La folle soirée du Palmashow III

Grégoire Ludig et David Marsais reviennent afin de compléter leur trilogie des « Folles soirées ». Après deux premières versions plus que drôles, les auteurs de « Very Bad Blagues » profitent de la sortie, peu après la diffusion de cette émission, de leur premier film « La folle histoire de Max et Léon ». Ainsi fin 2016 nous pouvions prendre une double dose d'humour signée par le duo de comique accompagné par Jonathan Barré à la réalisation, aussi bien du film que des sketchs. Alors, simple émission promotionnelle ou vraie barre de rire, voyons cela.

Si je me souviens bien, le DVD est sortie presque en même temps que leur long métrage en vidéo. J'avais même cru qu'ils attendaient la sortie de celui-ci pour proposer en bonus cette « Folle soirée ». Il n'en sera rien et il faudra bien passer deux fois à la caisse (une petite vingtaine d'euros à chaque fois) pour parfaire sa collection du Palmashow.

19 sketchs composent cette soirée. Avec, en fil rouge, la création et livraison d'un film cinéma. Ainsi nous verrons pas mal d'invité.e.s, Virginie Efira, Kad Merad ou l'immanquable Baptiste Lecaplain. Mais tout débute au Mexique. Après les galères précédentes, David et Greg se sont éloignés de la vie citadine pour couler des jours paisibles dans un monastère Mexicain. Alors qu'ils refusent de refaire des sketchs, ils se rendent compte que le papier utilisé pour concevoir une statue aux formes généreuses était en fait, le contrat du film. Dès lors une course contre la montre s'engage pour écrire, faire le casting puis la promotion de ce film.

En terme de sketch, on retrouve le sublime « Voyage en Terre Inconnue » avec Patrick en invité. Le coup du caca devant la tente ou « le barbu a essayé de m'embrasser », je ne m'en remets toujours pas. La soirée débute bien et connaîtra peu de creux en vérité. Parodie de publicité, vidéo clip entraînant « Les Saisonniers », tout s'enchaîne à un rythme relevé, avant de se calmer avec « Les médecines parallèles ». Où les « bobos » bios sont plutôt bien moqué.e.s je trouve, on se fait une infu devenant une réplique culte.

Bizarrement je ne me souviens plus trop du sketch « La bande annonce », mais « Les vendeurs Ikéa » est ultra marquant. Une « schteumeule », le coup de l'uniformisation, la recherche de stock dans un des magasins du groupe, quitte à envoyer la cliente à Perpignan alors qu'elle est de Lille. C'est surtout la fin au Starbuck « pour la peine je marque Niqo avec un « q » comme connard », hilarant.

« Hit Clip » et la parodie parfaite de Laurent Boyer par David Marsais. Le clip parodique de PNL est tellement juste que si on ne prête pas attention aux paroles, nous pourrions croire que la chanson est issue d'un album du groupe de rappeurs. Celles-ci s'attardent sur les destins tristes des héros Disney, allant jusqu'à faire pleurer les rappeurs au grand cœur. Nous y verrons même une parodie de Bruno Mars.

« Le remaniement » se moque des politiques, avec un remaniement bidon, où Bernard Farcy joue le rôle du président et le Plamashow tou.te.s les ministres. Avec le ministre de l'intérieur qui est à bouts, celui d'Outre Mer qui refuse de quitter son ministère, et le changement de premier ministre qui intervient suite à la proposition de ne déplacer que les étiquettes, ce à quoi répond le président « oh pas con, du coup première Ministre ». « La proposition » voit donc Kad Merad en invité, pour éventuellement jouer dans le film. Le coup du « Gogole qui pète » passe mal je trouve, et bien que le duo s'en dédouane en disant à la fin « c'est un coup à risquer le procès », ce sketch dérange un petit peu, pas si drôle.

Ah, je crois que je me souviens de « La bande annonce », c'était avec Virginie Efira il me semble, idem, hormis la superbe présence de la jolie Belge, ce n'est pas grandiose, mais moins gênant que ce « La proposition ». « La salle d'embarquement » avec le principe de l'aéroport, prenant les militaires pour des gros cons mitraillant un sac « Hello Kikky » (pour Hello Kitty) ou alors le coup du placement à côté d'un gosse qui n'arrête pas de chialer. Sans parler des écolos qui vont vers une vie moins polluante en avion avec 10 000 litres de kérosène. Le coup aussi de la première classe et du mec normal qui arrive derrière est tout aussi hilarant. Un excellent sketch.

« Les Internets » montre comment un geste anodin peut se retrouver mal interprété et aussi comment créer une polémique quand les justifications sont lues de travers. Passant de « ils sont ensembles » à « homophobes », sans oublier les détournements de vidéo. Le coup du « first » aussi, hilarant, enfin bon, encore un sketch très drôle.

« La promotion » avec parodie d'émission télé et attachée de presse mignonne mais quelque peu rustre. Comme la « Folle soirée » était diffusée sur C8, il y a forcément une parodie très bien foutue et pas si gentille que ça de « Touche pas à mon poste », où les invités ne peuvent pas en placer une. Et les dérivées de cette émission allant jusqu'à « Touche pas à ma flûte ». « L'histoire de la drague » parodie les différentes façons de draguer à travers les temps, après l'excellent sketch d'une soirée précédente sur la photo, c'est la drague qui y passe, de façon hilarante.

« Revoilà la PUB » balance à nouveau d'excellentes parodies de publicités, et « Les moments frissons » mène à nouveau le Palmashow dans les salles obscures, réinterprétant certains clichés du cinéma pour mieux les démonter. « Le marketing » avec Thomas VDB est juste parfait, avec les affiches qui n'ont rien à voir, le coup du mec gérant le marketing n'ayant pas vu le film, c'est juste parfait, et puis rien que pour Thomas VDB et son côté tranquille, ça vaut le coup.

« Teambuilding » refait un tour dans le monde de l'entreprise, pour resserrer les liens, la façon dont ils vexent le PDG, avec racisme et sexisme à la clé, c'est juste parfait. Enfin, « Les petites Victoires » et l'antithèse des sketchs « Solitude ». En effet, ici il sera non plus question d'humiliation, mais de mini réussite, rentrer le mot de passe WiFi de l'hôtel (hyper long et complexe) du premier coup, arriver à obtenir deux snacks d'un coup dans un distributeur, pour le prix d'un, trouver 50 centimes dans un des distributeurs, avoir une caisse qui s'ouvre juste pour nous. Bref, autant de petites choses sympathiques que le Palmashow nous invite à savourer, c'est d'ailleurs la vie en générale, aussi bien à travers ses échecs que ses victoires que le duo nous invite à savourer, un joli message sur un sketch tout aussi drôle.

La soirée se clôt sur la présentation du film, avec diffusion de la bande annonce et reprise du principe de « Last Action Hero » pour entrer dans l'écran. Le coup du « il y aura un buffet à la fin du film ? » avant de voir le peu de personnes présentent partir quand Greg dit que « non, il n'y aura pas de buffet » est hilarante.

En bonus nous avons droit aux 10 épisodes de « Cannes Off », diffusés à la fin de Quotidien à l'occasion du Festival International du Film 2017 de Cannes. On y voit 10 parodies durant entre 3 et 4 minutes, aussi bien des films connus (on reconnaît « Fast & Furious » à travers « Pneu qui Crisse 12 ») notamment, que des personnalités atypiques des réalisateurs. Bien menées, ces parodies vous offriront un peu plus de 30 minutes de rire, portant le total du DVD à un peu moins de 2 heures (la folle soirée dure 1h22).

La première fois que j'ai vu cette émission, j'avais été déçu. Je l'avais jugée trop comme un outil promotionnel au film. Ce dernier m'avait déçu d'ailleurs car j'en attendais plus (trop?). Tout comme « La folle soirée du Palmashow 2 », en revoyant l'émission, je revois mon jugement (il va falloir que je revois le film), l'humour y est parfois lourd (surtout le passage avec Kad Merad), mais les sketchs cultes sont là. La parodie de « Voyage en Terre Inconnue », les pubs, unique moment où l'on voit les géniaux Gaspard et Balthazar, oups, j'ai dit une bêtise pour le sketch « La bande annonce », je ne crois pas que ce soit ici que l'on voie Virginie Efira, mais plutôt le duo de racaille hilarant. En fait, je crois que si on omet le côté promotionnel (pourtant parfaitement mené), c'est la faible présence des personnages historiques du Palmashow qui m'avait attristé. Gaspard & Balthazar, Les Racailles, Enzo et son pote, ils sont là, mais juste pour une courte apparition, et c'est dommage. On regrettera surtout la faible durée du coup. Et si pour une vingtaine, voire trentaine, d'euros, vous pouvez désormais avoir tout le Palmashow en DVD, ce que je vous conseille chaudement, sachez que la plupart des sketchs sont disponibles sur YouTube, histoire que vous jugiez si vous aimez ou non. Moi j'adore, et je regrette le fait qu'ils aient arrêté de faire des sketchs pour se concentrer sur le cinéma, aussi bien comme acteur (Grégoire Ludig joue dans le dernier Quentin Dupieux « Au Poste ! ») ou comme scénaristes, sur « Santa et Cie » par exemple. En tous les cas, c'est un régal de revoir ces soirées, des barres de rire en prévision, même en connaissant les sketchs. J'adore.

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