Mini Métro

Il existe des petits jeux de réflexion assez sobres et pourtant terriblement addictifs, Tetris est un bel exemple, simple à comprendre, instinctif donc, et sur lequel on revient avec plaisir. Tout comme l'excellent Cubot, Mini Metro est un jeu disponible aussi bien sur téléphone qu'ordinateur, et j'y ai vu la même idée de sobriété dans l'interface, claire, donc parfaitement lisible. Ce jeu est sorti en 2015 et se retrouve, à l'instar du jeu de Nicolas Pierre-Loti-Viaud ou de Tetris, intemporel en fait. Il est développé par Dinosaur Polo Club, et je l'ai découvert sur la chaîne YouTube Bazar du Grenier, du coup je l'avais mis dans ma liste de souhait sur GoG.com, en me disant que je le prendrais au moment où il serait en promo. Oui, ma plate-forme principale de jeu PC c'est GoG, pas Steam. Certes ils ont moins de jeux, mais ils sont sans DRM, aucune obligation d'être connecté (oui, il existe un jeu hors ligne sur Steam, mais certains jeux veulent tout de même que l'on soit connecté pour se lancer) et surtout, il y a ce principe tout con de 1€ n'est pas égal à 1$, du coup au lieu de 9,99$ (qui se traduit par 9,99€ chez nous), le jeu est à 8,49€, bon, je l'ai pris à 4,29€, soit presque -50%, mais regardons donc la vidéo qui m'a donné envie d'y jouer.

Disponible en de nombreuses langues, dont le français, le jeu débute aussitôt par un didacticiel. Mais quel est le principe de ce truc paraissant vide ? Si vous avez déjà emprunté les métros des grandes villes, vous savez qu'il est difficile de se repérer sans plans, et les lignes sont représentées par des lignes de différentes couleurs. Et bien c'est à vous de faire ces lignes, afin d'assurer le transports de passagers à travers les grandes villes mondiales.

Pour cela c'est simple, on a une feuille presque blanche, avec un truc bleu qui passe, ah, mais c'est une rivière bien sûr (ou un fleuve au choix). Mais, il y a des points, ronds, triangles, carrés... ce sont les stations. C'est donc à vous de relier toutes les stations entre elles, sachant que les passagers sont représentés par la petite forme géométrique de la station où ils vont. C'est en toute simplicité que s'effectue cette opération, un clic gauche maintenu trace la ligne, et voilà.

Au début, ça va, on comprend qu'il faut des tunnels pour passer sous le truc bleu, euh, le fleuve, et on arrive à transporter les gens sans difficultés majeures. À la fin de chaque semaine, vous obtenez une locomotive et un bonus au choix, entre un wagon supplémentaire, permettant de transporter plus de passagers, une ligne de métro supplémentaire, permet de créer un nouveau trajet, raccourcissant l'attente, ou un tunnel. En plus on obtiendra plus tard, des gares plus grandes, stations pardon, une sorte de gros pôle permettant une meilleure correspondance.

Car les stations sont limitées en nombre de passagers pouvant attendre, on pourra ainsi mettre plusieurs locomotives sur une même ligne, ajouter un wagon, refaire le tracé, calculer comment placer la nouvelle ligne, à laquelle il ne faut pas oublier de mettre une locomotive, sinon elle sera fantôme.

Si les passagers sont de plus en plus nombreux, de nouvelles stations à desservir apparaissent, vous contraignant à faire une boucle allongeant le temps de parcours sur la ligne rouge, ajoutant ainsi du temps de trajet et ralentissant votre métro sur cette ligne. Mais le plus gros piège arrive assez vite, les stations changent de formes géométrique, ainsi au début on a plein de rond, triangle ou carré, mais arrivent le losange, le pentagone, l'étoile, et parfois un passager en haut à gauche de votre carte voudra aller juste un peu plus bas, sur la station étoile (pas Charles de Gaulle), seulement, comme vous avez fait au feeling, bah il est contraint de prendre la ligne vert qui part totalement à droite (et se taper les arrêts aux stations, avant de prendre la correspondance avec la ligne jaune qui elle va repartir à la station étoile, avec d'autres stations à desservir. Puis en plus la jaune elle n'a qu'une locomotive et est en ce moment blindée. Et ceci arrive quand vous n'avez plus de ligne à mettre (ce qui résoudrait le problème), ou aucun moyen d'ajouter une locomotive. Voilà le genre de réflexion qu'il vous faudra avoir.

Les vraies grosses difficultés interviennent quand on vous demande d'aller chercher une nouvelle station de l'autre côté du fleuve et que vous n'avez plus de tunnel. La seule solution réside dans l'allongement de cette ligne rose qui déjà serpente dans votre ville et va se retrouver encore plus ralentie. Surtout que c'est souvent sur votre ligne la plus chargée que des nouvelles stations arrivent, merde, non, c'est pas sympa. Du coup on fera un nouveau tracé, on fera parfois passer deux lignes aux mêmes stations, les faisant se croiser et recroiser en fonction des besoin. Ceci nous donne un joyeux merdier, mais nous ne sommes jamais perdu.

Quand une station commence à poser problème, un signal sombre clignotant intervient, et même si votre regard se porte ailleurs, le design génial du jeu fait que vous ne pouvez pas le louper. À vous de croiser les doigts pour cette rame se bouge le cul, ou alors d'ajouter une locomotive. Il y a toujours une solution.

Aujourd'hui encore il existe des gens assez créatifs et doués pour redéfinir le principe même du jeu de réflexion. Un jeu qui intéressera aussi bien les joueurs occasionnels, que les joueuses adorant le jeu vidéo, tant par sa conception simpliste mais permettant une lecture immédiate, il existe même un mode pour les daltoniens, fait rare dans un jeu. On retrouve donc la sobriété de Cubot, avec le même univers aseptisé, la même musique gentillette, la même simplicité d'utilisation, et la même idée du « oh, une ptite dernière aller », la marque des grands jeux. J'ai adoré y jouer et y revient fréquemment dessus, en plus ça détend. Un excellent jeu, à essayer. Même à 10€ il les vaut, au lieu de les mettre dans un truc comme Angry Birds ou Candy Crush, achetez Mini Métro et Cubot, vous en aurez pour vos sous, et en plus ça vous fera réfléchir. J'ai adoré.

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