Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cultivons la curiosité

Halloween (2007)

Halloween (2007)

Après avoir vu l'original, regardons le premier remake qui est sorti en 2007. Je précise l'année car il y a un nouveau film qui sort cette année, ah, bah d'ailleurs il est sorti la semaine dernière. Ici, c'est Rob Zombie aux commandes. Après avoir fait un remake déguisé de "Massacre à la tronçonneuse" avec "La maison des 1000 morts", il obtient les clés d'une grosse franchise du film d'horreur. La saga Halloween, un peu comme les Vendredi 13 et même tous les films d'horreur à suite (dont Saw plus récemment) ont tendance à se perdre, à s'enfermer dans un train train qui lasse rapidement.

En 2003 un remake de "Massacre à la tronçonneuse" (officiel) marchera particulièrement bien grâce aux 3 premiers Scream qui ont relancé la production de bandes horrifiques. Si pour Scream, on ne peut pas parler de film d'horreur à proprement parler (justement la saga est trop "propre"), les références lancées par le scénariste Kevin Williamson (sur les deux premiers films) ont donné envie aux (télé)spectatrices-teurs de se renseigner sur ces films comme "Halloween" ou pourquoi Jason Voorhees est décrit comme n'étant pas le premier meurtrier de "Vendredi 13". Une génération marquée par le premier "Scream", dont je fais partie. Si on combine cela à la découverte d'un jeu vidéo qui s'appelle "Resident Evil", voilà comment on plonge à 16-18 ans, dans la recherche de films de Zombies et Slashers. Passons donc.

Cette nouvelle vague, initiée par "Scream" puis définitivement entérinée par Marcus Nispel (et Michael Bay, producteur du "Massacre à la tronçonneuse" de 2003 via Platinum Dunes), va lancer un revival du film d'horreur donc, et plus particulièrement du Slasher, où un être surpuissant sème le chaos auprès de victimes, souvent adolescentes. Si le premier film de Marcus Nispel est sympa, il n'arrivera pas à être plus fort que la péloche de Tobe Hooper, qui date de 1974. Seulement, avec un maître de l'horreur comme Rob Zombie, nous sommes en droit de nous attendre à un film plus cru, plus gore, et plus fun que celui de John Carpenter.

Vidéo de Au Cœur de l'Horreur.

Premier point, j'ai complétement oublié de parler du score du film de 1978. Signé par John Carpenter lui-même (comme la plupart de ses OST), le thème principal est marquant, effrayant même. Et bien Rob Zombie va le reprendre à son compte, en le modernisant par petites touches, et ça le fait.

Sachez que j'ai parlé d'une attente d'un film plus fun, et bien j'aurais tort, ici le réalisateur chevelu nous sort un long métrage sérieux, qui vire dans l'horreur pure, et même crue. Le film durant presque 1h50, d'où sortent les 20 minutes supplémentaires par rapport au film de Carpenter ? Tout simplement, et en s'inspirant un peu de ce qui est montré dans les nombreuses suites de "Halloween", Zombie va nous conter l'enfance de Michael. Petit garçon un peu bouffi, peu sûr de lui, on découvre sa famille recomposée. Il y a sa grande sœur, Judith, une ado classique, Boo, la petite sœur de Michael, Deborah, sa maman, et enfin son beau père, Ronnie, feignasse handicapée portée sur l'alcool et n'aimant pas les cris de bébé.

La famille vit tant bien que mal, ou l'inverse, grâce au métier de gogo danseuse de Deborah (Sheri Moon Zombie), et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne roulent pas sur l'or. Michael aime disséquer ses animaux de compagnie, comme son rat, voire des chats. Ceci nous l'apprenons au fur et à mesure de l'histoire. 20-25 premières minutes qui nous plongent dans le milieu des années 70, et ne nous montre pas comment Michael est devenu un psychopathe, vu qu'il l'est déjà, mais nous montre comment il franchit le pas, de tuer des animaux il passera rapidement à l'humain, en débutant par un de ses camarades de classe, tabassé à coup de grosse branche d'arbre. Putain, la façon dont il observe la souffrance de sa victime est flippante. Malgré son masque (qui le rend beau selon lui) l'acteur Daeg Faerch est juste impressionnant. Avec l'innocence d'un enfant, il aura des moments flippants, qui vous prendront aux tripes. Le plus spectaculaire intervenant quand il tue l'infirmière avec une fourchette, et qu'il montre sa vraie nature, ce qui poussera sa mère au suicide. Dès lors on fait un bon de 15 ans, pour arriver en 1990.

J'ai oublié de dire que le massacre chez les Myers a lieu le 31 Octobre. D'ailleurs je n'ai pas parlé de ce massacre en vérité. Entre Ronnie égorgé, le petit ami de Judith qui aura la tête explosée à coup de batte de base-ball, et enfin Judith, poignardée à multiple reprise, il y a des sensations fortes en ce début de film. Un commencement qui n'épargne rien et montre le sang sortir de la gorge ouverte, les spasmes du petit ami de Judith après le coup à la tête, la mare de sang dans laquelle Judith essaie de se libérer en vain tandis que Michael continue de la poignarder. Purée, la violence est horrible, et le "Interdit au moins de 16 ans" n'est pas usurpé (ceci dit à 14-15 ans je pense que ça passe). Que dire ensuite du Docteur Loomis (Malcolm Mc Dowell), qui avait essayé d'avertir Deborah au sujet de son fils, et qui va dès lors tout faire pour comprendre comment un jeune garçon peut être aussi violent, quitte à écrire un livre dessus.

Car ensuite nous assistons au passage à l'asile de Michael, avec son côté sombre qui prend le dessus doucement. Le coup du noir qui est l'absence de lumière est juste excellent. Et voir Michael n'avoir que le Dr Loomis et sa mère en visiteur, montre à quel point il est seul. Ce n'est pas l'empathie offerte par un technicien de surface (joué par Danny Trejo) qui va lui offrir une lucarne de sortie. Après le coup de l'infirmière, Michael s'enferme dans le silence, pendant 15 ans. C'est le 30 Octobre 1990 que le Dr Loomis arrête avec son patient qui l'aura rendu célèbre, le jour même un transfert est organisé, transfert qui va échoué, offrant là encore une série de violence marquée par la mort par noyade (dans un lavabo) du personnage interprété par Danny Trejo. Ce qui montre que Michael (qui a désormais la carrure du catcheur Tyler Mane) n'a aucune compassion, aucune empathie, sa joie réside dans la souffrance de ses victimes, joie qu'il n'extériorise jamais.

Haddonfield, 1990, le 31 Octobre, on découvre le foyer des Strode, la famille parfaite, avec Laurie (Scout Taylor-Compton) et ses parents. Si nous n'avions eu que peu de similitude avec l'œuvre de John Carpenter (bon Judith fait l'amour à son mec avant d'être tuée, mais c'est à peu près tout), Rob Zombie n'hésitera pas à reprendre des plans au film de 1978. Ce sera le cas avec une Laurie qui doit mener une enveloppe dans la ruine des Myers, sur un ton plus enjoué. Elle rencontrera Tommy, petit garçon qu'elle va garder le soir même, qui lui parlera déjà du Boogeyman, ici traduit en VOSTFr par "Ogre" (et non pas "Croque-Mitaine" comme pour le premier film). Ensuite on a la scène où Laurie aperçoit Michael, où elle rentre chez elle avec Lynda avant qu'elles ne soient toutes deux rejointes par Annie, en retard, dans un plan quasiment similaire à 1978. Par contre Michael est mis en fuite par les jeunes ado, surtout quand Annie parle de son Shériff de père (Brad Dourif). Comme par hasard, celui-ci arrive peu après et ramènera sa fille à la maison.

Alors que le Dr Loomis file à Haddonfield, la nuit d'Halloween s'annonce sanglante. Et elle le sera. On trouve quelques différences avec le film de 1978, notamment Lynda et son mec qui vont squatter la maison des Myers pour s'envoyer en l'air. Si le lieu est différent, la mise à mort du mec de Lynda est similaire. On comprend mieux comment Michael aura l'idée du drap de fantôme avec les lunettes (une blague que voulait lui faire son mec), et la jeune amie de Laurie décédera étranglée par le Boogeyman. Ah, je n'ai pas dit, mais comme souvent avec Rob Zombie, la nudité n'est absolument pas cachée. Ceci rend le film plus cru encore, et on y trouve rien de pornographique, juste que par rapport au deux pauvres plans nichons du film de Carpenter, ici on en verra plus. Putain, la remarque qui ne sert à rien en fait.

On constatera que la fille chargée d'être surveillée par Annie, Lindsey, regardera le même film qu'en 1978, "The Thing from outter space", qu'elle finira de voir chez Tommy sous la bienveillance de Laurie. On retrouve la conversation concernant Dan Bram..., euh, merde, j'ai paumé son nom, bref, le rencard organisé par Annie pour sa copine, puis on constate que Michael arrive dans le quartier. Il tuera Paul, le mec d'Annie, avant de laisser cette dernière dans un état proche de la mort. Ici aussi les images sont crues, violentes, et il faut s'accrocher pour ne pas flipper.

C'est à ce moment que Laurie décide de ramener Lindsay chez elle, et l'héroïne trouvera Annie à moitié nue, et aussi à moitié morte, gisant sur le sol de l'entrée. On constate que Zombie montre cette violence à Lindsay, ce qu'avait épargné Carpenter. Pourtant, la version 2007 s'attarde peu sur le danger des enfants, pour mieux faire enlever Laurie par Michael dans une scène quasiment illisible au niveau de la réalisation qui tremble tout du long. S'ensuit un acte final d'un gros quart d'heure, que je vous laisse découvrir afin de na pas révéler la fin, et notamment le twist que le Shériff révélera au Dr Loomis au début de la tuerie.

Les films d'horreur me faisant ressentir autre chose que du fun sont rares, généralement on voit que c'est faux, tellement que cela provoque souvent l'hilarité en moi. Non, je ne suis pas un psychopathe, mais la plupart des films horrifiques sont tellement basés sur les "Jump Scare" que l'on perd l'habitude de l'ambiance pesante d'un film proche de la réalité. Je ne parle même pas des films virant dans le gore outrancier, tellement abusés que l'on n'a jamais peur, tout juste la nausée (ce sera mon cas pour "Massacre à la tronçonneuse : Le commencement"). Ici, Rob Zombie nous montre pourquoi Michael Myers est comme ça, mieux, il ne dédouane pas son éducation, vu que sa mère est présente jusqu'à ce qu'elle voit le vrai visage de son garçon. On s'attache même à Michael Myers durant toute la première partie. Et ce malgré ses actes horribles. Les mises à mort ne provoque aucune hilarité, elles sont sanglantes mais ne provoquent pas la nausée, elles sont juste parfaitement paramétrées.

Il en sera de même lors de la partie contemporaine (en 1990) du récit. Entre la ville calme et le foyer parfait de Laurie, et le côté sombre et crade de Michael, on devine la différence de monde. Et ici Rob Zombie (aussi scénariste) nous offre une logique implacable sur le Boogeyman, qui aime voir les gens souffrir, mais ne vient pas à Haddonfield juste pour ça, son but est précis et on le comprend très très trèèèèèèèèès rapidement (à la fin du massacre chez les Myers). Le réalisateur a la bonne idée de reprendre des plans, tels qu'ils sont présents dans le film de 1978, ce qui enchantera les fans (ou leurs feront dire que Zombie n'est qu'un copieur, en fonction de la connerie du fan). C'est ainsi que doit être mené un remake. Car si "Massacre à la tronçonneuse" de 2003 est moins effrayant que son aîné, Rob Zombie réalise le tour de force de rendre son idée du "Halloween" de 1978 plus effrayante, plus asphyxiante que l'original. Il balaiera les nombreuses (mauvaises) suite mettant en scène Michael Myers, en relançant la franchise. Mieux, il signera en 2009 une suite n'ayant pas obtenu le même succès. Mais nous en reparlerons plus tard.

Michael Myers n'a jamais été aussi touchant, violent, effrayant que chez Rob Zombie. Il tue énormément de monde, et les meurtres ne sont pas hors champs ou réglés pour du PG13, ils sont crus, bien conçus, avec des effets visuels qui vous provoqueront des sensations que l'on aimerait plus souvent ressentir devant un film. Oui, j'aime les films d'horreur, souvent pour leur côté fun complétement débile, mais quand on me propose un truc sombre, violent, puissant, un peu comme "Midnight Meat Train" de KITAMURA Ryuhei, soit le genre de film qui relance mon appétit pour les bandes horrifiques efficaces, crues et violentes, se prenant au sérieux. Nous sommes donc ici en face du film d'horreur par excellence, je vais même lâcher un terme qui fera bondir les fans de Carpenter, mais Zombie surpasse le "Halloween" de 1978 sans sourciller, tout en lui prenant ses plans et ses idées les plus efficaces. Un film à voir et posséder obligatoirement si vous vous dites fans de film d'horreur.

@+

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article