Chi - Une vie de Chat - Tomes 11 & 12

Tout a une fin. Pour la sixième et dernière fois sur Ashou, nous allons voir les aventures de Chi, petite chatte recueillie par les Yamada. Si les 10 premiers tomes étaient sympas et mignons, nous étions plus en face d'un « Yotsuba&! » ayant rencontré « Garfield » qu'autre chose. Comme elle l'expliquera dans l'interview finale du tome 12, l'auteure Konami Kanata s'est inspirée de sa propre expérience, et du lien entre Pi et son propre fils.

Mais avant toutes choses, nous constaterons un début d'introduction de la fin dès le tome 11. Ma phrase n'est pas très française, mais on sent une amorce concernant la fin de la série. Chi se rapproche de plus en plus des chatons qu'elle croise fréquemment dans le parc. Il se trouve qu'ils sont de sa famille. La mère ne désespérant pas de retrouver Sara, vrai prénom de Chi.

De plus, ce n'est pas tout rose avec Yohei, le petit garçon Yamada. Chi et lui vont se brouiller, provoquant la fugue de la petite chatte. Et même quand cette dernière rentrera à la maison, on sent une certaine tension entre les 2 jeunes. Mais avant tout, le tome 11 débute par les vacances de Yohei et sa maman, Chi ne comprenant pas pourquoi ils ne sont plus là, craignant même l'abandon pur et simple.

C'est l'ami de Chi qui lui dira même que Yohei et sa maman ont certainement été adoptés. Provoquant un souvenir du chaton errant et de sa condition de chat de gouttière ayant vu sa famille se faire adopter au fur et à mesure. Passage très touchant d'ailleurs. Dans ce tome on retrouvera des passages nostalgiques de Chi rencontrant Yohei dans le parc. Ceci commence à mettre la puce à l'oreille de la lectrice et du lecteur quant à la prochaine fin de l'histoire. Ça et le fait que l'on sache qu'il n'y a que 12 tomes aussi j'avoue.

Une fois rentré de vacance, Yohei et Chi semblent plus liés que jamais. Ils dorment et jouent ensemble. Mais il y a ce petit truc de la mère des autres chatons qui commence à reconnaître sa fille disparue. L'événement qui fera basculer l'histoire sera cette offre qu'aura le père de Yohei d'aller bosser à Paris. Dès lors il n'y a aucune hésitation, les Yamada iront en France. Et si la chatte commence à avoir des souvenirs de sa maman, elle n'en tient pas compte pour l'instant.

Le tome 11 se clôt par divers événements qui rendent l'histoire palpitante en fait. Enfin il se passe des choses, il y a des enjeux, et pour couronner le tout, Chi et Yohei se brouillent. Pour un détail en plus. Le tome 12 joue énormément sur l'émotion, et le choix qu'aura à faire Chi, aller à Paris avec les Yamada, loin de sa famille naturelle, ou au contraire, rester avec ses ami.e.s au Japon, mais ne plus jamais revoir sa famille d'accueil. Je vous laisse le soin de découvrir le final fort en émotion. Oui, j'ai versé une larmichette. Et si la ficelle principale est un peu abusée (le coup du sacrifice de la mère de Chi), tout fonctionne correctement et nous happe, chose que je n'avais jamais ressenti en lisant cette série.

Le tome final est un peu plus long, mais permet à l'auteure d'offrir une superbe conclusion. Mieux, si j'étais un peu perplexe quant à la qualité simpliste de ce manga, les 2 derniers tomes justifient l'achat de la série. Oui, j'ai déjà revendu les tomes précédents, et si je ne regrette pas ce geste, me voilà contraint de reconnaître qu'une fin bien aboutie permet d'apprécier ou non une série. Ici c'est parfait.

Là, c'est la version France Loisirs, sens de lecture français, et jolies couleurs au programme, ce qui n'entache en rien la lecture de la série. Je pense que les Yamada vont vraiment en France en regardant la dernière page, mais on pourrait penser que la fin s'adapte aux différents pays dans lesquels la série est installée. Comme on nous l'explique dans les bonus du dernier tome, Chi a atteint une certaine reconnaissance, au point d'apparaître dans une pub pour Apple aux côté de Garfield et Snoopy notamment. Succès dû à la série animée certainement. J'allais oublier, la page double, sombre, dans laquelle Chi se morfond est d'une puissance assez sidérante et presque choquante quand on connaît le ton léger de la série.

Oui, j'ai longtemps pensé que Chi était une série simpliste, mignonne mais ne racontant pas grand chose au final, pour finalement tomber sur les deux derniers tomes faisant preuve d'une maîtrise scénaristique bluffante. Konami Kanata joue avec les sentiments de ses lectrices et lecteurs, et ça fonctionne, même sur un gros bonhomme de 36 piges. De plus, si les enfants liront des histoires rigolotes (Chi fait pas mal de bêtises), les autres pourront soit y voir le comportement de leur animal de compagnie préféré. Soit y voir une histoire parlant de l'abandon, de la condition d'animal domestique (au Japon et en général), mais aussi l'importance de ne pas se brouiller pour des bêtises, et enfin qu'il existe toujours une solution, et que dire la vérité prévaut sur le reste. Au final si les 10 premiers tomes sont redondants, rigolos et simples, les tomes 11 & 12 offrent une parfaite conclusion à la série. Ils sont nettement plus travaillés au niveau de l'histoire et encore plus émouvant que ce que l'on a pu lire jusque là. C'est parfait, j'ai adoré ces deux derniers tomes, et la série en général.

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