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Cultivons la curiosité

Tokyo Godfathers

Tokyo Godfathers en DVD.

Tokyo Godfathers en DVD.

Dans le double programme de ce moi ci, un nouvel animé, toujours nous venant du soleil levant, et réalisé comme HOSODA par un génie de l'animation japonaise. Le regretté KON Satoshi ne fit pas beaucoup de film, mais il marqua définitivement, par des personnages travaillés, souvent torturés, et une animation sans faille, le monde de l'animation mondial je dirai même. Avant de bosser sur l'immense série Paranoia Agent, il réalisa l'année d'avant, un film au pitch bien étonnant, un conte de noël, bien d'actualité (oui j'ai du retard je sais), histoire aussi de terminer cette année 2015 avec une autre œuvre brillante. Voyons la bande annonce hyper drôle (involontairement) en anglais, mais le film est disponible en VF, je l'ai vu en VOST soit en japonais, et pas en anglais comme peut le laisser penser la bande annonce.

Bande annonce en anglais, vidéo de asianwack.

Je vous disais que l'histoire est étonnante, déjà le film met en scène 3 homeless, SDF quoi, aux parcours différent, Miyuki, la benjamine qui a fuit le foyer familial suite à un acte qu'elle juge odieux et honteux de sa part (on découvrira quoi). Gin, l'aîné, changeant de discours car lui aussi ayant honte de ce qu'il a fait, abandonnant sa famille suite à une erreur de placement, mais aussi à son levé de coude un peu trop quotidien. Enfin Hana (fleur en japonais), un homosexuel travesti, suite à la perte de son compagnon et ses frasques dans un cabaret se retrouve dans la rue. Nos trois larons possèdent donc leur passé, mais aussi leur caractère. Le soir de noël, Gin et Hana vont chercher de la nourriture auprès de l'église (non sans subir le sermon), après avoir récupéré Miyuki, ils veulent lui offrir un livre qu'ils ont vu dans les poubelles, seulement celui ci semble ne plus y être, et c'est un bébé abandonné que nos héros vont découvrir.

Gin veut l'emmener à la Police, seulement Hana voit dans ce bébé, qu'il nomme Kiyoko, un rêve se réaliser, son souhait de devenir mère se réalisant enfin, elle demande un sursis d'une journée, histoire de vivre son rêve, après tout c'est noël. Après avoir réglé quelque petits soucis de couche et de lait notamment, Hana décide de retrouver directement la mère de Kiyoko, pour comprendre son geste. Voilà qui va entraîner les 3 amis dans une aventure à travers un Tokyo enneigé, les voyant sauver un riche homme bloqué sous sa voiture, et par extension dans un mariage riche, où ils détonneront. Le tout en menant une enquête pour retrouver les parents du bébé, avec peu d'indices ils arrivent à remonter jusqu'à eux, et je vous laisse découvrir la suite, j'en ai déjà bien assez dit.

Aussi bien au niveau de l'animation, avec des dessins de la capitale japonaise à noël et toutes les illuminations que cela implique, qu'avec les doubleurs, on atteint un niveau époustouflant pour une dessin animé. Le pire étant que sous cet esthétique magnifique, le scénario est loin d'être con, nous offrant des personnages ultra attachant, que l'ont prend plaisir à suivre. Le mélange entre émotion et humour est parfait, tout ceci en parlant sans concession des conditions de vie des SDF, avec les expéditions punitives notamment, particulièrement choquante. Il y est aussi question de l'homosexualité, des nombreux maux que la société engendre, les douleurs de perdre son enfant, le suicide, l'incapacité d'assumer ses actes, les arnaques, pffiou, trop en fait pour tous vous citer.

En à peine 1h30 il se passe tellement de chose que le film nous semble durer 26 minutes soit un épisode classique de série animée au Japon. Allez, on pourra dire que les personnages rencontrés sont de comme par hasard liés à nos trois SDF, ce qui fait un peu tiquer, surtout avec l'infirmière, pourtant ça passe je trouve. Je ne vous parle pas d'une des images de fin, nous montrant un certain objet dans le sac de Gin je crois, sans que je ne sois capable de dire comment il a atterri dans ce sac, laissant deviné aisément ce qu'il adviendra des 3 personnages.

Avec un scénario intéressant et même atypique (des SDF en personnages principaux), sur un fond de fête chrétienne, permettant au téléspectateur occidental que nous de mieux intégrer l'idée ou le côté "magique" que cela créée, en toute opposition d'ailleurs avec la condition de vie de Gin, Miyuki et Hana, le faste de noël contre la débrouille et la fouille des poubelles donne une, c'est quoi le mot déjà, je sais plus, pas une ironie mais bon, un côté pauvre contre riche, je sais plus le mot, passons quoi. De plus on apprend doucement le passé de ces persos, les rendant encore plus attachant, Hana et ses Haïkus de toute beauté intègre une poésie inattendue dans un film d'animation grand public, son conte du démon rouge (ou diable rouge) aussi, sorte de fable dont la morale est très triste. Même si certaines rencontres nous ferons dire "oui, de comme par hasard", ceci n'énervera jamais le téléspectateur pour autant, d'autant plus que le dessin est magnifique, ceux ayant vu la série Paranoia Agent reconnaîtront le chara design de KON Satoshi, on voit des traits de personnage, aussi bien de caractère qu'au niveau des visages. En plus il y est question des maux de l'humanité, entre la honte, les pertes, l'humiliation et j'en passe. De plus, KON ne désamorce pas une situation facilement, comment dire, quand la personne a décidé de se suicider, elle fera tout pour y arriver même si il y un moment où l'on se dit "c'est bon elle est sauvée" et bien non. Oki, le dénouement final avec le vent est un peu surfait, mais tellement stressant que l'on en vient à sursauté et à arrêter de respirer. Pfiou, je n'en dit pas mieux, car je termine juste sur ces mots.

Beau, prenant, traitant de sujets pouvant être choquant avec brio, Tokyo Godfathers est un film visible par tout le monde et qui plaira à tous, chacun pouvant le voir avec des yeux d'enfants, ou d'adultes, un immense film à voir, revoir et à posséder obligatoirement.

@+

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