël

Tout ce qui a commencé a une fin. C'est ainsi que "The Office" version originale arrive à son terme avec deux épisodes spéciaux, un de 40 minutes et l'autre de 53 minutes. Ils composent l'épilogue d'une série courte, parlant du quotidien de la partie administrative d'une usine de papier.

Ainsi c'était sous la forme d'un faux documentaire que Ricky Gervais et Stephen Merchant nous contèrent cette histoire, en en profitant pour parler et dénoncer un peu le coté lourd du boss qui se voulait cool, mais était plus affligeant que drôle.

La fin de la deuxième saison avait vu David Brent se faire remercier. Dawn et Lee allaient partir aux États-Unis d'Amérique, et Tim refusa le poste vacant de David, avec une métaphore étonnante sur un jeu de dés qui m'a encore marqué. Il conseilla Gareth, alors qu'il ne supporte pas ce dernier, un ancien militaire qui prend tout au premier degré, et plonge tout le temps la tête la première dans les blagues de Tim et Dawn.

Ces derniers sont fait l'un pour l'autre, mais l'ancienne standardiste de la Wernham-Hogg Paper Company pense que son avenir est aux pays de l'oncle Sam. Son rêve de devenir illustratrice de livres pour enfant ne pourra s'accomplir que là-bas.

Ainsi nous revenons 3 ans après la fin de la saison précédente. Avec une entreprise qui semble bien tourner. L'équipe de reporter vient prendre des nouvelles des actrices et acteurs de son reportage, quitte à envoyer une équipe en Floride pour voir ce que deviennent Dawn et Lee.

Le premier épisode nous fait constater que David galère, en faisant du porte à porte, et que le soir il essaie de profiter de son passage au reportage pour se faire une place dans le showbiz. Ici, on constate, je pense, une critique ouverte contre les candidat.e.s de la télé-réalité, mais aussi de la télé elle-même. En 2003 nous ne sommes qu'au début de ce genre de télévision, et 16 ans plus tard les personnes participants à ces programmes savent comment agir.

Seulement à l'époque, ce n'était pas si simple. Et il fallait profiter de la moindre opportunité pour faire parler de soi. Ce sera le cas de David qui essaiera de surfer sur une image qu'il pense à tort glorieuse, alors que tout le monde se moque de lui. De plus il n'assume toujours pas son âge, et conserve cet humour si spécial, sexiste et un peu raciste, qui ont fait de lui la risée de l'Angleterre. Seulement, David Brent ne se démonte pas. Il aura même enregistré un vidéo clip absolument ridicule, dans lequel on constate que Ricky Gervais (qui interprète donc David) a une jolie voix.

On retrouve aussi le bureau du titre de la série. Avec Gareth, qui prend ses responsabilités au sérieux, mais reste un petit peu dans l'esprit de David. Tim reste marqué par le départ de son âme sœur Dawn. Et il continue d'y repenser. C'est ainsi que quand l'équipe du documentaire annonce le retour pour noël de l'ancienne standardiste, Tim (Martin Freeman) est partagé entre excitation de la revoir, et envie de ne pas se prendre un nouveau râteau, surtout que tout le monde lui rappelle les douloureux épisodes des saisons précédentes.

Une fois de plus l'humour fait mouche. Bon, voir le côté affligeant de David qui fait tout pour sauver la face n'est pas drôle j'avoue. Mais le voir essayer de trouver une compagne avec l'aide de Gareth offre quelque chose de touchant. Et ce même si il est odieux envers certaines "prétendantes". Il reste lui-même et c'est avec joie qu'on le voit rencontrer Carol, une belle femme qui semble brillante et aimer son humour.

Que dire de plus si ce n'est que ces deux longs épisodes concluent parfaitement et avec émotion la série. Certes, il reste quelques questions en suspens, mais on pense que tout va s'arranger pour les personnages. Et même si on se retrouve plus à suivre David Brent dans sa quête de l'amour que l'équipe du bureau, ça reste intéressant. On lui en voudra quand il sera mauvais joueur lors d'un "Tournée manège" en live. Mais on applaudira quand il enverra chier son pote Chris, qui avait fait une blague déplacée sur Carol. Preuve du changement qu'apportera Carol à David.

Avec un ton juste, réaliste, assez effrayant, Ricky Gervais et Stephen Merchant nous ont montré une partie de la vie de bureau d'employé.e.s d'une usine de papier. Avec le racisme involontaire, le sexisme aussi, les blagues pas drôles auxquelles les gens hésitent de rire. La série est courte, en tout il y a 12 épisodes de 30 minutes, un pénultième de 40-42 minutes et un ultime de 53. Si j'ignore ce que donne la série étasunienne, cette série britannique est efficace, drôle et effrayante à la fois. Tellement elle est ancrée dans le réel. À voir une fois je pense, même 16 après sa fin de diffusion. J'ai aimé.

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