Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cultivons la curiosité

Mutafukaz (Film)

Mutafukaz (Film)

Parfois des opportunités nous sont offertes, même dans une ville de campagne aussi petite que Le Puy en Velay. Ainsi, à l'occasion d'un festival de court métrage, "Court mais bon", la possibilité fût offerte d'assister à une séance avec la projection de 2 courts métrages, suivie par "Mutafukaz". Ceci en présence des réalisateurs, Renato pour les courts métrages et Run pour le long. Avec aussi un débat, un échange, en toute fin de projection.

Si les deux courts métrages passèrent rapidement avec un bond allant du 16mm en noir & blanc à propos de morceau de sucres meurtriers, et finissant par je n'ai plus son nom, Coco l'écureuil en animation assistée par ordinateur et en pâte à modeler. Je dois reconnaître que c'était impressionnant en terme d'animation, c'était propre, mais la présence d'un programme destiné au 5-8 ans (pour l'écureuil) laissa la salle un peu perplexe. "Mutafukaz" étant interdit au moins de 12 ans, on se doute que le public visé par la création d'un écureuil en pâte à modeler ne pouvait que faire un flop. Peu importe, ça mettait en condition.

Vidéo de FilmsActu

À la base, "Mutafukaz" est une bande dessinée de Guillaume "Run" Renard. Elle parut en 2006 chez Ankama éditions, et atteint les 5 tomes et presque 600 pages en tout. J'ai d'ailleurs l'intégrale, pas encore lue. Et mieux, j'ai le premier tome aussi que j'avais lu et bien aimé.

Alors que j'étais résolu à voir ce film en BluRay, je sautais sur l'opportunité de le voir au cinéma, 9 mois après sa sortie nationale et en présence du réalisateur. Une première pour ma part. Ainsi ce fût le travail de 8 années de dur labeur qui prirent vie à l'écran. Animé par le studio Japonais Studio 4°C qui s'est occupé des 3 films Berserk sortis entre 2012 et 2013, ainsi que de "Detroit Metal City" ou "Amer Béton".

Bon, en vérité le film est coréalisé par le créateur de l'œuvre originale et NISHIMI Shôjirô. Pour en finir avec la partie technique, on notera la présence de la très bonne musique électro de The Toxic Avenger, et aussi de la présence de Orelsan, Gringe, Féodor Atkine, Alain Dorval, Kelly Marot et Rédouanne Harjane pour le doublage.

Le film condensera en 1h30 une œuvre frôlant les 600 pages. Si je ne me risquerais pas à faire des comparaisons, je n'ai lu que le tome 1 et c'était il y a longtemps, on se doute qu'il y aura des coupes. Mais peu importe, le tout est très cohérent et l'histoire contée passionnante.

Angelino se démerde comme il peut, il va de job en job et essaie de survivre à l'univers violent de Dark Meat City. Sorte de Los Angeles encore plus violente avec ses gangs. Un jour, alors qu'il croise en scooter une très belle fille, il se mange un camion (un Tube de Citroën) et va voir des ombres bizarres. Angelino est colocataire avec Vinz, et ils entretiennent une amitié distante avec Willy.

Ah, Lino a aussi des animaux de compagnie qui sont des cafards. Le film a débuté alors qu'une femme se fait poursuivre par un groupe d'hommes en noir. Et on devine que c'est Angelino dans les bras de sa maman. Celle-ci semble ne pas avoir survécu à cette homme costaud au flingue en or. Une entrée en matière qui donne le ton sombre du film. Limite polar.

Puis arrive le Soleil de l'époque de l'action du film. Pourtant Lino est dans un monde tout aussi violent, dans lequel il vaut mieux faire profil bas. Ce que Vinz et lui arrivent à faire. Seulement, la troupe des hommes en noir semblent en vouloir après eux, alors qu'ils n'ont rien fait de mal. Et ces ombres concernant certaines personnes qui deviennent de plus en plus inquiétantes. Autant de questions l'on se pose et auxquelles nous aurons des réponses plus tard.

Le film va aussi introduire des Luchadores, les catcheurs aux masques, qui attendent, cachés et s'entrainent en divertissant les gens, ils attendent un évènement, concernant des cafards ou un truc dans le genre. Puis arrive l'action, dingue et sublime, avec un côté comique qui va bien, comme la fuite en camion de marchand de glaces. L'animation, les angles de vue, tout y est nickel, et c'est un régal de voir ça au cinéma. Les spectatrices et spectateurs ne sont pas épargné.e.s par la violence. Quand Lino et Vinz se réfugient dans un quartier tenu par un gang d'Afro-Américains. Qui luttent contre les Latinos.

Ici aussi il y sera question de violence et de fusillade. Ah, j'ai oublié de vous parler de la scène de l'assaut chez Angelino, digne du film "Léon", et dans laquelle Lino activera une sorte de super pouvoir lui permettant d'être hyper fort. Bon, je vais m'arrêter là pour le scénario car sinon j'en révélerais trop.

En terme d'animation c'est absolument magnifique. Mélange entre 3D (les véhicules notamment) et animation normale, ça offre un effet dingue. De plus le côté atypique des héros est parfait pour bien les identifier. Le chef du gang qui cite sans cesse Shakespeare, Willy qui n'arrête pas de fuir, Vinz qui soutient comme il peut son ami mais parfois n'arrive plus à suivre. Sans parler de cette belle inconnue qui a plus ou moins tout provoqué en attirant l'attention de Lino au tout début. Et les Luchadores, qui sont-ils et qu'attendent-ils ? Il se passe tout le temps un truc. Tellement qu'on a l'impression d'avoir assisté à un film de 2 heures alors qu'il n'en dure que 1h30. Ceci ne veut pas forcément dire qu'il est ennuyeux, mais qu'il condense parfaitement une histoire que l'on devine plus approfondie dans la BD.

Que rajouter de plus. La séance de questions réponses qui suivie fût intéressante sur la façon d'obtenir les financements pour faire un film, comment expliquer pendant 2 ans aux Japonais ce que sont les gangs des États-Unis d'Amérique. Bref, vraiment bien. L'animation est géniale, elle en met plein les yeux, et même les oreilles. La bande originale est elle aussi excellente, entre le gangsta rap, la musique électro de The Toxic Avenger proche de Kavinsky je trouve. On y voit pas mal de surprise, comme ces coupures, parfois un peu longue, mais rappelant les films Grindhouse aux lettres des fois dégoulinantes. Les voix françaises sont excellentes, et même si entendre les Casseurs Flowter fait un peu bizarre au début, ça ne dérange pas du tout.

C'est propre, violent, intense, avec un scénario qui ne cesse de surprendre. L'animation est belle, fluide, la réalisation facile à suivre. peut-être regrettera-t-on que la fin appelle une suite qui, à priori, ne viendra pas (sauf en BD). Un film d'animation sublime, à voir si vous aimez les films un peu sombre, violent, se rapprochant de ce que propose parfois Quentin Tarantino. J'ai adoré, et vous le conseil.

@+

Mutafukaz (Film)
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article