Ridge Racer V

Après avoir sorti 4 épisodes (tout de même) sur la première PlayStation, la saga automobile de Namco sort logique sur le monolithe noir de Sony. C'est en l'an 2000 que cet itération arrive un peu partout, reprenant, il me semble, les bases du Type 4, mais avec des « graphismes haute résolution absolument déments », ce n'est pas moi qui le dis, c'est le dos du boîtier. Les photos présentes sur celui ci sont jolies, donc c'est possible.

En fait, depuis 1998 les jeux de voiture ne sont plus les mêmes, Polyphony Digital ayant révolutionné ce type de jeu avec Gran Turismo, désormais il faut de beaux graphismes (déments si possible), et on prend aussi de l'importance à revoir sa course. Namco a pris mal, cherchant à rendre (depuis le troisième épisode Rage Racer) son jeu plus profond, avec personnalisation du véhicule, et même un mode classique permettant plus ou moins de faire une sorte de carrière. Seulement pas de licence de constructeur célèbre, nope, on reste dans l'imaginaire, mais avec des styles de véhicules variés, certaines étant plus faciles à prendre en main tandis que d'autres seront plus rapides. En fait Ridge Racer c'est quoi ? Un jeu où l'on prend des virages comme un fou en dérapant (on appellera ça le drift plus tard), sans perdre de vitesse. Une prise en main arcade, donc facile, s'éloignant du réalisme de GT. Alors pourquoi chercher à faire comme ? Oui, graphiquement parlant, c'est joli, oooooh, les vitres sont transparentes (les coquines), les carrosseries sont lustrées à l'extrême car brillante comme les dents des gens qui font les pubs pour du dentifrice (alors que ça marche pas sur toi), le décor paraît un peu moins vide que les Ridge Racer sur PlayStation, et surtout ne souffrent plus (à ce que j'ai vu) du clipping. Mais si l'enrobage est beau, qu'est ce qui nous garantie que le fond est tout aussi bon ? J'en pose des questions, et j'ai un peu de difficulté à aborder cette chronique, car en vérité, j'ai lâché le jeu vite, réussissant les 2 premières coupes, et échouant d'un poil de fion à la troisième, sur 5 visibles (si ça se trouve on peut en débloquer une sixième). Le tout en mode GP.

Car dans ce mode il faudra nommer son écurie, choisir ses couleurs, son pseudo, et c'est parti. Pas de licence à passer, déjà c'est cool. Et les premiers objectifs sont larges, finir 4è du premier round, avant d'être obligé de gagner le quatrième round. Seulement dans la troisième catégorie, il faut tout gagner. Ceci passe encore, mais on ajoute une difficulté issue de l'arcade, il y a un temps limite entre des checkpoint à respecter. Ainsi, on peut tout de suite prendre la tête, et pour un virage mal négocié, souvent la faute à un retardataire, puis le deuxième qui vous pousse, bah on n'atteint pas le checkpoint à temps, et on perd la course alors que nous la dominions.

Car là est la grosse frustration du kiki de ce jeu, si on assimile rapidement la glisse, même si ça déroute, une des difficulté réside dans cette IA qui se placera comme une patate, mais surtout, surtout, qui pourra vous pousser au dérapage sans que l'on demande quoique ce soit. C'est simple, un adversaire vous pousse un peu sur le côté, votre voiture se mettra à l'équerre, et si vous êtes en vue interne, c'est l'incompréhension et le vomi assurés. Bien sûr, si vous essayez de faire ça sur vos adversaires, en mode Orangina rouge « vengeance », là ce sera vous, toujours vous, qui serait handicapé par une importante perte de vitesse. L'adversaire semblant vous piquer cette vitesse. Combien de fois après être rentré dans un concurrent, j'ai vu celui ci dépasser la voiture devant lui alors que j'en chiais pour me relancer. Je ne cause même pas des changements intempestifs de voie, sans clignotant et alors que vous êtes certain de passer, bim, l'autre con se déboîte, vous coince entre lui et le mur, et là vous êtes ralenti, pas lui (ne tentez pas l'inverse, quoiqu'il arrive vous serez perdant). Ceci nous fera pester sans cesse contre le jeu, qui ajoute une difficulté inutile.

Car plus vous gagnez des coupes, plus votre voiture ira vite, avec modification qui se font seules, et on verra ainsi un joli moteur intégrer notre vroum vroum mobile à chaque changement de coupe. Là on gagne en vitesse, et si les circuits ne changent pas, il faut apprendre à nouveau à passer tel ou tel virage. Et pour bien passer ces virages, pas le choix, c'est du par cœur. Au début on peut improviser, mais très vite ceci est fini, et il faudra savoir doser le braquage contre braquage. Alors quand tu glisses et qu'un connard te rentre dedans faisant faire un angle chelou à ta caisse, tu râles, en bon conducteur français que tu es.

Ce qui est drôle, c'est que vous allez dire que c'est moi la quiche, que de toute façon quand on sait pas tenir un volant on reste à la maison ou un truc du genre, mais de comme par hasard, quand je me chope personne, bim, j'explose les chronos, c'est assez magique, et comme le jeu il veut pas ça, bah il te balance un retardataire, même si la course ne dure que 3 tours, on arrive à choper facilement un tour d'avance. Purée, c'est Coco l'escargot ou bien ? Mais que voulez vous.

Ah, mais Ridge Racer V ce n'est pas que ça. Sauf que je n'ai rien essayé de plus, le jeu m'a tellement saoulé. Il y a du Time Attack, du chais plus quoi, et j'ignore même combien il y a de circuit, mais ils sont peu nombreux. Ah, point positif, les musiques, issues de pistes d'artistes connus (notamment Sanodg), elles sont savoureuses, j'adore. C'est le seul truc plaisant, car même la personnalisation du véhicule est pitoyable. Le mode GP est juste un enchaînement d'épreuves (il faut faire les 4 rounds de chaque coupes à la suite, je n'ai pas trouvé le moyen de sauvegarder), et je n'ai pas essayé le versus. Mmmoui quoi.

Concluons. Si j'avais toujours trouvé à m'amuser avec les Ridge Racer, au gameplay nerveux et évolutif (plus on gagne des courses, plus les caisses sont rapides et les circuits complexes), ici bah bof. Oui, graphiquement c'est joli, on retrouve des sensations de la saga, même les défauts (on ne touche pas aux autres caisses), seulement, en terme de contenu, c'est mieux que le tout premier jeu, mais on subit une dévolution par rapport au Type 4. Pire, la vue interne est injouable, comme pour imposer l'externe afin de voir comment la carrosserie brille. Les circuits sont sympas (on retrouve même le tout premier tracé de Ridge Racer), mais si l'idée d'y jouer à différentes périodes du jour est brillante, la nuit est injouable, illisible, il faut connaître le circuit par cœur, comme en Formule Un quoi, sauf que là, c'est un jeu arcade, depuis quand il faut s'entraîner sur un jeu arcade ? Sérieux. Le principe de la personnalisation est loupé aussi, inutile. Le gros point noir reste cette IA et cette façon de taper sur le joueur qui parfois ne demande rien et joue bien. Si dans les GT on pouvait « s'appuyer » sur les murs pour passer certains virages, ici il ne faut surtout pas les toucher, ni même les frôler. D'ailleurs, sur console de salon, la saga mettra 5 ans avant de voir une suite, et même 6 ans sur une console de salon Sony, c'est dire, euh, rien du tout en fait. Donc, me voilà paumé, vous l'aurez deviné, je n'ai pas aimé du tout, si graphiquement ce n'est pas moche du tout, ça reste inchangé en terme de gameplay (pourquoi pas) mais aussi en terme de défauts, pire, j'estime que c'est une régression par rapport au sympathique Type 4. Même Rage Racer était plus frais en terme de tracé, on perd du contenu, gagne de jolis graphismes, mais on conserve une IA pitoyable, le jeu ne pardonnant rien au joueur, quitte à le sanctionner même si ce n'est pas sa faute. Dommage, ça aurait pu être sympa, mais en fait c'est juste mauvais, pire, bâclé. Je n'ai pas aimé.

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