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Cultivons la curiosité

Apocalypse Now - Redux -

Apocalypse Now - Redux -

C'est alors que le film célèbre ses 40 ans que je découvre ce qui est une des œuvres sur la guerre du Viêt Nam la plus marquante de sa génération. Francis Ford Coppola voit grand. En 1979 il réalise une fresque sur cette guerre qui a martyrisé les États-Unis d'Amérique. On se souviendra de "L'échelle de Jacob" que réalisera Adrian Lyne quelques années plus tard, et qui porte son attention sur le traumatisme des soldats qui voyaient des horreurs pouvant rendre fous n'importe qui.

Ici, c'est dans sa version Redux de 2001 que j'ai découvert ce film. Et je parlerai rapidement, grâce aux informations de la page wikipédia du film, des différences entre la version de 1979 et celle de 2001. Ici j'ai la version double DVD, avec la version dites Redux et un DVD bonus. Seul défaut, comme je l'ai achetée à Happy Cash pour une paire d'euro, il n'y a pas le livret explicatif.

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Durant le conflit qui opposa les États-Unis d'Amérique à cette zone rebelle d'Asie qu'est le Viêt Nam, il y eu une violence horrible employée par la plus grande puissance mondiale. Ainsi, les hommes qui y furent envoyés se retrouvèrent traumatisés par ces méthodes. D'autres s'en accommodèrent aisément, prenant cette guerre comme un jeu.

C'est alors qu'il a déjà connu ce terrain hostile que le capitaine Willard (Martin Sheen) se voit confier une mission secrète. Depuis quelques temps des informations remontent à l'état major concernant un personnage atypique aux méthodes expéditives salissants la grande nation Étasunienne. Willard va devoir retourner dans ce pays, remonter un fleuve à sa source pour retrouver, et abattre, le colonel Kurtz.

Décrit comme un être violent, abject et hors la loi (il applique lui-même son jugement), les hautes autorités demandent expressément sa tête. Le colonel est trop encombrant, et surtout incontrôlable. Tout ceci est évidemment une mission secrète, et Willard aura un équipage habitué des lieux comme assistance.

Le capitaine, qui semble déjà traumatisé par les horreurs qu'il a pu voir au début du conflit (comme le montre la scène introductive du film), se retrouve à nouveau au Viêt Nam. À étudier le profil de sa cible. Cette dernière n'est pas forcément l'homme horrible décrit par ses supérieurs. Et Willard se posera longtemps la question sur le but de Kurtz.

Si le film original dure 2h20 environ, la version Redux ajoute 49 minutes, offrant ainsi 3h13 (il y a un générique en plus dans cette version d'où les 4 minutes manquantes). L'image est sublime, même en DVD, et tout nous happe dans ce conflit que Coppola voudra frontal, puissant, violent et donc sans filtres.

Ce n'est jamais évident de débuter un film aussi long, surtout quand celui-ci débute sur un rythme mou. L'introduction du capitaine Willard faite, nous voilà autour d'une table avec des officiers. On constate la présence du tout jeune Harrison Ford. Bon, ici la mission secrète du capitaine Willard lui est expliquée, et nous voilà au Viêt Nam, avec une arrivée mouvementée.

En effet, alors que l'on voit le futur équipage de Willard avec Philipps (Albert Hall), Clean (Laurence Fishburne), Chef (Frederic Forrest) et Lance (Sam Bottoms), nous découvrons la zone de guerre qu'est le Viêt Nam. L'équipe de Willard sera posée par le lieutenant-colonel Kilgore. Si ici ce n'est pas la scène la plus violente du film, on en reste pas moins choqué et surpris par le côté léger du lieutenant-colonel qui préfère surfer, que de s'inquiéter pour ses hommes. Surtout que Lance est un grand surfer, du coup Kilgore n'aura que ça en tête, surfer.

Ce qui donne une scène très bizarre. Kilgore qui ne bronche pas du tout alors que ça bombarde de partout, que des ennemis arrivent à faire sauter des hélicoptères grâce à des femmes et des grenades, que les mortiers s'abattent non loin de Kilgore et Willard. C'est là que nous aurons droit à l'explosion bien connue ainsi que cette phrase mythique "j'aime l'odeur du napalm au petit matin" (ou dans le genre). Ici, pour la version Redux, on aura droit à un lieutenant-colonel énervé car l'explosion qu'il a provoqué avec le napalm a fait un appel d'air et donc détruit le spot parfait pour surfer.

C'est ainsi que commence le périple du capitaine et de l'équipage de Philipps. Ce dernier ignore tout de la mission de Willard. Et on va donc remonter ce fleuve, avec la vision d'une guerre désordonnée, bizarre. Il y aura ce passage avec les Playmates, aussi bien la première fois, avec une garnison qui fait office de point de ravitaillement. Ou plus tard, quand Willard négociera les cuisses des Playmates pour que ses hommes se détendent. Ici, si on peut y voir une sorte de prostitution, entendre les buts des jeunes femmes est intéressant. Elles se retrouvent là alors que miss May aimerait faire dresseuse d'oiseaux, ou que la playmate de l'année se retrouve là sans savoir comment.

On pourrait voir ici une scène dégueulasse, mais il y a une sorte de respect mutuel, ce ne sera pas une histoire de se vider, si j'ose dire. Entre Chef qui cherche à reproduire la photo qui l'a tant excité, et qui s'emmêle les pinceaux prenant miss May pour un autre mois. Ou Lance qui se veut doux avec la playmate de l'année. Cette dernière possède une faible estime d'elle-même et ne cherche que de la douceur. Bref, c'est malgré tout une scène marquante, qui calme un peu la folie ambiante de la guerre, bien que l'horreur soit présente avec la découverte d'un corps dans une malle.

Mais la scène calme la plus impressionnante, n'est pas présente dans la version de 1979. Le passage avec les Français et la plantation est excellent. Si vous entendez le film en VOSTFr, y entendre du français vous parlera encore plus. Chef qui bafouille "nous sommes amis", l'accent typique de notre pays. Mais surtout le débat qui suit. Entre communisme, socialisme, la défaite française en Indochine, le fait que même les États-Unis d'Amérique, première puissance mondiale, s'embourbe, par manque de cran. Le dîner est excellent, passionnant même. La scène est super longue en plus, je pense que sur les 40 minutes ajoutées dans la version Redux, la moitié sert pour la plantation. Environ. On y découvre aussi Roxanne (Aurore Clément), une très jolie veuve qui succombera à Willard, lui expliquant la vision qu'elle a du conflit.

Cette scène fait suite à une attaque violente subie par l'équipage du bateau. Clean n'y survivant pas. La scène de la plantation permet de lui offrir de belles funérailles. Et ce ne sera pas tout. Un autre point de ralliement causera du soucis à Willard. Je ne sais plus si c'est avant ou après la plantation. Mais là aussi Coppola nous offre une violence crue, où ça pète de partout. Un moment très intense.

Arrive enfin le moment tant attendu. Willard trouve le camp de Kurtz, et il a eu le temps d'en apprendre plus sur le colonel joué par Marlon Brando. D'ailleurs, le coup de faire sortir le personnage de l'ombre rappelle certainement une ancienne collaboration entre Coppola et Brando, "Le Parrain". Mais passons. Car Kurtz sait pourquoi Willard est là. Il va essayer de le faire changer d'avis, à moins que, se sachant malade, il désire que le capitaine accomplisse sa sombre mission.

Alors qu'on était dans un film de guerre, avec parfois des scènes plus calmes, surtout pour la version Redux, ici, j'ai beaucoup, mais beaucoup, pensé à "La Plage" de Danny Boyle. Il est évident que le réalisateur Britannique s'est inspiré de Willard en mode furtif pour faire du personnage joué par Di Caprio, un monstre. Sans parler de cette ambiance presque étouffante, avec une idole. Là j'ai pensé (sans l'avoir vu) à "Cannibal Holocaust". Le coup de la civilisation coupée du monde, vivant loin de tout. Dominée par une personne. Je ne sais pas, il y a ce côté film d'horreur étouffant et choquant.

Enfin bon, je vous laisserais découvrir la fin. Qui est moins évidente dans sa version Redux que l'originale. C'est le seul défaut en fait. Être obligé d'aller fouiller dans les bonus pour voir la vraie fin, qui explique en quoi il n'y avait pas de générique de fin dans la version de 1979. En plus ce sont bien 5 minutes qui disparaissent du coup.

Voilà, "Apocalypse Now" est un film immense. Avec pas mal d'anecdote sur son tournage éprouvant, que vous pouvez découvrir après avoir vu ce film. Une vision que je vous conseille en Redux, malgré une fin peu explicite (j'avais compris l'inverse que ce qui arrive....). 3h13, c'est long, et malgré un début mou, on est happé par le film. Par une réalisation qui vous envoie la violence en pleine face. J'ai eu un mouvement de recul quand un tir frôle l'équipage du bateau, je ne sais plus quand. Ou alors avec l'attaque des flèches. Au final, le film marque, choque. Martin Sheen y est immense. Si le film a obtenu (ex-æquo) la Palme d'Or 1979 sur fond de polémique (je vous renvois à la page wikipédia du film pour de plus amples informations), il ne la démérite pas. Viscéral, pas de manichéisme, le soi-disant grand méchant n'est pas celui que l'on croit. Le film montre toute l'horreur de la guerre sans faire de ses personnages des héros, des surhommes. Un film réussi, sublime, prenant. J'ai adoré.

@+

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