Taxi 3

Dans cette semaine spéciale saga « Taxi », nous voilà au troisième épisode. Gérard Krawczyk reste à la réalisation, Luc Besson au scénario, donc apprêtons-nous à une purge raciste et machiste. Ou non. Ce film est sorti en 2003, et la façon dont je l'ai vu la première fois va vous surprendre. En 2003 ça fait bien 1 ans que je ne vais plus au cinéma, et n'y retournerais pas avant, pfiou, longtemps. Une bonne dizaine d'années je dirais. Passons. C'est en 2007 que j'acquiers un monstre de puissance avec la Xbox 360. Je découvre ainsi le jeu en ligne, mais aussi les services qui vont avec. En vérité ce sera en 2008 et l'arrivée de l'ADSL qui me permettra enfin d'exploiter la console de MicroSoft pleinement.

Le Xbox Live proposait (et propose toujours) un service de VOD. Alors que j'hésite à poser 49€ de caution pour la box télé, je découvre ce qu'est ce service de location de vidéo en ligne. Avec, vous l'aurez deviné, « Taxi 3 ». Un film que je sais pourri, mais j'ai envie de le voir car je suis curieux. C'était en 2008, et le pire étant que « Taxi 4 » est sorti en DVD depuis peu. Ceci est pour Jeudi, vous verrez demain quel est le film surprise de la saga. En attendant, voilà, « Taxi 3 » est le premier film que j'ai vu en VOD, qui plus est sur Xbox Live, c'était il y a 11 ans, et c'était une révolution pour moi à l'époque. En attendant, bande annonce.

Je suis sincèrement désolé avec ces petites anecdotes, mais ce ne sont pas tous les films qui peuvent se vanter d'être les premiers sur un truc. Donc en 2008, j'avais trouvé ça nul, qu'en est-il en 2019 ?

Déjà, l'histoire. Exit les méchants à thème, dont les véhicules suivent la nation des malfrats. Ici, nous aurons à faire à un gang de père-noël qui opère dans la cité phocéenne depuis plus de 6 mois. Alors qu'Émilien (Frédéric Diefenthal) n'en dort plus, allant jusqu'à faire des rêves débiles, permettant à la saga de s'offrir un générique à la James Bond mais version française, donc pourrie, Daniel (Saly Naceri) ne cesse de modifier sa voiture. Il transportera un espion joué par Sylvester Stallone, qui ne sera même pas crédité au générique, et qui sera doublé directement par Alain Dorval. Ce qui me fera douter sur la vraie présence de l'acteur. Passons.

Cette fois-ci, il y sera question de paternité. On retrouve Lily (Marion Cotillard) aux côtés de Gibert (Bernard Farcy) le commissaire un peu con, Petra (Emme Sjöberg) la femme d'Émilien, douée en tout. Il y a aussi Alain Trésor (Édouard Montoute) qui voit son rôle devenir un flic fan de Bob Marley fumant de la beuh. On retrouvera même Jean-Louis Schlesser en policier conduisant la nouvelle arme secrète de la police de Marseille, une Mitsubishi Lancer Evo VII flambant neuve, mais une fois de plus battue par la Peugeot 406 phase II alimentée par un mélange de carburant et de Pastis....sans rire.

Si les blagues racistes se calment ici, les blagues sexistes persistent. Notamment quand la grande méchante, Qiu (Bai Ling), troublera le commissaire et « torturera » Émilien. La scène de « torture » est d'un ridicule, genre la meuf c'est un pute. Ah bravo. Enfin bon. Petra est enceinte jusqu'au coup, sans que son homme ne s'en soit aperçu, et Daniel va aussi devenir papa, Lily n'ayant plus ses règles depuis peu. Seulement la jeune femme est lasse du fait que son homme ne s'occupe plus de sa voiture que d'elle. Il faudra donc que le duo Daniel/Émilien résolve cette enquête des pères noël, tout en se faisant pardonner par leurs femmes respectives.

Déjà, c'est annoncé 1h30 de film, mais le générique de fin s'est lancé au bout de 1h19 chez moi, pour s'achever vers 1h25. Et malgré cette promptitude, le film est chiant. Cependant beaucoup moins que le deux. Gibert, le commissaire, est plus ridiculisé qu'autre chose, notamment dans les scènes annonçant de l'action. Quand les pères noël sortent avec un monster truck, qu'avait dit Gibert ? « Il faudra me passer dessus ». On voit là tout l'humour de merde de Luc Besson et son scénario à la con qu'un gosse de cinq piges peut écrire. Ce même môme pourra faire mieux je pense.

Alors que la 406 allait vite dans le premier, pouvait voler dans le 2, ici elle peut...rouler en montagne grâce à des chenillettes, je ne sais pas comment on dit. Bref, un truc encore plus ridicule que la voiture volante. D'autant plus que ça permettra au duo de suivre les méchants Chinois (et la Chinoise) en haut des pistes de Val d'Isère, sauf que ces derniers (et cette dernière) redescendent en skis pour prendre un hélicoptère présent dans la station que nous avons vu 20 minutes avant. Pourquoi aller en haut de la montagne pour en redescendre ?

Si ils avaient caché un truc, pourquoi ne pas y monter directement en hélicoptère ? Argh. Ceci aurait empêcher la scène impressionnante du film, où Daniel et son taxi font la course avec un skieur sur la célèbre piste de Val d'Isère...argh. Ridicule.

Par contre, si niveau scénario, c'est pourri, cela l'est moins que le 2 mais quand même. Je reconnais la qualité des scènes d'action en live. Les courses poursuites restent de haute volée, et si le principe d'une voiture roulant sur chenillettes est débile, la mise en œuvre donne des images exceptionnelles, les artisans ayant fait ça sont hyper doués. Comme d'habitude quoi, c'est à travers les scène d'action que l'on prendra du plaisir. Très peu nombreuses, parfois ridicules, elles sont ultra efficaces. Seulement, le côté comédie du film ne passe toujours pas.

Pas aussi bas que « Taxi 2 », plus raté que le premier, ce film n'est pas bon. La faute à son scénariste/producteur, dont le niveau d'écriture est assez faible. Luc Besson aime humilier la police, j'ignore pourquoi. Il aime utiliser des clichés sur le sud de la France et Marseille notamment, tout en décrétant que les femmes sont loin d'être les égales des hommes. On retrouve même des running gags déjà pas drôles dans les précédents films, comme les voitures de police cassées, les flics qui aiment l'alcool, Gibert qui gueule « Alerte générale ! », Émilien le maladroit qui se mange les poubelles, Daniel qui le sauve systématiquement. Je note tout de même une plus grande implication de Samy Nacéri qui paraît moins drogué que dans « Taxi 2 » et est un peu plus actif. Au final, nous sommes face à un film français mal scénarisé, pas trop mal réalisé, surtout dans ses phases d'action, mais qui ne justifie en rien l'achat du DVD, ni même de le voir gratuitement quand il passe à la télé, ce serait une pure perte de temps. La saga semble essayer de se sortir de son caca, ce n'est pas agréable à voir, mais on aurait presque envie de l'encourager. Presque. Je n'ai pas trop aimé.

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