Godzilla vs Destroyah

Je me rends à l'instant compte que j'ai peu parlé des ères concernant ces films, avec l'ère Showa, Heisei et Millenium. C'est alors que nous allons voir le dernier film de l'ère Heisei entamée en 1984 avec Return of Godzilla, qui offrait une sorte de reboot du film, en oubliant tous les films faisant suite au Godzilla original de 1954, et l'on a pu voir que cela avait fait du bien au gros monstre japonais. Ainsi, nous ne serons pas surpris de constater que cette fin d'ère va rendre un grand et vibrant hommage au film de Honda Ishirô, bon, Okawara Takao va lui prendre des images, mais elles s'intègrent parfaitement, et trouvent une logique, avec ce professeur qui fait une découverte révolutionnaire, un Mini-Oxygen, ou truc du genre, je n'ai pas bien pigé le nom, que l'on rapprochera immédiatement de l'Oxygen Destroyer du professeur Serizawa. Et ô magie, bim, le film nous causera de cet homme qui se sacrifia pour éviter que son arme ne tombe dans de mauvaises mains, et ne serve à faire la guerre. Son sacrifice avait offert au Japon une paix durable, grâce à l'éradication de Gogo, mais aussi à la Terre. Sauf que bon, entre temps un autre Gogo apparut, et après bien des films, notamment une lutte incroyable contre ses propres cellules venant de l'espace, en la personne de Space Godzilla, débute tranquillement le film en détruisant, Hong-Kong. Si j'étais méchant, je dirai que c'est le rêve de tout japonais de voir des chinois se faire écraser par Gogo, sauf que la ville était encore sous giron britannique en 1995, date de sortie du film au Japon (bien que l'action se déroule en 1996), donc j'éviterai de parler de ce racisme qui gangrène ce bassin de la mer de Chine, les sud-coréens seront épargnés, mais par Taïwan, bizarrement. Mais le truc en plus, c'est que Gogo est devenu un réacteur nucléaire qui va lentement, mais surement, approcher de la fusion, et genre ça ce n'est pas bon du tout pour le monde (à commencer pour le Japon). C'est donc une course contre la montre qui s'installe, mais regardons un petit trailer, pour un film que j'ai vu, sniff, sniff, en version anglaise sous titrée en français, entendre des japonais causer anglais, ça fait bizarre....

C'est donc pour bien marquer la fin de l'ère Heisei, que l'on sait déjà que Gogo va mourir. Plus inquiétant, une explosion sur Monster Island a provoqué ce début du fusion, et l'île a disparu, tout comme Baby Gojira (toujours nommé Little ici...). Miki est inquiète, mais ne trouve pas de trace de vie du mignon petit monstre. Ce qu'il faut savoir, c'est que le côté impressionnant des premières images, un Gojira en feu qui attaque Hong-Kong, bon, pas vraiment en feu, mais un peu rouge et faisant s'évaporer l'eau de mer, bah ce sont des images pour faire patienter, car il va falloir introduire les personnages. Si le prof Ijuin est le penchant moderne de Serizawa (le mec créé un truc pour aider les humains, mais sait que ça peut être utilisé comme une arme plus destructrice qu'une bombe atomique), ce sont les enfants Yamane qui sont un peu bizarres, lui, le benjamin, est un ado surdoué, archi fan de Gogo (genre il a des miniatures du monstre que j'aimerai bien posséder), et il a échoué dans ses études, tout en bossant sur une thèse sur Gojira et les cellules G, thèse que la force G trouve toute pourrie, mais le jeune homme a quand même envoyé son taf aux ricains, qui ont dû kiffé parce qu'ils demandent au Japon de bosser avec lui. Putain, j'avoue, je n'ai pas trop compris, mais ce qui suit est encore plus débile. Donc un mec vient demander à Kenichi de bosser sur Gojira, et ce con refuse, parce que voilà, c'est sa passion mais non. Quand le gars a une conversation téléphonique avec chais pas qui et que le nom de Miki tombe dans les oreilles du fan de Gogo, bim, retournement de situation. Le jeune homme prend ses affaires et force le mec à l'emmener pour bosser sur Gogo.

En parallèle, on voit sa sœur, Yukari, journaliste émérite qui interroge, euh, entrevoit, interviewe quoi, le professeur Ijuin, et elle sera forte, n'hésitant pas à poser les questions qui fâchent, comme le fait que sa création pourrait servir d'arme. On sent la femme forte, et ce n'est pas plus mal. Passons ces personnages, et revenons sur Ijuin, il fait des recherche sur de la terre prélevée là où est mort le Gogo de 1954, ils ont trouvé un truc datant de l'ère je sais plus quoi, du jamais vu, et une forme de vie est découverte. Très rapidement. Trop rapidement. On croit a une erreur de l'ordinateur, mais non, la fiole qui devait contenir la forme minuscule de vie est brisée. Putain, un truc tout petit s'est échappé. Et la chose va évoluer, j'vous raconte pas comment.

En parallèle Gogo s'approche des 1200°C, mais tranquillement, en plus il en profite pour tout casser sur son passage, comme d'habitude. Mais revenons sur Tôkyô, où la forme de vie a évolué, maintenant ce sont des trucs (car elle s'est multipliée la cochonne) de 3 mètres de haut qui attaquent tout. Ils ont trouvé refuge dans un bâtiment, la presse est conviée, enfin s'incruste plutôt, et la force spéciale de chais pas quoi intervient. Là on plonge dans un film d'horreur à la Alien un peu, avec ces monstres pas beaux, mais pas beaux du tout, et des humains (japonais) qui se font buter comme des cacas. Heureusement le lance flamme est efficace, sinon ce serait une boucherie, je ne vous raconte pas. Bon, ils en exterminent quelques uns, mais pas tous, résultat c'est la méthode "courage fuyons" qui prédomine. Et évidemment, Yukari se retrouve au milieu des streums, et elle "affrontera" une des créature, avec l'idée de la voiture carrément volée à Steven Spielberg et son Jurassic Park, enfin j'ai vu ça comme ça.

Yukari s'en sort grâce au professeur Ijuin et à la force de frappe qui a enfin retrouvé des hommes et des armes. La scène de Yukari vs le streum est longue, mais elle fait son effet. Ici nous délaissons les grandes destructions impressionnantes, pour se retrouver face à un film angoissant à taille humaine, une scène qui fait plaisir à voir, même si je trouve Yukari pas très futée, mais bon, on ignore comment on réagirait face à un truc à plusieurs pattes de 3 mètres de haut qui veut te faire un bisou. Ensuite, débarque en baie de Tôkyô, Baby Gogo, mais genre il a grandit, un truc de fou. On le nomme Junior désormais. Nom à la con, mais passons. Et là, la Force-G constate que le Gojira proche de la fusion va en direction de Baby (oui, je continue de l'appeler Baby). Bon, là j'ai un petit trou de mémoire, parce qu'il me semble que le Super X 3 était intervenu plus tôt dans le film pour refroidir GogoFusion, et que ça avait marché, pour 6 heures de tranquillité. Je ne sais plus quand, mais y'a Kenichi qui propose de faire se bastonner GogoFufu contre les monstres dégueulasses, ah non, a un moment, les monstres de 3 mètres de haut, ils s'agglomèrent en un truc immonde de plusieurs dizaines de mètres de haut, issu de la terre ayant subit l'attaque de l'Oxygen Destroyer, il sera nommé, Destoroyah... putain les noms débiles quand même. Non, mais le costume est immense, j'ignore si c'est une maquette ou un costume, mais il n'en demeure pas moins immonde et en plus le con peut voler.

Donc après l'agglomération (pas la ville, la fusion des petits monstres pour en faire un gros, on se croirait dans un Sentai), Kenichi à l'idée de faire s'affronter GogoFufu avec Destoroyah, ce dernier ayant des cellules de l'Oxygen Destroyer, il pourra peut-être empêcher la fusion de Gogo. Oui, mais comment emmène-t-on deux streums à s'affronter ? En les faisant se rencontrer, oui, mais comment attire-t-on GogoFufu vers Destoroyah ? Mais oui, on a Miki la télépathe (et une autre meuf qui aime bien se promener en jupe et qui n'a pas de sentiments pour les streums), donc on va leur demander de détourner Baby de son chemin vers le nord, pour le mener vers Destoroyah, quitte à ce qu'il en crève, on s'en branle après tout de lui. Et comme ça GogoFufu (qui semble chercher Baby) va venir et il cherchera la bagarre avec Desto. Oui, j'en ai marre d'écrire son nom en entier.

Et on voit Baby affronter l'immondice. Le Super X 3 va à nouveau être déployé, piloté par une élite, on ne sait pas qui est le mec à la casquette, si ça se trouve il était dans un film précédent, mais je n'ai pas retenu son nom, et il doit être important car les 2 autres pilotes ont un casque, pas lui, je n'ai pas pigé pourquoi, mais bon. Le mec à la casquette il n'aime pas Gogo en tout cas. Et donc le Godzilla Fusion approche de Tôkyô, trop tard. Car alors que l'on entame la dernière demi heure, qui va être chargée en action et émotion, Baby affronte Desto, et ce dernier prend le dessus et.... tue Baby. Putain. Là j'ai méchamment spoilé, même si on se doute que Baby va revivre, mais sur le coup, tout le monde pleure. Non, en fait pas mal s'en branle, mais Miki et Ijuin en pleurent, et le téléspectateur presque si l'action ne se relançait pas si vite avec un GogoFufu qui lui aussi pleure la mort de Baby, putain, dommage, une ou deux minutes de plus et ça m'aurait arraché une larme, bien tenté, mais c'est raté, la scène va trop vite en fait pour que l'émotion ne monte.

Et donc voilà la lutte que l'on attendait, GogoFusion vs Desto. Et c'est âpre, intense, ça se balance contre les immeubles, qui s'écroulent tels des fétus de paille, on se balance des coups de rayon, mais il reste un problème, Gojira est plus proche que jamais de la fusion, et même si Desto lui injecte des cellules d'Oxygen Destroyer, ça ralenti juste le processus. Le combat est impressionnant. Je suis, plus que jamais, amoureux et respectueux des cascadeurs dans les costumes, mais aussi des artificiers, quel boulot monstrueux, c'est presque jouissif, et j'oubliais ceux faisant les maquettes, condamnées à la destruction, putain, le kiffe. Gogo arrive dans la douleur à buter Desto, mais il atteint les 1200°C peu après, ce qui permet aux enculés fourbes du Super X 3 (pardon, mais ils se sont planqués pendant la bataille) d'entrer en jeu et de refroidir le monstre. Je me souviens avoir été choqué et avoir eu un larmichette lorsque Gogo s'est jeté dans un volcan en fusion, attiré par ces connards d'humains à une fausse mort certaine. Et bien là c'est pareil, si la mort de Baby n'avait pas eu le temps de faire monter les larmes, le sacrifice de Gogo, et sa fin (cette fois ci définitive) marque. Point positif, après avoir tué Desto, Gogo a eu le temps de donner un souffle vital à Baby, que l'on voit vite fait en dernière image du film, il a encore évolué. On n'échappera pas au classique "les armes ce n'est pas bien", et j'ai même oublié de vous dire que Miki et la jeune télépathe était au milieu de cette bataille, proches du cadavre de Baby.

Si ce n'est pas le meilleur film, il reste un cran au dessus du pas si mauvais Godzilla vs SpaceGodzilla, il offre une course contre la montre, insistant un peu trop sur les humains je trouve, disons qu'il y a trop de personnage je trouve, genre l'équipage du Super X 3, on s'en fout, je pense que le mec à la casquette est important, mais bon. De plus affilié les Yamane avec Serizawa, c'est un joli hommage au film original (d'ailleurs les dernières images sont issues du film de Honda), mais ça cherche un peu trop à jouer sur la fibre nostalgique, ou un truc du genre. Les effets sont excellents, je pense au GogoFufu, qui fait s'évaporer l'eau, et même l'humidité de l'air, le voir fumant, putain, avec des parties rougeoyantes, bordel, quelle classe, quel spectacle. Par contre Destoroyah est pourri, aussi bien son évolution, au début à taille de microbe, puis exponentielle pour le voir s'agglomérer en immense bête, bah ce monstre est laid. Seules ces parties de 3 mètres sont impressionnantes, car à taille humaine, offrant un grand passage horrifique pour le coup très réussi. Je regrette le côté rapide de la fausse mort de Baby, pas le temps de s'émouvoir je trouve, alors que la fin de Gojira est elle parfaite. Je reviens rapidement sur le score de Ifukube Akira, qui oscille entre reprendre les mêmes thèmes ou en créer des qui ressemblent vachement quand même. On retrouve son style, pas désagréable, mais l'impression de déjà entendu gêne un peu par moment, ceci dit ça reste excellent hein, je chipote. Un film à voir, très bon, un peu reloud dans sa partie humaine je trouve, même si Yukari et Miki sauvent le film par moment. On ne s'y ennuie jamais, c'est du grand spectacle. J'ai adoré. Surtout quand on se dit que le Godzilla suivant est celui de Roland Emmerich.... putain.

@+