Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cultivons la curiosité

Le Cinquième élément

Le Cinquième élément

Nous y voilà, une semaine spéciale cinéma, mais français. Et quoi de plus logique que de commencer par le plus international des films de l'hexagone. En 1997, Luc Besson est adulé, pensez-y, « Le Grand Bleu » (pas vu), « Nikita » (bah non, pas vu) et « Léon » (celui-là vu) lui valent une grande reconnaissance dans le milieu de la grande toile. Bon, il est pourtant mal vu car son cinéma est proche de celui des bouffeurs de Pop Corn, pas assez cérébral, et surtout très loin des comédies souvent mauvaises que le cinéma français propose.

 

En effet, le film hexagonal est soit chiant cérébral d'auteur, ou alors une comédie potache souvent raciste avec Louis de Funès dedans ou Coluche. Voilà à quoi se résume le cinéma français, incapable de sortir de grandes œuvres de Science Fiction alors que l'on possède des artistes incroyables, tel le regretté Mœbius (qui participe au film du jour) ou Mézières et Christin dont la BD « Valérian » inspirera l'une des plus grande saga SF de tous les temps, « Star Wars ». C'est donc une immense surprise de voir un film de SF divertissant produit par la Gaumont, réalisé et écrit par un Français (Luc Besson, assisté au scénario par Robert Mark Kamen), avec un cast international, tourné en... anglais. Je ne vous raconte pas la branlette de combat que ça a dû être dans les hautes sphères bien pensantes du cinéma en France. Pas branlette ? Branle-bas ? Oui, haut, bas, haut bas, au final il en ressort toujours la même chose non ?

 

Enfin bon, je ne suis pas là pour juger de ces hautes sphères qui finiront honteusement par donner un César du succès populaire au film Français ayant cumulé le plus d'entrée. Comme si le nombre de cons et de connes allant voir un film était gage de qualité ? Tout ça pour que Danyboon ferme sa gueule en lui refilant son César annuel, sachant que ses bouses attirent les gens comme des cochons attirés par de la confiture périmée. Mais ceci est un jugement un peu honteux. Quand je vois que ces abruti.e.s des César n'ont pas été foutu.e.s de donner au moins une récompense (sur 4 nominations) à « Patients », ceci prouve le niveau de débilité des gens votants pour cette « académie » pourrie.

 

Argh, mais bordel, j'arrête de gueuler un peu. À vrai dire non, dernière pique du jour, pour Luc Besson. Sa période pré-Europacorp est définitivement ce qu'il a fait de mieux. C'était l'époque où son nom voulait dire « film de qualité », mais maintenant ceci a bien changé. Car oui, « Le Cinquième Élément », n'en déplaise à certaine personne, est un excellent film. Bon, oui, le scénario est digne de chez Disney, assez puéril et téléphoné, les gags ne fonctionnent pas tous, mais quelle mise en scène, quels décors, quel imagination pour donner vie à ce monde futuriste. L'identité visuelle du film est puissante. Aujourd'hui encore elle impressionne. Comme les effets spéciaux, impressionnants.

 

En connaissant « Valérian », on se rend compte que Luc Besson anticipait déjà une mise en image au cinéma de cette BD. Je peux dire sans avoir vu le dernier film en date du réalisateur, que « Le Cinquième Élément » lui est supérieur en tout point. Je suis balèze hein ? Mais vous voulez savoir l'histoire ? C'est simple, en 1914 en Égypte, un chercheur découvre des hiéroglyphes et arrive à les décrypter. On verra l'arrivée d'une entité extra-terrestre qui récupérera des pierres afin de les mettre à l'abri. Un grand mal, qui revient tous les 5000 ans (pas pressé le type) devrait refaire son apparition d'ici 3 siècles, à ce moment là les gros aliens qui m'ont fait penser au dessin animé « Les Mondes Engloutis » donneront un coup de pouce aux Terrien.ne.s. Ils embarquent aussi l'être suprême parfait, le cinquième élément, qui permet de lier les 4 éléments afin d'éradiquer le mal.

Vidéo de The ReviewLib.

Trois cents ans s'écoulent, et Korben Dallas (Bruce Willis) est un chauffeur de Taxi dans une New York où les véhicules volent. Il joue de malchance et tombera sur Leeloo (Milla Jovovich), réincarnation du cinquième élément qui s'est échappée du joug de l'armée. Enfin il tombe, c'est plutôt l'inverse. Dès lors une petite histoire d'amour naîtra entre l'étrangère au destin tout tracé et cet ancien membre de l'armée. Ils connaîtront moult péripéties et je cause comme un vieux.

 

Ce n'est pas que je n'ai rien à dire sur ce film, au contraire, il y a tant à raconter, mais déjà que le scénario ne surprend guère, si en plus je vous raconte toute l'histoire, vous n'aurez plus de surprise. Donc je vais causer du film, avec ses gentils, ses méchants. Avec un prêtre qui se prend pour Obiwan Kenobi (pardon, mais la tenue fait directement écho à « Un nouvel espoir » de George Lucas), un trafiquant d'arme souvent désappointé (Gary Oldman) qui joue plus les têtes à claques qu'autre chose, et des espèces d'aliens belliqueux, Luc Besson va pouvoir nous offrir un excellent divertissement à l'imagination débordante.

 

Action, aventure, humour, tout y est. Par moment, la réalisation se rapproche un peu de Jean-Pierre Jeunet j'ai trouvé, par son rythme et ses angles de caméra, mais je dis peut-être une connerie. Mais que dire, les costumes de Jean-Paul Gauthier, les décors somptueux, les musiques incroyables d'Éric Serra, faisant penser au Steampunk de UEMATSU Nobuo pour « Final Fantasy VII », l'ambiance, l'univers, tout nous porte et on regarde avidement chaque détail, chaque parcelle de décor, un objet, chaque truc bien pensé et nourrissant notre imaginaire.

 

Chris Tucker, en animateur radio déjanté apporte une touche humoristique parfois lourde, mais qui fait du bien dans un monde en proie à sa destruction. Bruce Willis joue sur le fait de sauver le monde, et il y a plein de petites choses comme cela le long du film. On verra même Matthieu Kassovitch en braqueur un peu maladroit.

 

Audacieuse tentative de faire du cinéma français pour l'international, le film n'aura pas le succès qu'il mérite. Partant un peu trop dans le divertissement pour les Français.es, pas assez pour les Étatusien.ne.s, ce film se trouve le cul entre deux chaises. Surtout qu'il rappelle un peu trop « Stargate : La porte des étoiles » de Emmerich. Mais quand on voit le mélange efficace d'action, de SF et d'humour qu'arrive à obtenir Luc Besson, on ne peut qu'aimer. Oui, le réalisateur sortait des films sérieux, mais durant 2h06 on se retrouve propulsé dans un monde futuriste, dépaysant, drôle et inquiétant à la fois. Il est vrai que le scénario de ce film n'est pas foufou, rien de cérébral, pire on en devine la fin aisément, mais le voyage proposé est tellement fou visuellement parlant, aujourd'hui encore, qu'il est dommage de bouder ce film, surtout si on aime la Science-Fiction. Ce film ayant déjà plus de 20 ans, rend d'autant plus regrettable l'échec qualitatif du film « Valérian ». Luc Besson sait faire de grand film de SF, il le prouve en 1997. Seulement, depuis cette époque il est devenu producteur, et, je crois, c'est ceci qui va changer sa façon de faire des films, malheureusement. En tout cas je vous conseille « Le Cinquième Élément », à voir comme un film divertissant et dépaysant, j'adore.

 

@+

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article