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Cultivons la curiosité

Le signe des quatre - Sir Arthur Conan Doyle

Le bouquin.

Le bouquin.

Deuxième des quatre romans mettant en scène Sherlock Holmes et son fidèle acolyte le docteur John Watson, Le signe des quatre parut en 1890. Avec Une étude en rouge, Sir Arthur Conan Doyle avait créé un personnage au sens de déduction incroyable, réinventant le roman policier, genre créé par Edgar Allan Poe avec son détective Lupin, dont nous avions vu la toute première aventure avec Double assassinat dans la rue Morgue et La lettre volée. Cette fois ci il s'agit d'une charmante jeune femme qui vient quérir l'aide du célèbre détective. Déjà, en terme d'univers de Sherlock Holmes, Sir Conan Doyle n'a pas encore sorti les nouvelles, donc nous n'avons comme base que Une étude en rouge (ou Étude en rouge selon les traductions), et nous avions vu que toute une partie du livre se déroulait aux États-Unis d'Amérique, s'éloignant de Londres et du 221b Baker Street où loge nos héros, du coup nous n'avions pas encore eu le temps de nous attacher à ses personnages. Cette fois ci nous suivrons le célèbre duo tout du long (sauf lors de l'explication finale d'une trentaine de page), et ainsi nous verrons les talents de chimiste et violoniste du détective.

Oui, j'ai coupé l'explication de l'histoire je sais, histoire toujours contée par le docteur John Watson, qui parle donc à la première personne, ce qui le rend vite attachant. Dans ce roman point de Lestrade, mais un inspecteur nommé Athelney Jones de Scotland Yard. Particulièrement sûr de lui, il devra pourtant demander de l'aide à Holmes et Watson. Oui, l'histoire, une jeune femme, Mary Morstan, vient donc demander l'aide du détective car alors que son père est décédé voici dix années de cela, elle recevait des perles depuis quelques années et aujourd'hui elle a reçu une invitation mystérieuse lui demandant de venir accompagnée si elle le souhaite de deux personnes mais pas de policiers, une demande un peu bizarre et presque effrayante. Sherlock s'ennuie tellement qu'il accepte l'affaire, sans deviner qu'elle va être plus intéressante que ce qu'il pense au début.

Notre trio rejoint le point de rendez vous où il rencontre le fils d'un ancien ami du père de Mary, qui lui indique avoir trouver un trésor que leurs pères avaient cachés longtemps, et il estime que Mary doit recevoir sa part. Thaddeus Sholto les emmènent vers la maison familiale, et là on découvre que Bartholemew, le frère de Thaddeus vient d'être assassiné, alors que tout est fermé, de plus le trésor a disparu, ainsi commence l'enquête qui nous mènera sur la Tamise, mais aussi avec un flashback en Inde, rien que ça, mieux, nous verrons ainsi les relations de Sherlock, on découvrira Toby, un chien pas très nerveux mais très efficace, une course poursuite en chaloupe sur la Tamise, particulièrement haletante (oui, c'est possible).

Alors quand Sherlock explique comment ce tour de passe passe a pu être accompli, et qu'il parle d'empreintes bizarres et petites, j'ai tout de suite pensé au singe de Double assassinat dans la rue Morgue, Sir Conan Doyle s'en est-il inspiré? Je le pense, mais bon, ce n'est pas un animal qui fera le coup (oui, je spoil), et l'explication est logique en plus, même si on se représente mal le type d'individu qui a commis ça, je crois que le plus difficile à comprendre, c'est le coup du mec à la jambe de bois qui arrive à se déplacer facilement en franchissant la fenêtre, bon c'est possible que j'ai manqué d'attention à ce moment là, mais je n'arrive pas à me faire la scène dans la tête.

Ce roman, bien que possédant 127 ans au compteur, est passionnant, et mieux, facile à lire, la traduction de Michel Landa (pour ma version Le livre de poche) est excellente, ne possède pas de terme pompeux, et seules les 2 citations de Goethe étant en allemand et forçant à lire la traduction en tout petit à la fin de la page, seuls ces passages peuvent un petit peu venir gêner la lecture fluide du lecteur. Je repense par exemple à l'imagination impressionnante de l'auteur quand il cite un article, en prenant les termes journalistiques, alors que dans un roman classique l'auteur se contente bien souvent d'en faire faire un résumé par un de ses personnages, là on a la réaction de Holmes, puis Watson citant l'article complet, c'est un petit détail, mais ça rend l'univers cohérent et l'histoire encore plus prenante, de plus on aime encore moins l'inspecteur de Scotland Yard après cet article, pour mieux l'apprécier en fin de roman (il tiendra sa promesse faite à Sherlock et Watson, alors que ce n'est pas la procédure habituelle).

Donc le tout est parfait à lire, et malgré les 189 pages, le roman se dévore rapidement en nous contant moult péripéties (ouch, moult et péripéties, je cause drôlement bien), il se passe une tonne de chose, par contre j'ai remarqué un truc, c'est que Sherlock est un petit peu énervant, à tout déduire facilement, le pire étant à la fin quand le fautif explique l'histoire et que le détective dit "je savais tout ça (pour la fin du récit), sauf pour le fait que vous aviez vous même apporté la corde", c'est un peu too much je trouve, mais ça correspond au génie du personnage.

Pour peu que vous soyez un minimum fan de Sherlock Holmes, ou que vous aimiez les romans policiers, foncez, c'est excellent, agréable à lire, et il se passe pas mal de chose, de plus, sans bouger de Londres, on voyage (dans les Indes britanniques de la fin du 19ème siècle cette fois ci), et même si certaines choses sont délicates à s'imaginer (je vois mal le mec à la jambe de bois escalader une fenêtre, de plus son "assistant" est difficile à s'imaginer), le tout reste parfaitement plausible, cohérent, il y a même un peu de frisson, de l'action (je vous assure que je n'aurai jamais imaginé dire qu'une poursuite en chaloupe à vapeur puisse être passionnante!), bref, à lire. De plus le livre se lit vite et est bien traduit, j'ai adoré.

@+

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