A Silent Voice tomes 1 et 2

Ah, enfin, je profite de ce mois spécial mangas et comics pour me plonger dans certaines séries que j'ai et que je veux lire depuis un moment. "A silent voice" en fait donc partie. Et si au final nous ne verrons que les 4 premiers tomes (dont 2 aujourd'hui) dans ce mois, il ne me sera pas difficile de finir les 7 tomes totaux avant la fin de l'année, voire avant l'été.

En attendant, présentons donc ce manga. Écrit et dessiné par la mangaka ÔIMA Yoshitoki, on nous y conte l'histoire du turbulent Shoya, qui s'ennuie et fait des bêtises, argh, dit comme ça ce n'est pas bon, disons qu'il n'est pas méchant, mais fait des choses stupides, comme chaque enfant tôt ou tard. Un jour, Shoko arrivera dans sa classe de primaire, et son côté malentendante la démarquera de la masse classique des petits écoliers. Elle deviendra une cible de choix pour Shoya, avec l'appui de ses camarades, qui participent plus ou moins activement à la maltraitance de la jeune handicapée.

Plus que son handicap, ce sera surtout sa façon de se laisser faire qui fera que les élèves continueront à la railler. Shoya ne supportant pas le fait qu'elle ne se défende pas. Ce n'est pas qu'il ne la supporte pas, mais plus qu'il ne comprend pas pourquoi elle reste impassible et ne cesse de s'excuser alors qu'elle n'y est pour rien. Comme à chaque fois que l'on se retrouve face à l'inconnu, on réagit plus ou moins bizarrement. N'arrivant pas à communiquer avec Shoko, Shoya la martyrisera sans cesse. Jusqu'au jour où la mère de la jeune fille se plaindra. Dès lors le garçon verra tout le monde se retourner contre lui, il deviendra le rebut de la classe, passant une enfance difficile. Il deviendra en quelque sorte la victime du système qu'il a lui-même alimenté.

C'est beau et con ce que j'écris, je sais. Le tome 1 présentera donc le jeune garçon, expliquant pourquoi il fait toutes ces conneries, et on arrive presque à s'attacher à lui, jusqu'à l'arrivée de Shoko. Dès lors, pas de pitié, on ne ressentira plus d'empathie pour Shoya, jusqu'à la fin du tome et son passage au lycée. On zappe 7 ou 8 ans en une case magnifique. L'enchaînement est parfait. Et à la fin du tome, on devine les intentions tristes de Shoya, jusqu'à ce qu'il rencontre Shoko.

Le tome 1, vous l'aurez deviné, se concentre sur les années en école primaire du garçon. On verra donc les brimades envers Shoko monter en puissance, jusqu'à son changement d'école. Dès lors on basculera sur les années en Terminale, occupant très peu de temps dans ce premier tome. Ayant découvert le film avant le manga, je ne peux que faire des comparaisons. Le trait par exemple, est moins franc et plus anguleux dans l'œuvre originale papier. Ceci déstabilise un peu au début, puis ça passe, car le dessin reste très joli. Naoka est méconnaissable pourtant.

Ensuite, l'histoire reste identique, un peu plus approfondie je pense, et le passage de l'enfance à l'adolescence offre plus de réponse. Cependant, les scènes clés sont là. Quand Shoya décide de faire une croix sur chaque visage rencontré, qu'il se renferme presque, souffrant de maltraitance scolaire. Que dire de son maître, qui lui dira qu'il l'a bien cherché, et qu'il mérite ce qui lui arrive. Le monde des adultes semblent bien dépassé ici. La rencontre avec la maman de Shoko reste mémorable.

Dans le tome 2, Shoya va donc tout faire pour se racheter, il a appris la langue des signes, et va enfin pouvoir communiquer avec Shoko, pour s'excuser. Il renoncera finalement à mettre fin à ses jours, et fera tout pour rendre Shoko heureuse afin de se faire pardonner. Les rencontres avec Tomohiro, son futur meilleur ami, et Yuzuru, avec le même jeu sur le fait que c'est un garçon ou non. Enfin bon, tout est là, et bon, le tome apprend peu de chose par rapport au film. Il me semble du moins. Ah, par contre le manga nous apprend un truc, un truc choquant, sur un personnage que l'on ne voit pas du tout dans le film, d'ailleurs dans les 2 premiers tomes on ne voit que ses jambes. La grande sœur de Shoya est une chaudasse du... euh, enfin bon, elle enchaîne les conquête comme on enfile des perles sur un collier. Impressionnant. Avant que l'on découvre (oui on le voit) son futur mari, Pedro il me semble. On verra d'ailleurs Maria, sa fille, nièce de Shoya, dans le tome 2, qui apportera, comme dans le film, un brin d'humour sympathique me rappelant "Yotsuba&!".

On termine le tome 2 alors que Yuzuru accepte Shoya. Il reste encore 5 tomes pour comprendre un geste que le film explique mal, ou peu. Mais ceci sera pour plus tard. Je compare forcément au film, car j'ai découvert l'histoire à travers la réalisation de YAMADA Naoko. Du coup je connais les grandes lignes du scénario, mais ça ne gêne en rien. En fait, c'est plus agréable de la faire dans ce sens, j'ai moins l'impression d'avoir des choses coupées. Le dessin est très plaisant, mais certaines cases sont mal découpées. Le coup de la gifle à Shoya de la maman de Shoko, on ne la voit pas venir et si c'est surprenant, on se demande d'où elle sort quand même. Il en sera de même quand Yuzuru bousculera Shoya a un moment. Mis à part ces deux petits défauts, c'est nickel. arriver à parler de handicap avec une telle justesse est un exploit. Mais pas que, vu que le harcèlement scolaire est clairement évoqué, et les dégâts qui en résulte. La tentative au suicide de Shoya est choquante, mais on arrive à la comprendre, car l'auteure nous a offert les clés pour piger ça. Alors qu'on aimait, puis détestait Shoya, on termine le tome 1 en l'ayant définitivement adopté. Putain, on croit que je parle d'un animal là. En tous les cas, le film est à voir, mais le manga est aussi à lire, surtout qu'il est assez court, beau, et ultra captivant tout en parlant de sujets peu abordés, du moins dans des séries connues, en manga. Un régal.

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